Fanfiction
- 3ème Saison « Les jeux sont faits » |
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9- Cours très particuliers
Une semaine déjà que la rentrée était entamée. Les devoirs avaient débuté presque aussitôt car chacun préparait un examen en fin d’année : Kasumi, Yuko et Satoshi avaient leur brevet à passer, Deshi, Kima, Toya et Haneru avaient leur baccalauréat de français à réussir, quant à Denchu et Takeshi, ils devaient non seulement se préparer pour leur baccalauréat de français, mais également pour celui de sciences et vie de la terre. Tout cela ne laissait guère le temps à leur vie sociale de s’épanouir, et c’était une bonne excuse pour éviter de ne trop parler à l’institut.
Toutefois, il y avait de l’animation grâce à Yumi, Deshi et – aussi étrange que cela puisse paraître – Toya, qui essayait d’arranger les situations délicates que les histoires de cœur amenaient.- Mais cesse de toujours arrondir les angles ! S’emportait Denchu.
- … Je n’arrondis pas les angles, j’essaie de t’expliquer de manière calme que tes reproches ne sont que de fausses excuses pour te débiner une fois de plus !! Répondit Toya, irrité.
- … Et c’est toi qui me dis ça… ?Toya prenant trop de temps à réfléchir à une réponse appropriée, Denchu se retira dans sa chambre. Il avait la nette impression qu’il venait de s’en faire une ennemie, tout du moins, qu’elle ne le portait plus si haut dans son estime.
- Tss tss tss… Tu manqueras toujours de diplomatie, lui reprocha Deshi qui venait d’arriver en bougeant une cuillère entre ses doigts en signe de négation en le voyant prostré au milieu de la pièce.
- Et toi de franchise, répliqua-t-il aussitôt.
- Pas la peine d’être agressif, il y a assez de râleur ici.Au lieu de répondre une deuxième fois et de se retrouver sans répartie, Toya s’en fut lui aussi dans sa chambre, laissant Deshi sur place avec sa petite cuillère vide de son Nutella.
- Ma pauvre Yumi, dans quelle maison vis-tu… S’adressa-t-elle à la petite fille qui passait avec Flocon dans les bras.
- ‘Sais pas, répondit-elle en haussant les épaules. Te laisse, beaucoup t’avail à fai’e.
- Ah… Tu as quoi comme devoirs ?
- Dessins, et éc’i’e les let’’es de son p’énom.
- Ouh ! En effet, attention à ne pas trop te surmener… On t’attend tout de même pour manger ?
- Oui oui, je t’ouve’ai bien du temps pou’ manger quelque chose, dit-elle en s’en allant dans la chambre qu’elle partageait désormais avec Kasumi et Satoshi.
- Bon, et bien, vivement le week-end prochain…~*~
Yuko n’était pas des plus joyeuses lorsqu’elle allait en cours. Elle avait un mauvais pressentiment envers le nouveau répondant au prénom de Yugo. Celui-ci n’avait pas l’air de s’intéresser aux cours, il prenait des notes d’elle ne savait quoi. Il ne se mêlait à personne, n’engrangeait pas les rumeurs et attirait le regard de nombreuses filles.
Ce qui l’énervait encore plus, c’est qu’il avait plusieurs fois remarqué que Yuko l’observait. Et alors qu’il griffonnait une note après s’être intéressé aux paroles d’une fille, il se leva en plein milieu du cours obligeant le professeur de mathématiques, interloqué, d’arrêter son discours, puis frappa du plat de sa main sur la table de Yuko.
- Ca devient agaçant… Dit-il calmement, avec une pointe d’irritation dans la voix.
- Pourquoi… Tu as des choses à cacher ? L’agressa-t-elle, ne niant pas ses faits ni ses intentions.
- S’il vous plaît ! Les interrompit Takorian, leur professeur. Jeune homme, retournez à votre place je vous prie et vous passerez tous les deux à mon bureau en fin de cours avec votre carnet de liaison.Yugo dévisagea bien la jeune fille, les yeux plissés et les lèvres serrées avant de rejoindre sa place. Yuko semblait avoir gardé son calme devant l’inattendue colère de son camarade, mais intérieurement, elle bouillait : tous ses sens étaient en alerte, son rythme cardiaque avait augmenté, et elle se demandait même si le rouge ne lui était pas monté à la tête.
La fin du cours venait d’être marquée par la sonnerie et Yuko n’avait pas vu passer les vingt minutes qui restaient, tellement elle se questionnait sur son comportement d’habitude inébranlable.- Jeunes gens, vous n’avez pas oublié ce que je vous ai demandé… Les interpella le professeur en se rasseyant au bureau et prenant le plan de classe. Voyons… Yuko Batsu et Yugo Yayel, venez me voir avec vos carnets de liaison.
Les deux élèves se plièrent sans broncher à la volonté du professeur et se dirigèrent vers le bureau où Yugo eut le temps de glisser sa pensée à la jeune fille :
- A dévisager les moindres faits et gestes de chaque personne, ça ne m’étonne guère que tu sois peu appréciée.
Yuko s’arrêta pour prendre une bouffée d’air signe de son agacement et pressa le pas pour arriver avant Yugo face au professeur.
Le professeur Takorian prit les carnets de liaisons et les ouvrit en leur milieu, sur des pages toutes rose où figurait les billets d’avertissement à ne pas cumuler trois fois si l’on veut éviter d’être en retenue un mercredi après-midi.- Bon… Et si vous m’expliquiez, ça vous éviterait peut-être un avertissement.
- Il n’y a rien à expliquer, répondit directement Yuko.
- Yuko… Les professeurs qui m’ont parlé de vous n’avaient rien à vous reprocher. Vous êtes quelqu’un de très calme mais solitaire. Si vous souhaitez ne rien dire, je vous laisse partir, mais je garde votre carnet. Vous irez le chercher dans le bureau du responsable de division.
- Bien… Je vous laisse alors, affirma Yuko avant de sortir de classe.
- Et vous, Yugo, quelque chose à ajouter… ?
- Non, Monsieur…
- Votre comportement a été assez violent, je pense que…
- Ca ne se reproduira plus.
- Même en dehors de cet établissement ?
- Je ne peux rien vous promettre…
- Attention mon garçon, s’il arrive quelque chose à votre camarade, vous pourrez en être tenu pour responsable en ayant de pareils propos !
- Si je peux me permettre, Monsieur, cela ne répond plus de votre autorité, ni de celle de l’établissement.Le professeur était abasourdi par ce qu’il venait d’entendre, mais le jeune homme semblait ferme dans ses propos, et, ne connaissant pas les raisons qui avaient poussé les deux élèves à hausser le ton, il laissa partir Yugo en lui rappelant bien que la cour de récréation faisait partie intégrante de l’enceinte de l’école.
~*~
- Et ce prof, il est cool ? Demanda Michiru à son voisin.
- Euh à vrai dire je ne connais pas beaucoup de profs, et je n’ai jamais eu à faire à M. Roberu, répondit Takeshi
- Oh, soupira Michiru en replaçant une mèche derrière son oreille décorée d’un anneau rose, j’espère qu’il sera sympa car je n’ai pas réellement pu suivre le cours d’histoire de France…
- Ton école ne te donnait pas de cours d’histoire ? S’étonna-t-il.
- Ah, mais ça, ce sont les folies de mon père… Il ne voulait pas prendre une école française. Il voulait être imprégné jusqu’à l’os de la culture anglaise.
- Ben écoute, je me débrouillais plutôt bien dans cette matière l’année dernière… Si tu veux, avec mes anciennes fiches, je peux te faire un topo rapide !
- Pourquoi pas… et tu habites loin d’ici ?
- Euh, je ne songeais même pas à ce que tu viennes, mais c’est une bonne idée en fait. C’est vrai qu’en te passant juste les fiches il te manquerait certaines choses…
- Oh, mais si ça t’ennuie…
- Non, pas du tout ! La coupa de suite Takeshi. Non, non, en plus on habite vraiment à côté de l’école, en pensionnat.
- Un pensionnat près de l’école ?!
- Oui, c’est un peu retiré pour qu’on reste au calme, d’ailleurs je pense que peu d’élèves savent vraiment qu’il y a un pensionnat, mais si tu veux, on peut commencer dès ce soir pour éviter d’être pris de court par les devoirs !
- Ah, oui je veux bien. Je vais juste prévenir mes parents pour qu’ils sachent où je suis. Et il y a combien d’élève dans ce pensionnat ?
- On n’est que dix. Mais il est principalement réservé pour ceux qui habitent loin… Mentit-il.
- Ok… Et tes pensionnaires ne vont pas voir d’un mauvais œil le fait que tu te ramènes avec une fille aux bras ? Minauda Michiru.
- Non, et ça ne les regarde pas vraiment, sourit Takeshi.Le cours d’histoire, dernier cours de la journée pour les premières ES se termina avec souffrance pour Michiru qui ne comprenait guère les hommes influents de l’âge industriel et sa civilisation du milieu du XIXe siècle…
Après que la sonnerie eut marqué la fin du cours, elle fit son sac et suivit Takeshi.- Tu as prévenu tes parents ? Lui demanda celui-ci.
- Oui ! Et ils sont d’accords, répondit la jeune fille avec enthousiasme en entourant son bras autour de celui du jeune homme. Et c’est parti pour l’Histoire avec un grand « H » !D’abord troublé par la joie naturelle de Michiru et son comportement plutôt tactile, Takeshi se laissa faire et trouva même cet excès de joie agréable. Il aimait à voir tout particulièrement les regards des autres élèves tournés vers Michiru et lui, et se réjouissait des possibles rumeurs qui allaient en découler. D’autant plus que la majorité des garçons trouvaient Michiru très attirante et envisageaient tous une technique d’approche, mais apparemment, la jeune fille avait fait son choix, à n’en déplaire à Denchu qui trouvait de plus en plus puérile le comportement du pensionnaire.
~*~
Occupée à préparer le goûter pour Yumi qu’elle avait récupérée de la maternelle, Deshi avait été surprise – à en lâcher les tartines – de voir entrer Takeshi, avec une magnifique créature aux bras…
Mais son étonnement fut vite arrêté lorsqu’elle vit Denchu débarquer à sa suite de manière brutale…- Petites contrariétés ?
- Grosses contrariétés d’un mètre soixante quinze, cinquante cinq kilos et quatre-vint quinze C.
- Tant que ça ?! Quelle chance…
- …
- Je parlais de sa taille, bien entendu ! Ahum, Oui, je l’ai vu entrer aussi. Ca t’inquiète tant que ça ? Lui demanda Deshi, avec un petit air malicieux.
- Ce qui m’inquiète, c’est le comportement de Takeshi ! Il n’a pas à se permettre de laisser entrer des personnes, d’une part qu’on ne connaît pas, et qui plus est, est élève au lycée ! Je te rappelle que ce pensionnat est connu de peu de personnes et jamais auparavant nous n’avions invité quelqu’un, s’énervait DenchuLa conversation des deux amies fut coupée par la sonnette du pensionnat, et Deshi se proposa pour ouvrir, voyant que la rage de Denchu ne passait pas et que la personne derrière la porte risquait d’en faire les frais.
- … Bonjour ? S’étonna-t-elle en ouvrant, et voyant deux adultes à la porte. C’est à quel sujet ?
- Bonjour, nous venons voir Kaho, répondit la femme élégante aux cheveux blond vénitien et yeux bleus en parfaite concordance avec son tailleur gris.
- Ah… Jeeeeeeuh, je crois qu’elle s’est absentée ! Répondit Deshi, en souriant, espérant le départ proche des personnes lui faisant face.
- Ce n’est pas grave chérie, nous l’attendrons, répondit l’homme châtain clair aux yeux verts, tout aussi élégant que sa femme dans son costume noir. Kasumi est-elle là ?
- … Euh, non désolée, elle est toujours en cours il me semble, répondit-elle mal à l’aise et dépitée.
- Eh bien, nous l’attendrons également !Denchu s’approcha de la porte pour voir qui retenait aussi longtemps sa confidente, et fit face aux deux personnes qui avaient l’air d’être des assistants sociaux.
- Bonjour, les salua-t-elle, d’un air glacial qu’elle voulut neutre.
- Bonjour ! Lui rendit la femme. Ah ! Akio, nous ne nous sommes pas présentés ! Rouspéta-t-elle auprès de son mari. Excusez-nous, nous sommes les parents de Kasumi. Je suis Emikio, sa maman, et la personne impolie à mes côtés est Akio, son papa !
- Aaaaaah, Ok ! S’exclama Deshi, soulagée. Eh bien, je suis Deshi, une des pensionnaires de cet établissement, et voici Denchu… une autre pensionnaire de l’établissement !
- Enchantée, reprit Denchu, sur un ton beaucoup plus chaleureux. Mais voyons, ne restez pas là, donnez-vous la peine d’entrer ! Les invita-t-elle.Les parents de Kasumi suivirent Deshi et Denchu, et commencèrent à discuter de tout et de rien, des cours, de la ville… et de Kaho :
- D’ailleurs, vous ne savez pas quand elle va rentrer ? Elle nous avait certifiée par écrit qu’elle était à la pension.
- Ah, euh… Commençait à paniquer Deshi.
- Elle est là, certes, mais elle a beaucoup d’obligation, nous ne savons pas vraiment quand elle rentre, intervint Denchu pour la secourir. D’ailleurs, elle vous avait certifié ça par écrit à quelle période.
- Il y a deux ans… Répondit Emikio.
- C’est vrai, elle a peut-être changé ses habitudes, mais elle nous aurait tenu au courant, non ? En tout cas, nous recevons toujours les bulletins, son appréciation, et sa demande de fond, plaisanta Akio.
- Ah ! Mais je crois savoir où elle est ! Répondit soudainement Deshi. Je vais aller la chercher. Attendez-moi, je ne serai pas longue !
- Ah, bien ! Se réjouit Emikio.Sous les yeux ébahis de Denchu, la jeune fille partit au pas de course vers l’entrée, puis revint tout aussi vite.
- Mais qu’est-ce que tu nous fais… ? Demanda Denchu en grinçant des dents.
- Excusez-moi, j’ai oublié mes papiers, reprit Deshi à l’égard des parents de Kasumi. Ne t’en fais pas, je sais exactement ce que je fais. J’ai juste besoin de passer dans la salle de bain, reprit-elle un ton plus bas à l’adresse de Denchu.Denchu vit son amie disparaître à l’étage, et se retourna vers les parents de Kasumi, le sourire figé, et eut l’idée de leur proposer quelque chose à boire pour les faire patienter mais surtout pour ne pas s’inquiéter de l’idée de Deshi.
A l’étage, après être passée par la salle de bain et avoir pris quelques vêtements, Deshi frappa à la porte des garçons, plus par curiosité que pour avertir Takeshi, et elle le trouva par-dessus l’épaule de la nouvelle prénommée Michiru.
- Oups, désolée pour le dérangement…
- Oh, c’est rien ! La rassura Takeshi, je montrais sur la frise chronologique à Michiru pour ne pas qu’elle se perde… Michiru, je te présente une des pensionnaires : Deshi.Michiru lui sourit et Deshi lui rendit brièvement son bonjour d’un hochement de tête.
- Bon, Takeshi, juste pour te prévenir, les parents de Kasumi sont en bas pour rencontrer Kaho.
- Kaho, mais…
- Et je vais aller la chercher. Kima ne rentrera pas avant un bon bout de temps, ne fais pas de gaffes, s’il te plaît.
- Hein ?!Takeshi n’eut pas plus d’explications car la jeune fille était déjà partie. Ce fut Michiru qui le tira de son état perplexe en l’attirant près d’elle par sa cravate :
- Professeur… Et si vous vous remettiez à votre tâche ? Lui murmura-t-elle à l’oreille.
~*~
- Ah !! Kima ! L’interrompit une Deshi essoufflée.
- Deshi ?! Tu as oublié quelque chose ? Tu n’avais pas fini les cours il y a une heure ?
- Si… attends juste que je me remette de ma course… Oui, il faut que tu nous rendes un service !
- Sans problème, à quel sujet ?
- Tout d’abord, il faut te maquiller !
- Euh… Tu pourrais m’expliquer avant ?Après avoir expliqué la situation et avoir été interrompue une bonne dizaine de fois, Deshi fut soulagée de voir Kima accepter sa requête.
- Avec une perruque, c’est peut être mieux, surtout s’ils reviennent à l’improviste, ou qu’ils me voient au collège ! L’arrêta un instant Kima.
- Ouais, pas mal ! Il y a un magasin de déguisement à côté, on n’aura pas trop de mal à trouver ça.
- Bon, j’emprunte quelle voix ?
- Une voix de faux cul, grinça Deshi.
- Deshi… s’ils l’ont eu au téléphone et que je n’ai pas du tout sa voix…
- Bon, une voix douce, agréable à l’oreille… Admit-elle.Après plusieurs essais le long du chemin, Kima réussit parfaitement à coller son timbre de voix au souvenir qu’en avait Deshi.
- Bon, tu n’auras qu’à dire que tu étais au dispensaire, s’ils te demandent où tu étais, lui suggéra Deshi.
- Ou j’aviserai, ne t’en fait pas, j’adore faire du théâtre !Devant la porte d’entrée, Deshi ajusta une dernière fois la perruque de Kima et la laissa entrer dans le salon où les attendait les parents de Kasumi.
En les voyant entrer, les réactions furent diverses et variées : Kasumi, qui était arrivée peu avant Kima et Deshi vit sa mâchoire se décrocher toute seule, Denchu avait levée les yeux aux ciels avant de plonger sa tête dans ses mains, quant à Akio et Emikio, ils se levèrent et vinrent à la rencontre de la prétendue Kaho, tout sourire de pouvoir enfin rencontrer la tutrice de leur fille :- Heureuse de vous rencontrer ! Souria Emikio.
- Et moi de même ! Veuillez toutefois excuser mon retard, j’étais au dispensaire quand Deshi m’a prévenue de votre arrivée, répondit Kima tout en tapotant sur la tête de Deshi, avec une voix des plus charmantes. Vous vouliez me voir ?
- Oui, en effet. A vrai dire, nous n’avons pas de problèmes particuliers, mais nous voulions voir l’environnement dans lequel évolue Kasumi.
- Vous voulez visiter ? Je peux commencer par la pension, puis par notre établissement.
- Avec plaisir !
- Euh, Kaho, concernant l’établissement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, il y a encore des élèves, et…
- Ah oui, Denchu, j’oubliais, je n’ai plus la notion des heures… Oui, en effet, notre corps enseignant n’accepte pas qu’il y ait des visiteurs pendant les ouvertures de l’école, sauf pour rencontrer le directeur ou un professeur principal. Je n’ai malheureusement pas le pouvoir de vous faire entrer pour vous présenter les locaux, mais nous pouvons convenir d’une date ?
- Oh, Akio, ce n’est pas indispensable. Nous verrons en fin d’année, de toutes façon je donne toute ma confiance à mademoiselle Mizuki étant donné les bons résultats qu’a eu notre fille.Sous les airs de Kaho, Kima présenta la cuisine et le salon en précisant que l’étage était réservé à des chambres personnelles, puis elle leur montra la salle de sport et le jardin bien entretenu par les membres de la pension. Elle leur expliqua par la suite le fondement des valeurs de la pension, c'est-à-dire le partage des tâches pour les habituer à une certaine autonomie et leur réserver un apprentissage de vie commune.
Son discours fut cependant arrêté lorsque Michiru, raccompagnée à l’entrée par Takeshi, s’arrêta face à elle :- Oh, je suppose que tu es Kima ! Enchantée, je suis Michiru.
- Eh bien… Excusez-moi mademoiselle, mais je ne suis pas Kima, mais Kaho Mizuki. Enchantée tout de même.
- Oh… Mais… en tout cas, vous ressemblez à Kima, Takeshi m’a montré des photos, et j’ai cru que…
- Vous vous êtes tout simplement trompée, mademoiselle, l’erreur est humaine !
- Bien… Au revoir tout le monde, alors. Tu me raccompagnes, Takeshi ?
- Oui, bien sûr… Balbutia Takeshi, encore étonné de la mise en scène et de la présence des parents de Kasumi qu’il salua chaleureusement.
- Oh, Takeshi, comme tu as grandi ! Le félicita Emikio. La jeune fille à tes bras est ta petite amie ?
- Non, juste une amie, rougit-il. Je reviens vite pour faire à manger, à tout à l’heure, vous m’attendez ?
- Malheureusement, il se fait tard… Mais nous t’inviterons à la maison, et tu pourras emmener la jeune femme à tes côtés, répondit Akio.Takeshi et Michiru partis, Kima ne put retenir les parents de Kasumi – au plaisir de Deshi qui sentait la conversation dériver – car au vu de la nuit tombante, Akio et Emikio se proposèrent de suivre l’exemple des deux jeunes gens, et de les laisser continuer leur petite vie commune.
~*~
- C’est marrant de m’avoir pris pour ta petite amie ! Ils te connaissent depuis longtemps ? S’enquit Michiru pendant qu’elle et Takeshi marchaient tranquillement jusqu’à son domicile.
- Oui, on peut me considérer comme un membre de leur famille avec Satoshi. Nous avons tous trois grandit ensemble, répondit Takeshi en éludant la première partie de la phrase de la jeune fille.
- Je vois ! Et Kaho est la mère de Kima ou… ?
- Non non… Ah, comment dire, en fait… la femme que tu as vue est bien Kima, mais elle jouait le rôle d’une tutrice qui nous a lâché il y a deux ans…
- Elle vous a laissé tombé ?! S’insurgea la jeune fille.
- Non, pas vraiment… Ne le dis à personne en tout cas, mais on ne voulait pas être séparés, et on entretient le fait qu’elle est encore là pour s’occuper de nous, mais nous gérons tout nous-même.
- Oh… Vous avez beaucoup de responsabilité, alors. Je dois passer pour une incapable… A peine si je sais réviser mes cours d’histoire, répondit-elle doucement en baissant la tête.
- Michiru… Ce n’est pas parce que tu demandes de l’aide que tu n’es pas mature. Tu es responsable et soucieuse de tes études, et je pense que tu es plus avancée que certains, rien que culturellement parlant, tu as vécu ailleurs…
- Merci… Takeshi ?
- Oui ?
- Je… je dois t’avouer quelque chose… Tu te rappelles, à la rentrée, je t’avais dit que tu me rappelais quelqu’un… Eh bien, j’ai… enfin au bureau de mon père, j’ai vu ton portrait robot, avoua Michiru en s’arrêtant un instant pour regarder le jeune homme dans les yeux. Tu es recherché pour avoir tabassé Takeru Awasaki, lui annonça-t-elle.
- Co… comment ? Protesta Takeshi en sentant toute l’adrénaline monter à sa tête. Je… Il s’en est pris à mon amie et j’ai voulu la défendre. Et…
- Ne te justifie pas. Je n’avais pas osé t’en parler, mais j’ai les moyens de passer cette petite affaire sous silence.
- C’est vrai ?
- Oui, je suis certaine que c’était un accident, et puis… entre amis, c’est normal de s’entraider, non ? Dit-elle en souriant !
- Ouah… Je ne savais pas moi-même que j’étais recherché… J’ai l’air si dangereux que ça ?
- Non, justement, ton portrait fait déplacé au commissariat. Ah, on y est. En tout cas, merci pour ce petit cours, Senpaï !
- Merci à toi pour m’avoir dit dans quel pétrin je me suis mis…
- Tu en sortiras vite, va, j’en suis sure !
- Bien… Bonne soirée, j’ai encore de lourdes responsabilités à tenir, plaisanta-t-il.
- Oh, j’espère que je ne t’ai pas trop retardé… Moi, je vais me coucher, je n’ai pas très faim…
- C’est parce que tu n’as pas encore goûté à ma cuisine !
- Peut-être… Tu m’inviteras une autre fois pour me la faire découvrir, sourit Michiru. Alors, bonne nuit, lui souhaita-t-elle en déposant un baiser sur la joue.
- Bo… bonne nuit, répéta difficilement Takeshi.Michiru fit quelque pas en arrière, ses yeux verts d’eau plongés dans ceux de Takeshi, puis elle lui tourna le dos, ses cheveux reflétant les rayons de la lune, et le jeune homme mit un certain temps avant de se décider de rentrer à la pension où il savait que neuf bouches attendaient bien sagement d’être nourries.
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