Fanfiction
- 3ème Saison « Les jeux sont faits » |
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- Alors ça y est, elle a accepté ?
- Oui… En même temps, ça fait plus d’un mois qu’elle pense que ce ne serait pas une mauvaise chose.Kasumi et Haneru échangeaient sur la décision de Yuko quant à revoir ses parents. La jeune fille avait évité ce sujet de conversation, mais Haneru était si pressant envers sa sœur qu’elle dut admettre que les revoir leur ferait du bien à tous, même si sur le moment rien ne serait naturel.
Yuko descendit les marches. Elle était vêtue de la robe bleu ciel de Kasumi et avait oublié un instant tous ses habits sombres et déprimants de l’avis de Haneru.
- Tu ne te sens pas mal à l’aise dans ces vêtements j’espère ! La taquina Haneru.
- Sans commentaire… Cette couleur ne me va pas et ça ne me donne pas « du courage » comme tu dis si bien.
- Bon, arrête de te plaindre, on y va. Je t’ai préparé une place de princesse dans l’espace.Haneru proposa son bras à la jeune fille qui claqua la langue agacée en le repoussant, puis elle s’installa sur le siège passager et croisa les bras en attendant son frère, amusé de la situation.
La voiture démarra dans un vrombissement sonore et partit dans un trait de poussière qui se mêlait à l’air doux du mois de mai.- C’est bien que Yuko se soit décidée à voir ses parents, sourit Deshi à Kima.
- Oui, génial, je suis ravie pour elle, répondit la jeune fille avec un air peu enthousiaste.
- Euh…
- C’est à cause d’Haneru ? S’enquit Denchu.Kima soupira puis s’assit près de la table du salon pour se confier à ses deux amies.
- Non, mais j’ai l’impression de ne pas exister ! Depuis le retour de sa sœur, il… il n’y en a que pour elle. C’est « petite princesse » par ci, « petit ange » par là ! Et elle ne lui témoigne aucun respect !
- Ca va lui passer, tu sais. Il doit être content que sa sœur soit à nouveau avec lui, la rassura Deshi.
- Oui… ou il m’évite tout simplement ! Il s’est rendu compte qu’en fait il n’éprouvait rien pour moi que…
- Mais ça va pas ! L’interrompit Denchu. C’est évident qu’il a des sentiments.
- Alors quoi, il en a peur ? Il m’évite, c’est flagrant, ou alors il ne me voit plus !! On n’a rien fait depuis qu’on « sort ensemble ». C’est comme si c’était un titre officiel, mais officieusement, rien, néant !
- Fais-lui remarquer ! La conseilla Deshi.
- Pff, tu parles… Quand je lui propose quelque chose, un cinéma par exemple, il trouve tout simplement une excuse pour éviter. Et encore, quand Yuko n’est pas l’excuse, c’est du genre « Oh, on peut pas mettre ça à une autre fois ? Je dois finir mes maths ». Et quand je lui dis qu’on ne fait rien ensemble, il fait simplement un sourire et un clin d’oeil en me disant « Désolée belle plante, je vais me rattraper bientôt… Patience ! ».
- Ah, ben peut-être que si tu patientes un peu, ça ira mieux ! La consola Denchu.
- Ca fait plus d’un mois que je patiente… Murmura la jeune fille.~*~
L’Espace s’était arrêtée à deux maisons de celle de leur enfance. Haneru était déjà sorti alors que Yuko restait à fixer la route.
- Tu ne te détaches pas ?
- Ecoute, Haneru, ce n’est pas une si bonne idée… Hésitait Yuko.
- Trop tard, allez viens ! Lui répondit-il du tac au tac en ouvrant sa portière.
- Attends !Yuko inspira deux fois pour se calmer puis elle descendit de la voiture et rejoint Haneru, en rejetant une nouvelle fois l’invitation de son bras.
- Bon, je sonne. Ne te sauve pas, s’il te plaît !
- Pour qui tu me prends… Souffla-t-elle, irritée.La porte s’était ouverte et Miki, une femme très blonde aux yeux bleu ciel apparut sur le seuil.
- Oh, Haneru ! Que me vaut la surprise de te voir ici ?
- Salut M’man, Papa est là ?
- Oui… Je rectifie donc : que nous vaut la surprise de te voir ici ?
- Et bien…Haneru s’écarta pour laisser voir Yuko qui baissait la tête.
- Une nouvelle petite amie, mon chéri ?
- Ah… euh non, répondit-il, embarrassé.
- Maman, c’est moi… Yuko, dit soudainement la jeune fille en relevant la tête.
- Yu… koMiki eut un mouvement de recul et elle dut se tenir contre le mur pour ne pas tomber. Elle regarda à nouveau la jeune fille lui faisant face et prétendant être Yuko, sa fille qui a été kidnappée sept ans auparavant. Elle voulut parler, lui dire quelque chose, mais le seul son qu’elle produisit fut le nom de son mari :
- Hi… Hideki ! HIDEKI ! HIDEKI !!
Face aux cris de sa femme, Hideki, un homme aux cheveux bruns et aux yeux sombres accourut à l’entrée et s’arrêta net devant Haneru qui avait l’air mal à l’aise.
- Mais… Qu’est-ce qu’il y a, Miki ?
- Notre petite fille… Elle… elle est revenue.~*~
- J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! Dit tout à coup Deshi en sortant du laboratoire.
- Tu as décidé de vivre dans le laboratoire pour nous épargner tes sommeils agités ? Demanda Toya, plein d’espoir.
- Ha-Ha-Ha… Non. J’ai revu tous les comptes, et je me suis aperçue qu’il y avait un excédent de trois mille euros. Alors j’ai pensé qu’au lieu de les dépenser inutilement, on pouvait peut-être partir tous en vacances !
- Ouais, ben on n’ira pas loin avec ce pactole, reprit Toya.
- Et alors ! On peut aller à Cabourg, c’est juste histoire de se détendre.
- Ah non, pas le nord ! Protesta Denchu. Si je vais en vacances, c’est dans le sud, au soleil, sous les palmiers.
- Bon… Souffla Deshi, déçue du peu d’enthousiasme de ses amis.
- Non, mais attend, c’est pas mal comme idée, ça ! Tu dis que tu as combien ? S’intéressait Takeshi.
- Trois mille euros.
- Mais attendez, on peut partir en Guadeloupe !
- Avec trois mille euros ? Le reprit Denchu.
- Mais oui ! J’ai trouvé des billets d’avion aller-retour pour trois cent cinquante euros. Il suffit de mettre cinquante euros de notre poche, et viva la playa.
- Admettons. Et après, tu jeûnes pendant une semaine ? Dit Toya.
- Mais non ! Ma famille se fera une joie de tous nous accueillir ! Depuis le temps qu’ils demandent à voir toute la pension.
- Mais tu ne crois pas que dix personnes ça fasse beaucoup ? Demanda Satoshi qui commençait à entrevoir des vacances de rêves.
- Euh… non, je pense pas. En tout cas, on garde cette idée sous le coude, je vais téléphoner à ma tante.
- Et Yumi… Elle n’a pas de passeport. Ni aucune identité d’ailleurs, intervint Kasumi. Et puis… on est obligé de prendre l’avion ?
- Mais non, voyons ! On peut y aller à la nage, ironisa Satoshi.
- Par contre pour Yumi… Oui, là, ça pose problème, l’interrompit Kima. Peut-être que mes parents voudront bien la loger, mais ils se demanderont pourquoi on ne l’envoie pas chez ses parents…
- Oui, c’est pas faux. Il faudra aussi en parler à Haneru et à Yuko, précisa Deshi. Bon, et bien il se fait tard et mon ventre commence à crier famine…
- Enregistré ! Ce soir, c’est boudin à l’antillaise !~*~
La première surprise et stupeur passée, Miki prit dans ses bras l’enfant qu’on lui avait retiré sept ans auparavant.
- Bienvenue à la maison, ma chérie…
Yuko ferma les yeux et se laissa bercer par la tendresse de sa mère. Hideki prit son fils par les épaules et le serra fermement pour exprimer toute la reconnaissance qu’il ne pouvait exprimer par des mots.
- Mais… mais comment, où était-elle ? Lui demanda-t-il.
- Euh… elle a réussi à s’échapper, répondit Haneru.
- Et son tortionnaire, il faut avertir la police ! L’empressa son père.
- Il est mort, répondit Yuko. Il s’est tiré une balle dans la tête et j’ai pu partir ainsi. Je suis allée voir la police et je leur ai demandé de n’avertir personne, et encore moins les médias.
- Oh ma chérie, il ne t’a rien fait, dis-moi ? Lui demanda sa mère en lui replaçant une mèche de cheveux.
- Non. Il m’a traitée comme sa fille et m’a assuré une certaine éducation, mais je ne veux pas revenir sur cette période, s’il vous plaît.
- Pas de problème ma chérie. Dommage qu’Hitomi ne soit plus là, tu aurais pu te confier à elle…Yuko baissa les yeux et regarda son frère. Conscient de la situation de Yuko, Haneru changea de sujet :
- Bon, et bien, si nous dînions tous ensemble ?
- Je… je n’ai rien prévu à manger, avoua Miki.
- Mais attend, chérie, pour un jour comme ça, c’est au restaurant qu’il faut qu’on aille ! Enfin, c’est toi qui choisi, Yuko.Yuko s’appuya contre le mur de la maison et observa les contours de la pièce :
- Je préfèrerai rester manger ici. Je ne veux pas de sortie en fanfare, juste redécouvrir ma maison.
- Est-ce que spaghetti bolognaise ça te convient ?~*~
Après le repas, tous rejoignirent leur chambre respective sauf Kima qui resta dans le salon pour attendre Haneru et Yuko.
Elle faillit s’endormir vers les deux heures du matin lorsqu’elle les entendit rentrer.- Mais qu’est-ce que tu fais ?! S’insurgeait Yuko à voix basse.
- Ben… Je t’accompagne à ta chambre, chuchota son frère.
- Et puis quoi encore ? Tu vas me mettre en pyjama et me border ?!
- Non, excuse-moi… Souriait Haneru. Mais pour moi tu seras toujours la petite Yuko de sept ans qui avait besoin de son câlin du soir !
- Merci, mais je connais le chemin ! Lui répondit-elle pour s’en défaire.Haneru regardait sa sœur monter les étages avec vivacité, un sourire aux lèvres.
- Euh… Haneru, je voulais savoir… L’interrompit Kima, dans sa rêverie.
- Mmh ? Euh, tu veux pas qu’on aille se coucher, je suis crevé ! Admit-il.
- Attends… Tu te fous de moi, là ! Ca fait quatre heures que je t’attends, je suis restée debout toute la soirée, et toi tu n’as pas le temps de m’écouter ?!
- Mais… Ne t’énerve pas, tu peux me le dire demain, non ?
- Non ! Non, j’en ai marre que tu reportes tout, tout le temps ! S’écria Kima. Tu ne m’écoutes pas, tu ne prêtes même pas attention à moi ! Et tu n’as jamais prêté attention à moi, à ma personne !! Tu te rappelles de moi uniquement quand tu en as envie, MAIS JE NE SUIS PAS QUELQU’UN DISPOSEE A SERVIR TES MOINDRES DESIRS !!Haneru la regardait bouche bée, yeux écarquillés. Il ne reconnaissait plus la jeune fille joyeuse qui l’avait toujours soutenu.
A l’étage, le remue-ménage que faisait Kima n’avait épargné personne, et tous restaient à écouter dans les escaliers.- Euh… Quand je lui disais de lui faire remarquer son absence, c’était pas ainsi que tu traduisais la chose ? Tentait de se rassurer Deshi envers Denchu.
- Là, c’est la goutte qui a fait déborder le vase… Il a vraiment abusé de sa patience.
- Ben tiens… J’en connais un rayon sur ces choses-là, lança Takeshi.
- Qui tu vises en particulier, là ? Lui demandèrent en écho Toya et Denchu.
- MAIS VOUS ALLEZ LA BOUCLER ?! Hurla une voix de sa chambre.Yuko rétablit aussitôt le calme : aussi bien du côté des escaliers que du côté du salon. Kima fit demi-tour et partit se réfugier dans la chambre en prenant bien soin d’envoyer un duvet et un oreiller pour Haneru avant de lui fermer la porte au nez.
Cette nuit, il dormirait dans le salon.~*~
Le lendemain, Takeshi s’était levé sous les coups de huit heures pour préparer le petit déjeuner et il se trouva face à Haneru qui avait déjà commencé à mettre la table.
- Dure nuit ? Lui demanda-t-il en se mettant aux fourneaux.
- Et bien, j’ai eu le temps d'apprécier le confort du canapé, quant au reste…
- Oui, je vois. Enfin, ça va sûrement s’arranger si tu trouves les bons mots.
- Bonjour… Dit une voix encore endormie.
- Tiens, bonjour Kasu, tu es bien matinale aujourd’hui !
- Mmmh, oui. Je n’arrivais plus à m’endormir… Et Satoshi qui m’a réveillé plusieurs fois dans la nuit n’a rien arrangé… Il parle et bouge tout le temps dans ses rêves ! S’indignait la rouquine.Takeshi la regardait avec un sourire en coin : il se doutait que les réveils saccadés de la jeune fille était dû à une certaine forme d’inquiétude sur les personnes de son entourage – et c’est pourquoi elle n’avait pas partagé la chambre des filles les deux premières années, car Deshi avec ses monologues et ses pulsions aurait pu lui provoquer de nombreuses crises d’angoisse –.
La salle à manger commençait à se remplir doucement : après Kasumi, vint Yuko, Denchu, Deshi, Kima, Toya, et enfin Satoshi avec Yumi.
Ce petit déjeuner était assez animé. Seule trois personnes ne parlaient pas : Kima, Haneru et Yuko. C’est au moment où Takeshi reparla de la probable destination vacancière que Kima lança un :- Ca se fera sans moi.
- Mais… pourquoi ?! S’étonnait Satoshi.
- Parce que je n’aime pas lorsqu’il y a plusieurs nuages sous mon soleil.
- Moi non plus, je ne pense pas y aller, déclara Yuko.
- Bon, génial, ça sera des vacances en solo, reprit Satoshi ironiquement en croisant ses bras.
- Je n’irai pas car je voudrai réapprendre à connaître ma famille. Et je pense que rester avec eux me fera le plus grand bien, expliqua Yuko. Et à vous aussi je pense.
- Ca m’aurait bien plu d’aller en Guadeloupe avec vous, mais vu que mes deux amours restent… Je pense rester en famille aussi ! Ajouta aussitôt Haneru.
- Ah. Et, euh, ça ne vous dérangerait pas de garder Yumi aussi ? Demanda Takeshi.
- Mais… Veux venir aussi ! Se défendit la petite fille.
- Non, tu ne peux pas, Yumi, tu n’as pas de passeport, lui répondit Denchu avec douceur.
- C’est quoi « pas ce po’c » ?
- Oui, bien sûr, pas de problème pour moi de garder Yumi, répondit Haneru.
- C’est quoi « pas ce po’c » ?
- Bon, donc si on recalcule, on sera six, recompta Toya.
- C’est quoi « pas ce porc » ?
- Six… ça faciliterait le logement d’un autre point de vue… Réfléchissait Takeshi.
- Pou’quoi Kiki et Ne’u ne…
- Un passeport, c’est un petit document officiel dans lequel est noté ton état civil, ta nationalité… Toutes ces choses qu’on ne connaît pas. En plus, à ton âge, tu es notée sur celui de tes parents, définit Denchu à Yumi.
- Oh.Le repas terminé, tous se levèrent et s’attelèrent aux tâches. Kima prit alors Deshi à part et lui murmura :
- S’il ne vient pas, je suis de la partie !
- Pour ?
- Pour ce dont on a parlé tout à l’heure à table !
- Désolée, mais je n’ai pas du tout suivi la conversation, j’étais dans mes tartines, s’excusa Deshi.
- Bon, c’est pas grave, là je dois aller à la gym, donc si tu vois Toya, dis-lui que je viens en Guadeloupe avec vous. On ne sera pas six mais sept ! Tu n’oublies pas, hein ?!
- Oui, ok, je lui dirai ! Tu peux compter sur moi, Kima… Mais, c’est à cause de…
- Oui, à cause de lui.Kima quitta en vitesse Deshi, prit son sac et sortit en courant de la pension. Deshi s’était immobilisée un instant puis elle décida de commencer par cette demande : la vaisselle peut bien attendre ! Pensait celle-ci.
Toya était entré dans sa chambre et la jeune fille le poursuivit pour ne pas manquer à sa mission. Elle entra dans la chambre sans frapper et bondit sur ses genoux :- J’ai un aveu à te faire ! Minaudait celle-ci en passant ses bras autour du cou de Toya.
- Je suis peu disposé à t’écouter étant donné que tu es entrée sans frapper, rétorqua le jeune homme en levant les yeux au ciel.Deshi frappa trois coups sec sur le bureau et reprit :
- Erreur réparée, donc, Kima m’a demandé de te dire qu’elle serait des nôtres pour la Guadeloupe. On ne sera donc pas six, mais sept ! A-prendre-en-compte-lors-de-la-réservation-des-billets ! Dit-elle sur un rythme rapide aux intonations d’hôtesse de l’air.
- Euh… Ok.
- Merci !La jeune fille défit ses bras puis se leva des genoux du jeune homme. C’est au moment de quitter la chambre que Toya l’arrêta :
- C’est tout ? Je veux dire, tu es entrée comme une furie juste pour me dire ça ?!
- Oui, c’est tout.
- Tu n’avais vraiment rien d’autre à me demander ? Répéta le jeune homme.
- Oh, et bien si tu insistes tant que ça… Tu voudrais prendre mon tour de vaisselle ?
- Bonne journée, Deshi.Deshi lui fit un clin d’œil et repartit direction la cuisine pour faire sa corvée. Il faudrait tout de même que la situation s’arrange entre Kima et Haneru…
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