Fanfiction - 3ème Saison
« Les jeux sont faits »

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4- Le départ

Le mois de juillet était arrivé très vite et tous ne pensaient plus qu’aux vacances en Guadeloupe. Depuis que Toya avait ramené les billets et que Takeshi avait validé les places auprès de sa famille, les filles ne pensaient plus qu’au shopping !

- Et meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeercredi ! J’ai oublié de prendre un paréo ! S’exclamait Kasumi en fouillant dans son sac.
- On est bonne pour y retourner ! S’enthousiasmait Denchu.
- Et vos corvées, vous y pensez ? Demandait Takeshi d’un air las.
- Tu veux aller faire les boutiques à ma place ? Faire la queue aux caisses, te battre avec une hystérique pour avoir la pièce de tes rêves et porter le sac de ces dames ? L'interrompit Deshi.
- Vu sous cet angle… Mais bon, tu y prends tout de même du plaisir !
- Oui, en effet, car je suis une fille, mais il me semble que toi tu prends plaisir à faire la cuisine, alors que les autres corvées…
- Bon ok, allez-y.

Ainsi, les valises pleines et préparées deux semaines à l’avance, la Guadeloupe semblait se rapprocher de plus en plus de nos vacancières, et l’odeur du sable fin les faisait quitter la ville endormie.
Le jour du départ était enfin arrivé et Haneru s’était proposé pour les accompagner à l’aéroport. Il fut cependant surpris par deux fois :

- Euh, Deshi, elle est où ta valise ?
- Ben, là ! Lui répondit celle-ci en lui montrant un sac vert de consistance moyenne.
- C’est pas ton sac à main… Je veux dire, de voyage ?
- Non, non, on partage le même sac avec Denchu pour le voyage.
- Et beh, il est petit !
- Ben, il y a le nécessaire… Je ne m’encombre pas de choses inutiles pour une semaine.
- Ah oui, comparé à Satoshi qui fait trois fois ce sac, et des autres filles qui font au moins deux fois celui-là…
- J’aime voyager léger, et puis bon, je dois avouer que la vanity est dans la valise de Denchu.

Kima arrivait aussi avec sa valise et un petit sac de voyage qu’elle plaça elle-même dans le coffre.

- Kima ?! Tu y vas aussi ?!
- Je vais me gêner, tiens.
- Mais attend, je croyais qu’on restait tous les trois ici avec Yumi ! Commençait à s’indigner Haneru.
- C’est clair que ç’aurait été de merveilleuses vacances ! Et de belles discussions en perspectives, ironisait la jeune fille.

Haneru voulut ajouter quelque chose, mais il n’en fit rien et soupira imperceptiblement.
Le trajet avait été mouvementé, les filles échangeant sur toutes sortes d’activité qu’elles pourraient faire :

- Euh, mais vous savez qu’il n’y a pas de thalassothérapie là-bas. On sera juste avec ma famille près de la plage, les prévenait Takeshi.
- Ca ne nous empêche pas de rêver à ce que de beaux Tahitiens nous massent sur la plage.
- Guadeloupéen, Kima…
- C’est pareil !

L’aéroport laissait apercevoir ses toits ondulés et le bruit de ses pistes d’atterrissage – ou de décollage – ce qui ravivait au plus haut point l’impatience de tous.
Haneru les aida à débarrasser la voiture et déposer les bagages sur les nombreux chariots amenés par Deshi et Kima qui faisaient la course.

- Bon, et bien, ce n’est pas que j’évite les adieux déchirants, mais ma mère m’attend pour déjeuner.
- Bon, et bien bonnes vacances, Haneru, lui souhaita Deshi.
- Tu n’oublieras pas de nourrir Flocon, hein ! Le prévint Denchu en lui faisant la bise.
- Non, non ne t’inquiète pas.
- Et puis, reviens-nous… bronzé ! Plaisanta Takeshi en lui donnant une tape dans le dos.
- Hin hin, oui, je ferai des UV pour ne pas avoir l’air d’un mort vivant à côté de vous… Euh, Kima, bonnes vacances… Dit-il à la jeune fille en espérant avoir un retour.
- C’est certain.

Haneru, désappointé mais commençant à s’habituer au comportement de la jeune fille, salua le groupe avant de s’en retourner à l’Espace qui le ramènerait auprès de Yumi, flocon et sa sœur, Yuko.
De leur côté, les vacanciers avaient fort à faire : l’enregistrement des bagages commençait sérieusement à les agacer car la file stagnait…

- Mais c’est pas vrai… Ils ont quoi dans leur bagage ?! S’impatientait Toya.
- Modification de dernière minute ! Répondit Deshi. Et puis les bagages trop lourds… Ca fait toujours des surprises !
- Si ça continue on va rater l’avion, renchérit Denchu.
- … Pas une mauvaise chose, murmura Kasumi.
- Tu dis ? Demanda Kima.
- Avec l’autre épileptique qui joue à sa Nintendo, il va nous brouiller tous les signaux de l’avion !

Satoshi n’ayant rien raté de la conversation – les joueurs confirmés peuvent faire plusieurs choses à la fois – il décida de mettre son jeu en pause.

- C’est uniquement les signaux envoyés par les téléphones portables qui peuvent perturber le fonctionnement. Pas les piles d’une game boy !
- … Et toi, tu dis rien ? Demanda vivement Kasumi en se retournant vers Takeshi, énervée de ne pas pouvoir rétorquer.
- Non, moi je m’imagine sur la plage, et non loin de là, une déesse en bikini, ses cheveux blonds et longs tombants sur ses épaules qui me masse langoureusement.
- … C-R-E-T-I-N... Se contenait Denchu.
- Mais qui te dis que c’est de toi que je parle, il y a…

– CLACLAC – Takeshi n’eut pas le temps de terminer sa phrase que la main de Denchu avait déjà fait un aller-retour.

- ABRUTI !!
- Euh, excusez-moi jeunes gens, mais pourriez-vous avancer ? C’est qu’on a un avion à prendre nous aussi ! Les interrompit une femme qui patientait derrière eux.

En effet, la foule s’était évanouie comme par magie et face à eux ne restait que deux longs couloirs vides.

~*~

Rentré de l’aéroport, Haneru proposa à Yuko de l’emmener faire un tour dans la ville. Sa réponse ne se fit pas attendre.

- Ecoute Haneru, si j’ai voulu rester ici, c’était pour être tranquille et ne pas être mêlée au groupe.
- Oui, mais juste une promenade, ça…
- Je suis ici pour respirer ! Ne suivre personne, s’agaçait la cadette en s’en retournant à la chambre que ses parents avaient laissé telle quelle sept ans auparavant.

Pour la première fois depuis le retour de Yuko, Haneru se sentait perdu.

~*~

- Mais ils en ont pas assez de nous faire attendre !! Bouillonnait Denchu. Après l’enregistrement des bagages où ils nous font venir deux heures à l’avance, il faut encore gentiment patienter pendant une heure que l’avion se décide…
- Il n’y a plus très longtemps à attendre ! Et dans l’avion, qu’est-ce que tu vas nous dire ? « Il faudrait qu’il appuie sur le champignon, on se traîne ! » ? Plaisantait Takeshi.
- Toi, ne m’adresse plus la parole.

Comme si le ciel avait entendu l’impatience de Denchu, les passagers étaient invités à prendre place à bord.
Le groupe se leva d’un bond, et se dirigea vers les hôtesses pour valider leurs titres et enfin monter dans l’appareil.
Les places qu’ils avaient demandées se trouvaient à droite de l’appareil. Sur la rangée D se trouvaient Satoshi, Takeshi et Toya – au hublot –, sur la rangée E s’asseyaient Kasumi et Kima, et enfin sur la dernière rangée F, étaient installées Denchu et Deshi.
La rouquine paraissait troublée et regardait avec insistance les gestes de sécurité de l’hôtesse et elle restait particulièrement focalisée sur son sourire. Je ne vois pas à quel moment elle trouve ça amusant ! S’indignait celle-ci.

- Hey, Kasumi, ça te dit de jouer à Tetris ? Ohla, tu as l’air tendu… Remarqua Satoshi qui s’était retourné.
- Hein ? Euh, non, non, merci !

Les voyants d’interdiction de fumer et de bouclage de ceinture étaient allumés. Kasumi se calla au plus profond de son siège, prit une inspiration et ferma les yeux. Les réacteurs se faisaient maintenant entendre. Kima remarqua la pose peu naturelle qu’avait prise Kasumi.

- Respire, tu deviens toute bleue ! Lui conseilla-t-elle.
- Je… je ne peux pas !
- Hein ?

Le bruit du décollage avait complètement couvert la phrase de Kasumi, et Kima posa sa main sur le front de sa voisine qui perdit connaissance sur le coup.

- KASUMI ?! KASUMI !
- Oui… Kima… Ne crie pas, je vais bien, j’ai juste un peu sommeil… Répondit faiblement Kasumi.
- Tu es sûre ?! Attend, j’appelle quelqu’un.
- Non, s’il te plaît, laisse les hôtesses de l’air où elles sont, j’ai besoin de dormir, c’est tout.
- O… ok. Je, si tu as besoin de moi…
- Oui, merci.

~*~

Haneru regardait sa montre. Il devrait avoir décollé maintenant…Pourquoi je ne suis pas parti avec eux ? Arrivé depuis dix minutes devant la pension désormais vide de ses occupants pour une semaine, il regrettait déjà de ne pas avoir suivi ses amis, et surtout, de ne pas s’être battu pour garder Kima.
En passant le seuil de la porte, son regard se posa instinctivement sur la photo de groupe que les filles avaient prises peu avant l’incident entre eux deux, et l’on pouvait y lire le bonheur qu’elle éprouvait sur son visage… Tu m’avais dit que si quelque chose te troublait, tu m’en parlerais… Aurai-je oublié de t’écouter ?

~*~

Kasumi commençait seulement à ouvrir les yeux, et elle se releva de l’épaule de Kima… du moins de l’individu qui siégeait à côté d’elle, car en entendant les intonations masculines, elle sut de suite qu’elle avait fait erreur sur la personne.

- Bien dormi ?
- Satoshi ?!
- Non, je suis l’ange Gabriel, et je viens vous annoncer que vous allez bientôt avoir…
- Oh, ça va, lui reprocha Kasumi en donnant une petite tape sur l’épaule où elle avait dormi. Bon... mais qu’est-ce que tu fais là ?!
- Je suis dans le même avion que toi, tu te rappelles ?
- Mais là ! A côté de moi ! Et Kima, où est-elle ?
- Chut, tu vas réveiller tout le monde… Si tu me laisses en placer une, je t’explique.
- Comment ça que je t’en…
- Tu me laisses parler ? La coupa Satoshi.

Kasumi se renfrogna et se plaça tout au fond de son siège en croisant les bras, profondément vexée. Ce faisant, elle fit tomber le blouson qui la recouvrait.

- En fait, Kima est allée discuter avec les filles derrière, vu que tu t’étais endormie et au final elles se sont toutes assoupies en regardant le film qui passait. Quant à Takeshi et Toya, ils n’étaient pas très bavards non plus, et puis je voyais bien que le son de Tétris ne les berçait pas, donc…
- Donc tu t’es mis derrière en étant persuadé que la musique de ton jeu ne me dérangerait pas…
- Et bien, je… enfin, je me disais que tu ne me dirais trop rien vu que tu dormais déjà.
- Ah… Tiens, ton blouson, lui répondit-elle en lui tendant le vêtement. Et…
- Attend… Tu n’es pas en train de penser que je t’ai pris pour un portemanteau… Tu avais froid, donc je…
- Non, cette pensée ne m’avait même pas traversé l’esprit, mentit la jeune fille. Et là, qu’est-ce que tu fais ?
- Je me suis un peu avancé en histoire.
- En histoire ?! Satoshi, tu sais qu’on n’a plus de devoirs ? Nous sommes en vacances d’été ! S’exclama la rouquine.
- Oui, oui, je sais, mais j’ai emprunté le livre d’histoire de Deshi de troisième. Ca va être intéressant le programme ! Est-ce que tu savais que le Japon, qui est la deuxième puissance industrielle mondiale, connaît des problèmes aigus avec la crise financière qui a eu lieu en 1998, et que la population s’épuise au travail ! C’est le travail qui tue là-bas !
- Non, je ne savais pas, mais j’ai encore une année devant moi… Souffla Kasumi.
- Non, mais attend, regarde leur aménagement…

Et Satoshi commençait à débattre sur la situation fragile du Japon en appuyant son index sur les photos du livre pour mieux imager ses propos. Kasumi ne l’écoutait que d’une oreille et appréciait l’enthousiasme du jeune homme sur un autre sujet qui le passionnait presque autant que ses jeux : l’Histoire.
Un mouvement soudain de l’avion avait tiré Kasumi de ses pensées et lui avait rappelé qu’elle était à plus de cinq milles mètres du sol, ce pourquoi elle attrapa aussi subitement la main de Satoshi qu’elle serra fort :

- Mais qu’est-ce qu’il fait ? mais qu’est-ce qu’il fait ?! MAIS QU’EST-CE QU’IL FAIT ?!!
- Calme-toi, ce n’est qu’un trou d’air ! Accroche ta ceinture, ça ira mieux dans quelques instants… Attends, je remonte ta tablette, enlève le livre… Bon, je vais retirer le livre.

Kasumi plissait les yeux aussi fort que sa main serrait l’accoudoir et celle de Satoshi. Conscient de la tension intense que subissait sa voisine, Satoshi posa délicatement son autre main sur celle de Kasumi qui endolorissait tout son avant-bras. La surprise lui fit redescendre en un instant tout le stress qui l’habitait et leurs regards se croisèrent…

- Salut les tourtereaux !
- Kima ! On avait dit discrétion !! Lui reprocha Deshi en tapant sur son accoudoir.
- Rôôh, c’est plus fort que moi, dès que je vois de la romance dans l’air… Vous faisiez quoi ?
- Ah, mais rien du tout ! S’empressa de répondre Kasumi en retirant vivement sa main de celle de Satoshi, où le sang commençait à ne plus affluer. Tu n’y es pas, je…
- Aaah, je sens que je vais passer une bonne semaine en Guadeloupe ! La coupa Kima en se laissant retomber sur son siège.

~*~

Yuko avait décidé d’emmener Yumi avec elle pour faire une promenade dans le parc. La jeune fille avait besoin d’être au calme, mais elle ne voulait pas y être seule, ni accompagnée de son frère. La seule personne indiquée se trouvait être la petite fille avec qui elle se sentait apaisée.
Alors qu’elles se dirigeaient vers le parc, un ballon de basket les dépassa et son propriétaire vint à bousculer la petite Yumi sans s’excuser. Yuko l’interpella aussitôt :

- Heey ! Tu pourrais…
- Ca va ? Pas de mal ?

Un jeune homme s’était accroupi pour aider Yumi à se relever et épousseta son petit gilet.

- Non, ça va… Lui répondit Yumi en portant la main à ses yeux humides.
- Si tu me fais un grand sourire, je te donne… voyons voir, reprit l’inconnu en cherchant un objet dans ses poches. Un petit bonbon !

Yumi lui offrit son plus beau sourire et le jeune homme lui donna son dû.

- Merci, mais elle ne le prendra pas, le coupa Yuko.
- Non, vraiment, ce n’est rien, répondit-il.
- Nous n’avons rien à accepter des inconnus, commença-t-elle à s’emporter.
- Très bien… Au moins, ta douleur est partie ! S’adressa-t-il à Yumi en lui faisant un clin d’œil.
- Oui, me’ci, lui répondit timidement la petite fille.

Yuko le fixa intensément et le jeune homme lui rendit son regard sévère avec un léger sourire aux lèvres qui lui donnait un air moqueur.

- Yuko, on y va ? Demanda la petite fille.
- Non, on rentre.
- Mais…
- Yumi, je n’aimerai pas qu’il t’arrive quelque chose.
- Je suis ave’ toi, je ne ‘isque ‘ien ! Insista la petite fille pour tenter de faire fléchir l’avis de Yuko.
- Ce parc deviens trop mal fréquenté, rétorqua-t-elle pour toute réponse.

~*~

Quelques heures et trous d’air plus loin, l’avion entamait sa longue descente.

- Ne t’inquiète pas, si l’avion penche, c’est pour atterrir, expliqua Satoshi à sa voisine
- Je ne suis pas bête à ce point… Lui répondit celle-ci, les yeux fixés aux hublots.

L’atterrissage se fit en douceur et Kasumi eut envie d’applaudir, mais elle se retint en voyant que personne ne trouvait cela exceptionnel de toucher le sol sans aucune secousse.
Le commandant de bord fit son annonce d’accueil « Mesdames et messieurs, bonjour et merci d’avoir choisi la compagnie Air Furansu. La température extérieure est de trente degrés à l’ombre et la température de l’eau est à vingt deux degrés. Nous espérons que le vol a été agréable et vous souhaitons un bon séjour en Guadeloupe ».

- Bon, jusque là, tout va bien, il n’y a aucun ouragan annoncé, ajouta Takeshi en se levant après que le signal lumineux ait indiqué que les ceintures pouvaient être détachées.
- Comment ça « ouragan » ? Lui demanda Toya en se levant à son tour pour récupérer son sac de voyage dans le casier au dessus.
- Et bien, aux Caraïbes, les cyclones ne sont pas rares entre juillet et octobre. Mais bon, les Antilles Françaises ne sont touchées qu’une fois tous les dix ans. La dernière fois remonte à… Ah ouais, quand même !
- A quand ? S’inquiétait Kasumi.
- A huit ans, répondit Takeshi tout aussi songeur.
- Boaf, on a une marge de deux ans lui répondit Kima, peu inquiète. De toutes façons, j’ai décidé de passer une bonne semaine, donc les ouragans ne pointeront pas leurs nez ! Et puis si c’est le cas, Thunder peut les détourner, hein Denchu ?!
- Peut-être pas un ouragan, non !
- Attendez, on a perdu Satoshi ! S’exclama Deshi en ne voyant plus le jeune homme à sa place.

Satoshi, la tête toujours dans les nuages, n’avait pas vu que le groupe s’était immobilisé pour parler des humeurs tempétueuses de la Guadeloupe, et il était parti avec la première navette pour rejoindre l’aéroport.

- Ca commence bien… Souffla Takeshi.

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