Fanfiction - 3ème Saison
« Les jeux sont faits »

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6- La beauté de la Guadeloupe

3ème jour

Kasumi s’était levée à l’aube, encore déréglée par le décalage horaire.
Le soleil venait tout juste de déverser sa lumière rougeoyante sur les murs de la salle de bain, et la jeune fille regarda son reflet sous cette lumière ocre. Son regard se fixa tout d’abord sur ses cheveux roux : ils avaient poussé depuis son arrivée à la pension, et le soleil lui avait laissé quelques mèches plus claires.
A mesure que la Terre se détachait à regret du Soleil amplifiant ainsi l'éclat des lumières, la peau de Kasumi ne perdait que légèrement de sa teinte rouge. Ca… je m’en doutais, je n’ai pas bronzé, mais rougi… Pensait-t-elle, légèrement ennuyée.
Il y avait cependant une chose qu’elle appréciait : elle avait grandi de quelques centimètres, arrivant presque à la taille de ses aînées, mais ce qu’elle remarquait surtout en laissant son regard se perdre dans son reflet, fut l’évolution de Satoshi : lui aussi avait grandit, et l’avait même dépassée. Ses muscles s’étaient développés et sa voix était aussi devenue plus grave.
Pour chasser les pensées du jeune homme, Kasumi s’empressa d’enfiler son paréo, et courut sans faire de bruit à la plage, sous la chaleur agréable du matin et face à un lever de soleil magnifique où elle se rendormit, enveloppée par un doux confort.

A neuf heures, tout le monde était levé, et ça s’agitait dans la maison. Les tintements de vaisselle, les enfants jouant à Street fighter, Luan leur demandant sans cesse d’aller se laver pour laisser la salle de bain aux amis de Takeshi…

- Alors ?
- Non, elle n’est ni dans la chambre, ni dans la salle de bain… Répondit Denchu à Toya.
- Elle est peut-être allée se baigner, supposait Satoshi en tentant de rassurer tout le monde.
- Sans avoir pris de petit déjeuner ? L’interrogea suspicieusement Deshi.
- Bah…Ca peut arriver !
- Ni dans le jardin, leur dit Kima en arrivant de l’extérieur.
- Ca n’est pas normal… Dit Takeshi en tapant du poing sur la table.
- Ne vous inquiétez pas, leur répondit Luan. Elle est sûrement en train de flâner le long de la plage !

Denchu et Deshi décidèrent de passer par la plage pour vérifier si Kasumi y était réellement.

- Ah, toi aussi ! Dit Deshi.
- De ?
- Coup de soleil… dans le dos !
- Ah, oui… Ca me brûlait sous la douche, et le soir, dans les draps, ce n’était pas génial.
- Moi, c’est derrière les cuisses, alors pour s’asseoir sur les chaises de pailles…
- C’est sûr, il faut éviter de bouger, sourit Denchu.
- Encore heureux qu’on ait mis la vaniti dans ton sac… Parce que sans la crème solaire et le lait après-solaire, on aurait douillé…
- Oui… Bon, je ne la vois pas… Tu crois qu’il lui est arrivé quelque chose ? S’inquiéta Denchu.
- Franchement, je n’espère pas… Hey ! Attends, ce n’est pas son paréo, là-bas !?
- Si ! Oh mon Dieu…
- Non, non, on se reprend… Elle ne peut pas s’être noyée, c’est son élément… ! Raisonnait Deshi à voix haute.

Les deux jeunes filles accoururent auprès du paréo et à mesure qu’elles approchaient, la silhouette de Kasumi se dessinait : le paréo devait avoir recouvert le corps de la disparue par l’action du vent.

- KASUMI !?! Appelait Denchu.

La rouquine se leva d’un bond et recoiffa en vitesse ses cheveux.

- Ah, les filles, c’est vous, se rassurait Kasumi. J’ai dû m’assoupir un instant.
- Un instant ?! Mais ça fait combien de temps que tu es ici ? Ca fait plus d’une heure qu’on te cherche ! S’enquit Deshi, encore essoufflée par la course.
- Euh… Il est quelle heure ?
- Il est dix heures et demie ! Répondit Denchu, avec un petit ton de reproche.
- Oh ! Oui, en effet… Bien, je me suis endormie quatre heures apparemment. Je suis allée sur la plage sous les coups des six heures. Je trouvais le lever de soleil magnifique !
- Il va falloir que tu expliques ça aux autres ! Reprit Denchu. Car on s’inquiétait réellement…

~*~

La réprimande avait été de courte durée, tous soulagés de la voir en vie et bien portante, ce qui étonna fortement Luan, qui trouvait le pessimisme du groupe un tantinet exagéré.
Cette dernière les incita à profiter du beau temps de dehors et de suivre l’exemple de Kasumi, ce qu’ils firent tous ainsi que les cousins, cousines de Takeshi.

- Ah, Deshi, attends ! Lui demanda Luan.
- Oui ? S’arrêta Deshi.
- La poste m’a envoyé ceci, ça devrait te faire plaisir !
- Aaaaah, ma valise ! Elle m’avait manqué celle –là !

Luan lui rendit son sourire et laissa le passage à Deshi qui en profita pour aller se changer.
Pour l’occasion, elle revêtit son maillot de bain deux pièces rouge imprimé d’une fleur de Tiaré sur le haut du bikini qu’elle recouvrit avec son paréo aux dégradés rouges et orangés, avant de partir rejoindre les autres, sa grande serviette « I Love Nutella » à la main.

Le groupe avait déjà trouvé de quoi s’occuper : ils formaient deux équipes « équitables », s’affrontant au football. La première équipe était composée de Takeshi, Satoshi, Denchu, Sloane et Noeryse et la deuxième équipe était composée de Toya, Kima, Kasumi, Merion, Paytone et Seyar. Kasumi, voyant Deshi arriver, lui laissa sa place aux buts :

- Je viens de me prendre deux buts d’affilé et Satoshi est en rogne après moi, lui expliqua la passeuse
- Ah… Tu lui as dit que ce n’était qu’un jeu ?
- Oui… mais il a rétorqué que je n’y mettais pas du mien sous prétexte que mon jeu n’avait pas été retenu, et que ma susceptibilité l’emportait une fois de plus…
- Oh… Tu voulais jouer à quoi ?
- Aux raquettes… Même si on est beaucoup, il aurait pu y avoir des tournois ! Oh, Et puis, c’est vrai, je n’aime pas le football !

Sitôt démise de ses fonctions, Kasumi alla se poser sur sa serviette, et se tartina de crème solaire pour éviter que sa peau ne prenne véritablement la couleur du maillot de Deshi.
Au bout d’un quart d’heure, et des démissions successives de Denchu et de Toya, Satoshi décida lui aussi de se protéger du soleil, et il alla au pas de course près du sac, gardé par Kasumi.

- Tu pourrais me mettre de la crème, s’il te plaît ?

La jeune fille posa ses mots croisés et partit à la recherche du vaporisateur dans le sac, lorsqu’un ballon atterrit aux pieds de Satoshi.

- Tiens… Ce n’est pas le notre celui-là…
- Non, désolée, il est à moi ! Dit une voix féminine, éloignée.
- Oh… Pa… pardon, tiens… Très beau ballon ! Bégaya Satoshi.

Une jeune fille brune, aux cheveux bouclés, tombant souplement en dessous de ses épaules était venue rechercher sa balle. Sa peau était dorée, signe qu’elle avait passé au moins trois bonnes semaines sous le soleil, et ses yeux ambres illuminait son beau visage.

- Merci !

Et elle repartit aussi vite qu’elle était venue. Kasumi avait regardé la scène d’un œil noir qu’elle voulait indifférent.

- Ouahou… Qu’est-ce qu’elle était… belle !
- Oui… Pas mal, mais trop jeune pour moi, le soutint Toya.
- Brune… Peau mate…Yeux marron, presque jaunes ! Tout à fait mon type ! S’excitait Satoshi.
- Et ben, ça… C’est une grande nouvelle ! S’exclama Denchu. Satoshi s’intéresse enfin aux filles !
- N’importe quoi… Je m’y suis toujours intéressé, mais bon, celles qui sont à la métropole sont sans grand intérêt.
- C’est fini… Dit froidement Kasumi, en étalant une dernière fois le dos du garçon d’un geste assez rageur.
- Ah, merci Kasumi ! Au moins, je n’aurai pas l’air stupide avec les coups de soleil, la remercia-t-il en s’éloignant.
- Ca… Souriait ironiquement la rouquine. Bon, ce n’est pas que votre compagnie m’ennuie, mais je vais me balader pour admirer un peu les environs…
- Ok, je te promets qu’on ne s’inquiètera pas, cette fois ! Bonne promenade, lui souhaita Denchu en lui souriant.

Le match s’était arrêté au bout d’une demi-heure. Tous rouges par l’effort – et le soleil – ils décidèrent de se rafraîchir dans la mer.
La différence de température arrêta un instant Deshi, et celle-ci décida d’aller retrouver Denchu qui bronzait tranquillement.

- TOYA ! VIENS, ELLE EST BONNE ! L’appelait Takeshi
- Bon… Tu m’excuses, mais le devoir m’appelle ! Dit nonchalamment Toya à Denchu.
- Mais allez-y votre altesse, ne les faites pas attendre ! Lui répondit Denchu de son air le plus solennel.

Pour Denchu, perdre de la compagnie n’était que de courte durée : en effet, il y eut un échange entre le jeune homme qui quitta sa serviette pour aller rejoindre l’eau et Deshi, qui revenait de sa baignade de pieds pour rejoindre sa chaude place.

- Bon… Je préfère le hand, au moins, il y a une zone que les autres ne peuvent dépasser… Je ne te raconte pas la frayeur que j’ai eue en voyant Takeshi foncer sur moi comme un taureau !
- Oui, j’imagine, souriait Denchu.
- Par contre, on ne dirait pas comme ça, mais Seyar est relativement doué. Plus tactique, je dirai… On a l’impression qu’il ne fait pas grand-chose, et hop, il te chope la balle et marque ! J’étais assez fière de l’avoir dans mon équipe.
- Qui a gagné ?
- Ton équipe, mais bon, c’est normal, il y avait Satoshi…
- Ah ?! Il est si fort que ça ?
- Non, non, mais il conteste tout ! Il est même arrivé à avoir un coup franc pour son équipe en prétextant que j’avais mis une main pour arrêter la balle…
- Ben c’est normal !
- Nooon ! J’étais goal ! Mais monsieur à dit que puisque je m’étais beaucoup trop avancée sur le terrain je n’avais pas à arrêter la balle de la main, et blablabla…
- Et c’est pour ça que tu es énervée ! En conclut Denchu.
- Moi ? Enervée ?! En tout cas, je suis de loin la plus mauvaise joueuse
- Non, c’est sûr… Mais au moins, avec Toya, c’est plus calme, sourit la jeune fille.

Deshi se redressa pour regarder son amie en prenant un faux air outré, puis les deux jeunes filles éclatèrent de rire… Deshi profita de sa position pour regarder vers la mer et se mette face aux rayons dorés du soleil.
Elle remarqua que Toya s’était arrêté au même endroit qu’elle, mais le jeune homme avait été plus courageux puisqu’il s’était assis au bord de l’eau.
Le gros du groupe commençait à dévier au rythme des va et vient de la mer, si bien qu’ils se trouvèrent à quatre parasols du leur sans trop s’en soucier, pensant plus à épargner leur souffle pour pouvoir attaquer l’équipe adverse !
Deshi voulut faire une remarque à Denchu, mais elle s’aperçut que son amie était décidée à se reposer : les yeux fermés, Denchu s’était retournée sur le ventre et semblait dormir.
Toya étant toujours assis au bord de l’eau, Deshi se décida à venir lui parler pour tuer le temps… Puis quelque chose lui revint…

- Pff, tu vas encore être plus bronzé que moi… C’est un comble pour une guerrière du feu ! Dit-elle en s’installant dos à dos.
- Si tu te mets dos au soleil, c’est normal…
- Je me mets ainsi pour me protéger… quelque part.
- L’indice soixante est très bon pour ton type de peau, tu sais ?
- Mais ce n’est pas du soleil que je veux me protéger.
- Ah…? De quoi alors ?
- … De toi, lui répondit-elle après un instant. J’aimerai… te parler sans que tu fuies… et j’aimerai surtout que tu me répondes, reprit Deshi en tournant un peu sa tête vers Toya.
- … Je t’écoute, souffla Toya.
- Pendant que j’étais à l’hôpital, dans le coma, je… j’entendais des phrases… elles me paraissaient lointaines, mais elles venaient de toi, et quoique tu me dises, je voulais… je voudrais te remercier car tu m’as permis de ne pas lâcher prise et tu m’as redirigée.

Toya ne répondit pas, comme Deshi s’en était doutée. Au moment où elle allait se lever, le jeune homme lui prit la main et la serra pour qu’elle reste encore un peu, fixant toujours l’horizon.

- Je ne voulais pas te perdre et je me sentais responsable de ce qu’il t’était arrivé.

Deshi sentit toute sa tension se relâcher et elle se reposa sur le dos du jeune homme.

- Merci… Lui murmura-t-elle.

Ils restèrent un instant ainsi, sans que le temps n’ait de prise sur eux, puis le retour de Kasumi les fit se redresser.
Leurs mains se défirent et ils se levèrent maladroitement, s’essuyant les bras ou les jambes, comme pour se séparer du sable qui leur aurait collé à la peau.

- Ahem… Euh, où sont partis les autres ? Demanda Deshi, faisant mine de les chercher.
- Auprès de leur nouvelle amie… Répondit abruptement Kasumi.
- Qui ça ? S’intéressa Toya.
- Je ne me suis pas arrêtée pour lui demander son prénom, rétorqua la jeune fille en le fixant droit dans les yeux, comme s’il l’avait offensée.

Kasumi s’assit nerveusement sous le parasol et sortit ses mots croisés. Puis elle se retourna sur le ventre, de manière à ne voir que la maison de Luan si elle avait à redresser la tête.

Au loin, un petit groupe s’approchait, le pas joyeux, un ballon à la main. Takeshi en tête, Satoshi, en grande conversation avec la jeune fille du matin, et Merion, avançaient près des serviettes.
Kasumi se plongea encore plus dans ses mots croisés, et appuya si fort sur son crayon que sa mine se cassa.

- Hey, les filles, ça vous dirait d’aller faire un beach volley, on sera un nombre pair si on y joue tous, demanda Takeshi.
- Oui, Rose veut bien jouer avec nous. Elle a LE ballon parfait pour ça !
- Allez, on fait bouger tout ça ! Les entraînait Sloane en tapant des mains.

Kasumi eut du mal à se défaire de ses mots croisés, bien que la page soit encore vierge de tout mot…
Deshi, Denchu et Kima étaient déjà en train de tracer des lignes et Takeshi désigna Noeryse et Paytone comme étant les deux chefs d’équipes choisissant leurs coéquipiers. Ce fut Noeryse qui commença :

- Titi !
- Noon, c’est pas juste ! Râla Paytone…
- Allez, ce n’est pas grave, Paytone, continue, la rassura Takeshi en se mettant derrière Noeryse.
- Bon… Sloane, alors.
- Moana !
- Prends Toya, murmura Sloane à Paytone, qui le choisit aussitôt.
- Den… C’est Denchu que tu veux, hein Takeshi ? Se renseignait Noeryse, en voyant Takeshi acquiescer très vite.
- Kima, continuait Paytone, toujours boudeuse.
- Deshi !
- Rose…
- Seyar !
- Satoshi…
- Merion !
- Et Kasumi.

Outre le fait d’avoir été choisie la dernière, l’humeur de Kasumi avait empiré lorsqu’elle se rendit compte qu’elle était dans l’équipe de Rose.
Les équipes étaient ainsi constituées : Noeryse, Takeshi, Moana, Denchu, Deshi, Seyar et Merion d’un côté, de l’autre étaient présents Paytone, Sloane, Toya, Kima, Rose, Satoshi et Kasumi.
Le service avait été donné à l’équipe de Paytone pour que celle-ci retrouve son entrain habituel – c’est que Paytone, tout comme Satoshi, n’aime pas perdre ! –.

Le service avait été lancé par Rose, et elle marqua… Ce qui satisfit Satoshi au plus haut point :

- OUAAAAAIS, hurla-t-il. On marque l’avantage !! Ils sauront à qui on a à faire… Rose, tu es la plus forte ! S’exclama-t-il.
- Oh, le nain ! Calme-toi, on commence tout juste, rétorqua Deshi.
- Mmmh, la mauvaise joueuse ! Pas la peine de t’énerver comme ça, lui lança Toya.

Deshi leva les yeux au ciel, et le jeu put reprendre. Rose, mal à l’aise, relança le service que Merion, à l’arrière, réceptionna, tant bien que mal, en renvoyant la balle en hauteur. Takeshi, à ses côtés, reprit la balle et l’envoya directement de l’autre côté.
Sloane, en arrière, récupéra la balle en manchette et Kima, au filet, pris le relais et la lança en hauteur près de Kasumi, qui voulut la relancer, mais Moana avait été plus rapide et smasha : l’équipe de Noeryse remporta le point, et ils exprimèrent leur joie.
Satoshi s’emporta contre Kasumi :

- Allez, t’es lente !! Il suffisait de relancer la balle de l’autre côté !!
- Oh, la ferme ! Tu n’avais qu’à avancer pour reprendre la balle, si t’es pas content !
- J’étais à l’opposé !
- C’est-un-jeu ! Les coupa Denchu de l’autre côté, faisant face au filet. Bon… Service à nous, Deshi !

Deshi récupéra la balle que lui avait lancé son amie et servit. Rose réceptionna la balle et l’envoya à Satoshi qui en fit une passe haute à Kima. La jeune fille smasha et Denchu récupéra de justesse la balle qui dévia vers l’arrière. Seyar récupéra la balle et en fit la passe à Deshi qui la relança directement sur Paytone de l’équipe adverse.
La petite fille, ayant eu comme professeur Sloane, réussit à récupérer la balle en manchette comme le lui avait appris sa grande sœur, et l’expédia directement dans l’autre camp.

- Bravo la puce, la félicita Sloane en récupérant la balle.

Toya réceptionna la passe que lui fit Sloane et la renvoya à Kasumi qui l’envoya beaucoup trop haut et trop droit… et qui retomba directement dans son propre camp…
La jeune fille eut de nouveau droit aux réprimandes de Satoshi « C’est pas vrai, tu ne sais pas lancer une balle ! », et, les yeux emplis de larmes de colère, elle donna un coup de pied rageur au ballon en direction du jeune homme :

- Envoie-la toi-même la balle, puisque tu prétends que je ne sais pas lancer !!

Le mauvais joueur reçut la balle sur le ventre avec une poignée de sable, ce qui lui laissa une marque rouge contrastant avec sa peau encore peu bronzée.
Il la regarda avec incompréhension et soupira d’exaspération avant de lancer la balle à Deshi qui relança son service et sortit la balle…
L’équipe de Paytone changea de serveurs et ce fut à Satoshi de lancer la balle : son premier service rata et le ballon s’en fut directement dans le filet. Il se retourna vivement vers Kasumi en la regardant d’un œil noir, mais la jeune fille ne dédaigna même pas le regarder, ni faire une seule remarque.
C’était donc à Noeryse de servir, cette fois. Comme le lui avait appris Sloane, Noeryse pris la balle dans sa main gauche, et fit un grand mouvement circulaire de sa main droite pour venir frapper la balle en dessous. La balle fit un grand mouvement parabolique, facile à rattraper pour Kima, qui fit une passe haute à Kasumi, que Satoshi s’empressa de récupérer en poussant la jeune fille pour renvoyer la balle de l’autre côté.
Moana rata la réception et l’envoya trop sur la gauche où Takeshi dut plonger pour donner un énorme coup et la relancer sur le terrain.
Malheureusement, Denchu n’avait pas eu le temps de placer correctement ses mains, et la balle vint frapper si fort qu’elle retourna sa main gauche.
Denchu se tenait la main avec douleur, et Takeshi demanda d’arrêter le jeu cinq minutes, afin qu’il s’assure que la jeune fille n’ait rien.

- Rien de cassé ? S’inquiétait-il.
- Ca… ça fait mal, dit-elle en aspirant de l’air entre ses dents.
- Montre… Demanda Kima en passant en dessous du filet.

Denchu lui tendit sa main et Kima referma la sienne par-dessus.

- Non, rien de grave, mais tu devrais t’arrêter…

Denchu acquiesça et s’en retourna près de ses affaires. Kasumi en profita également pour s’éclipser.

- Comme ça, les équipes restent au même nombre, et Monsieur « je suis le meilleur » ne viendra pas dire qu’on a perdu à cause de moi ! Lança-t-elle, énervée à l’adresse de son équipe.

Kima regardait Kasumi s’en aller d’un pas rageur. Même lorsque Denchu l’avait attendue pour qu’elles s’assoient ensemble, Kasumi l’avait dépassée le pas vif et la tête baissée, puis avait ramassé ses affaires avec des gestes vifs et secs – si bien qu’il fallut qu’elle s’en prenne à trois reprises pour ramasser son paréo qui lui filait toujours entre les mains –, et s’en était retournée vers la maison.
Denchu la suivait du regard, mais connaissant elle-même le va et vient des sautes d’humeurs, elle n’insista pas car elle savait que l’isolement serait le seul remède.

La fraîcheur de la maison apaisa de suite Kasumi. Sa haine soudaine se transformait en honte mêlée de tristesse. Elle s’en fut dans sa chambre, se laissa tomber sur son lit, la tête enfouie dans son oreiller ne sachant que penser…

Le match de volley avait continué encore une demi-heure, puis l’équipe de Paytone ayant gagné malgré son faux départ, celle-ci retrouva sa bonne humeur habituelle et enjoignit tout le monde à se jeter à l’eau.
Deshi prétexta qu’il se faisait tard et qu’elle désirait retrouver son amie, mais Toya rétorqua aussitôt :

- Dis simplement que tu n’aimes pas perdre, Deshi…
- Non… C’est que je n’aime pas les tricheurs, dit celle-ci posément en se retournant pour faire face au jeune homme.
- Qui a triché ?
- La balle a beaucoup trop changé soudainement de trajectoire pour ne pas tomber par terre, et ne me dis pas que le vent était en votre faveur…
- Et ne me dis pas que tu n’appréciais pas Takeshi lorsqu’il ne ménageait pas sa force et qu’il nous envoyait des boulets de canons…
- Tu ne viens pas avec nous Deshi, reprit Satoshi. Appelle Denchu aussi !
- Non, elle ne vient pas parce qu’elle a perdu, répondit Toya à sa place.
- Oh… Que veux-tu ? Le talent ! Se vanta Satoshi en passant sa main dans les cheveux.
- Et je doute que Denchu ne vienne aussi, car elle doit d’abord écouter les longues complaintes de Deshi, reprit Toya.
- Oh, la ferme, Toya ! S’énerva Deshi. Je pourrai aussi bien te…
- Oui, change un peu de cible ! lança Denchu qui s’avançait vers le groupe. Au fait Satoshi, je pense que tu t’esclafferais moins si tu voyais le coup de soleil que tu as dans le dos.
- Mince, pourtant Kasumi m’a mis de la crème… Je me disais bien que ça me brûlait un peu.
- Oh, oui, elle t’a bien mis de la crème, le rassura Toya, un sourire au coin des lèvres. A certains endroits…

Satoshi fronça les sourcils en signe d’incompréhension, puis il s’en retourna près des autres qui s’amusaient dans l’eau teintée de l’or du soleil de fin d’après-midi. Sur son dos rouge apparaissaient très clairement le blanc des lettres G-E-E-K, une signature qui représentait le côté un peu trop « videogame accro » du jeune homme.

Le soir était tombé d’un seul coup, et la tablée parlait vivement, sauf Kasumi assise à l’opposée de Satoshi pour ne pas avoir à lui parler, ce qui lui convenait parfaitement, car il avait peu apprécié le fait que Rose découvre son tatouage naturel. Paytone et Noeryse expliquaient à Luan les actions les plus marquantes du jeu, non sans se lancer des excuses du type « Oh, mais nous avions le soleil dans les yeux » pour laisser à Luan l’appréciation finale.

- Bon, vous avez tous bien joué ! Il n’y avait que deux points d’écart au final, non ? Bref, qui est cette Rose qui revient souvent dans la conversation ?
- Une fille magnifique, laissa échapper Satoshi dans un soupir.
- Mais encore ? S’intéressait Luan.
- Elle est de Morne à l’Eau, si je me souviens bien, répondit Takeshi. Elle vient à Deshaies pour rendre visite à ses grands parents. Elle m’a dit d’ailleurs qu’à la pointe noire, il y avait la plus belle piscine naturelle de Guadeloupe !
- Oui, ça n’est pas si loin d’ailleurs, au saut d’Acomat ! Si vous voulez, demain, je vous y emmène tous !
- Ouaaaaais ! Hurlèrent tous les enfants de Luan.
- On y est allé qu’une fois ! Alors bon, ça fait plaisir d’y retourner, expliqua Moana face au regard interloqué de Kasumi.

Kasumi ne contestait pas l’enthousiasme de la famille de Luan, mais plutôt celui de Satoshi. Et beauté fatale sera avec nous ? Se demandait-elle en pensant à Rose.
Ces pensées furent néanmoins stoppées par le cri de douleur de Denchu, suivit d’un retour de gifle sur Takeshi.

- Mais…
- NON MAIS CA VA PAS ?!! CA FAIT MAL !
- Mais… tu avais un… moustique sur ton bras et…
- Et notre cher cousin Takeshi n’avait pas vu que tu avais des coups de soleil, continua Merion. Il faut dire que nous ne sommes pas habitués aux coups de soleil dans la famille.
- Il a quand même eu le temps de te piquer, l’enflure, constata Kima en prenant le bras de Denchu. Donc… une brûlure, une piqûre et un bleu !
- Géniaaal… répondit Denchu ironiquement.
- C’est bête, parce que si tu te grattes sur ton coup de soleil, ça risque de te faire encore plus mal ! Ajouta Paytone.
- Je vais te mettre une crème qui fait des miracles, reprit Kima en lui faisant un clin d’œil.
- Merci, heureusement que tu es là, Kima… Je me demande jusqu’à quel point mon bras gauche aurait encore pu supporter la douleur… Dit Denchu en regardant d’un œil noir Takeshi qui s’était replongé dans sa salade de fruit.
- Bon, allez, il n’y a pas eu mort d’homme, et je vous conseille à tous d’aller vous coucher ! Même si Pointe noire n’est pas si loin, autant profiter de toute la journée de demain pour y rester et visiter les alentours.

Tous acquiescèrent à l’idée de la sortie de demain, ne voulant pas faire changer d’avis à Luan.
La table débarrassée et essuyée, la vaisselle faite, tous se précipitèrent dans la salle de bain, où quelques bousculades eurent lieu – des conflits réglés par la force du regard pour ne pas éveiller les soupçons de Luan et une punition non souhaitée – puis dans leurs chambres où ils éteignirent tous en même temps les lumières. Seuls certains chuchotements persistèrent au-delà de onze heures, puis le silence se fit. Tous dormaient.

4ème jour

A neuf heures moins le quart, Kima pianotait déjà sur son portable, et lorsque Deshi lui referma le clapet de son téléphone, la jeune fille exprima son mécontentement :

- EEEEEH !! Attends, il n’a pas été envoyé !!
- On est en vacances, Kima ! Pas de gadget électronique ! Lui répondit Deshi.
- Pardon ? Et Satoshi, vous le lui avez précisé, parce que j’ai comme l’impression que ça ne lui est pas parvenu, bouda cette dernière.
- Satoshi est simplement irrécupérable, ajouta Kasumi. Immature, imprudent, impatient, indélicat, orgueilleux, mauvais joueur, …
- Susceptible, têtue, sensible, et jalouse… Continua Denchu.
- Pourquoi tu mets le dernier mot au féminin ? Demanda Kasumi, étonnée.
- Je faisais ta liste, souriait Denchu.
- Hop hop, on s’égare du sujet ! Les interrompit Deshi en voyant que Kasumi allait riposter. Kima, à qui écrivais-tu ?
- Personne, je jouais à Breaking Brix…
- Donc, si nous faisons un tour dans les messages en cours, nous ne trouverions rien de suspect…
- Allez, rends-le moi… Ok, j’avoue ! Lâcha soudainement Kima en voyant les expressions sceptiques de ses trois amies. J’écrivais un message à Haneru.
- Aaah, donc ça va mieux entre vous, s’enquit Deshi.
- Je trouvais ça moins cher qu’une carte postale, lui répondit simplement Kima.

Leur discussion fut coupée de court par Luan qui les enjoignit à les suivre à l’arrêt de bus pour y prendre la navette qui les mèneraient directement à Pointe Noire.
Le voyage fut animé, et le chauffeur du bus souffla de soulagement en voyant partir le groupe qui n’avait cessé de bavarder plus fort les uns que les autres pour continuer à faire entendre ce qu’ils défendaient lorsqu’ils s’adressaient à une personne plus éloignée pour couvrir une discussion qui ne les concernait pas.

- Pointe Noire est un bourg d’environ huit milles habitants qui s’étend tout en longueur, expliquait Luan en baissant son guide pour s’adresser à son petit groupe. Il doit son nom aux roches volcaniques. Autrefois, c’était le centre de la production de cacao…
- Une ville bien, admit Deshi en hochant la tête.
- … de vanille et de café. Aujourd’hui elle se tourne vers l’exploitation forestière.
- Et où qu’on va ? Demanda Noeryse.
- Où va-t-on, la reprit Moana.
- A la chute d’Acomat…

Le groupe suivit Luan qui prit un sentier bordé de manguiers et de pamplemoussiers s’enfonçant dans la forêt tropicale. Kasumi était légèrement crispée car elle savait que la forêt tropicale réservait la surprise d’insectes inattendus, à une taille démesurée.

- Là… Il y a un truc qui a bougé… Dit-elle à Denchu en s’agrippant à son bras gauche, et pointant du doigt une fougère.
- Tu sais, ça ne me rassure pas non plus… Il y a peut-être des mygales là-dedans, lui répondit Denchu.
- Au pire, on se transforme, et tu électrocutes tout… Si je commence à arroser tout ça, ils attaqueront par milliers en sortant de toutes sortes de trous… Frémissait la rouquine.
- J’éviterais tout de même de me transformer devant tout le monde… Et puis… n’imagine pas de scénarios catastrophe, voyons !
- Vous croyez qu’on est perdu ? Demanda Kima en se joignant à la conversation qui tournait au drame. Ca fait tout de même dix minutes qu’on marche !

Les inquiétudes des trois jeunes filles furent apaisées lorsque Luan les prévint qu’ils étaient tout près.
Le bruit d’un cours d’eau agité attira leurs pas. Arrêtés au beau milieu de la forêt tropicale, s’étendaient sous leurs yeux une vision à la fois dépaysante et rafraîchissante : une petite cascade se jetait dans une piscine naturelle d’une trentaine de mètre, l’eau couleur émeraude et transparente laissait voir un fond profond et rocailleux. La piscine était encadrée de roches lisses aux formes différentes, et une plateforme naturelle au dessus leur offrait la possibilité d’apercevoir la plage quelques kilomètres plus loin ou de faire un saut de douze mètres. Près des roches environnantes s’écoulait un mince filet d’eau, que dame nature avait calculé au plus juste pour que l’eau se renouvelle souvent sans trop perdre son agréable température.

Kasumi imita le reste du groupe qui s’installa. Elle déposa sa serviette sur un rocher plat et assez grand pour qu’elle puisse s’y allonger, se mit de la crème solaire waterproof, mais ne se joignit pas à ses amis déjà submergés. Elle semblait attendre.

- Kasumi ? Allez, viens ! L’encouragea Satoshi, peu rancunier de la veille car son tatouage naturel s’effaçait doucement en virant lui aussi au rouge sous la couche de Monoï que Kima lui avait passée.
- On n’attend pas ta copine ? Lança celle-ci en guise de réponse.
- Qui ? Rose ? La reprit-il.
- Non, qui d’autre ? Dit-elle entre ses dents.
- … Rose est partie hier ! C’était son dernier jour, sinon elle m’a assuré qu’elle serait venue avec nous.

A la dernière phrase de Satoshi, l’humeur de Kasumi semblait avoir changé du tout au tout, et elle prit part aux diverses activités que le groupe avait inventé.
Tout en haut du plongeoir où Takeshi l’avait entraînée, Kasumi regardait la hauteur avec une petite appréhension qui se traduisait par une sorte de creux au niveau de son bas ventre. Elle avança ses pieds au plus près du bord et ses orteils s’agrippaient automatiquement à la pointe du rocher, prit une profonde inspiration et s’apprêta à se lancer quand Satoshi la retint par l’épaule.

- IMBECILE, TU M’AS FAIT PEUR ! Hurla-t-elle les deux mains sur le cœur, la respiration haletante
- Désolé, mais je voulais profiter du fait qu’on soit tous seuls.
- Seuls… ? Répéta faiblement la jeune fille.
- Voilà, c’est pas simple à dire, je tiens à… à m’excuser pour hier.
- Oh… Dit-elle laissant apparaître une pointe de déception dans sa voix.
- Je n’étais pas sympa, et je regrette vraiment tout ce que j’ai dit, et…
- N’en dis pas plus !
- Mais…
- Chut, je ne veux plus rien entendre ! Répéta-t-elle en plaçant son index sur la bouche de Satoshi. Tes excuses sont toujours très appréciables au début, mais par la suite, tu dis toujours quelque chose qui gâche tout. Et puis, ce n’est pas entièrement ta faute ! J’ai aussi mauvais caractère, alors je comprends que ça explose !
- Au fait… Je peux te poser une question.
- Tant que ça n’interfère pas avec tes excuses…
- Pourquoi… pourquoi m’as-tu marqué ça dans le dos ? Je veux dire, je ne t’avais rien fait !
- Mmmh… Joker ! Tu comprendras quand tu seras plus grand ! Lui sourit-elle.

Kasumi lui tira la langue gentiment, partit de là où elle était en courant et se lança dans le vide pour exécuter un magnifique saut de l’ange.
Tous étaient époustouflés.

- Et dire qu’on a oublié de prendre l’appareil photo… Soupira Kima.

~*~

La fin de la journée s’annonçait au fur et à mesure que le soleil prenait des teintes orangées. Le groupe s’était éparpillé un peu partout : des explorateurs avaient décidés de partir à la recherche d’un trésor abandonné au milieu de la forêt tropicale, d’autres décidaient d’explorer les profondeurs de la piscine et y trouver des cailloux aux milles éclats, les plus fainéants se laissaient envelopper par la douce chaleur du soleil déclinant.
Denchu était de ceux qui s’occupaient en attendant la fin de la journée, mais son inspiration ne semblait pas être à la hauteur de ce qu’elle espérait, si bien qu’elle décida d’abandonner sa tâche et reposa ses crayons à terre, regardant les environs à la recherche d’une source d’inspiration fiable. Et son regard se porta tout au loin, à l’horizon où elle resta immobile à admirer les éclats de diamants que conférait l’astre à l’océan.
Une légère bise soufflait et faisait vibrer les feuilles qu’elle tenait souplement dans ses mains afin de ne pas les froisser.

- Denchu ?

La tranquillité à l’apparence sécurisante venait de s’effacer. Denchu se retourna vivement, prise de court, et le vent porta ses feuilles au loin. Un air de panique s’empara de la jeune fille et elle s’empressa de ramasser toutes les esquisses qu’elle pouvait.

- C’est…

Takeshi avait rattrapé une feuille au vol et Denchu s’était aussitôt arrêtée. Elle tourna lentement la tête et vit le jeune homme, bouche bée, devant un de ces dessins.

- C’est… moi ? Reprit-il en s’approchant de Denchu.

La jeune fille acquiesça sans regarder l’air interrogateur de son modèle. Elle se releva, déterminée et prit la feuille des mains de Takeshi en évitant toujours ses yeux.

- Je croyais réellement… que ma présence t’insupportait, dit-il, dans un souffle.
- Parfois… Elle me manque mais ne me rassure pas pour autant.
- Un jour, je saurai peut-être pourquoi…
- Tu es dans la bonne voie, garantit Denchu en le regardant dans les yeux pour la première fois.

En voyant l’expression de surprise sur le visage de Takeshi, Denchu ne put s’empêcher de s’approcher près de lui, un sourire aux lèvres. Takeshi eut un petit mouvement de recul face au visage de Denchu : les yeux mi-clos, son visage avait une douceur qui lui était inconnue.

- … Denchu s’est fait mal à la bouche ? Demanda Noeryse qui venait d’arriver et regardait avec grand intérêt le visage de son cousin s’approcher de celui de Denchu.
- Euh… Non, non, non !!! La contredit-il en se détournant aussitôt de Denchu, les mains s’agitant en signe de négation près de Noeryse.
- Bon… Tu lui as dit… ? Lui répondit-elle d’un air blasé.
- Dit… dit quoi ? S’emballait-il.
- Pff, on ne peut rien te demander à toi ! Maman nous a prévenu qu’on allait bientôt y aller et qu’il fallait réunir les troupes ! Le rappelait-elle à l’ordre.
- Ah… Ha ha, ha ha ! Oui, j’allais lui dire, bon allez, on y va ! Se reprit-il en claquant des mains et en suivant Noeryse.

Denchu, le visage rouge de cette interruption, et surtout de son initiative, ne les suivit pas et partit ramasser une de ses feuilles, restée prise dans le feuillage aride d’un petit buisson.
Takeshi revint vers elle, un dessin à la main :

- … Tes dessins sont très réussis.
- Merci, lui répondit-elle en tendant sa main pour le récupérer.

De sa main libre, Takeshi prit celle de Denchu et l’embrassa délicatement sur la main gauche qui avait un peu trop souffert ces derniers temps.

~*~

- Et beh, vous en avez mis du temps ! Tu as eu du mal à te décoller de la vue ? Lui demanda Deshi d’un ton sans reproche.
- Quelque chose comme ça, oui…
- Mouais… Moi, je pense plutôt qu’on les a dérangés ! Il s’est passé des choses là-haut ! Répondit Kima de son air d’investigatrice en hochant la tête.
- Arrête Kima, on parle de Denchu, là… Et puis elle nous en aurait fait part discrètement, hein Denchu ?
- Qu’est-ce que tu en sais ? Elle veut peut-être garder ça pour elle !!

Denchu souriait en écoutant les arguments lancés d’une partie à l’autre :

- Quelque chose comme ça, oui…

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