Fanfiction
- 2ème Saison « Résurection » |
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Trêve vacancière
Les
vacances d’octobre avaient été courtes mais reconstructives.
Aussi, les Soldiers avaient appris que leur tutrice, Hitomi, avait été
désignée pour être l’institutrice de la maternelle
où Yumi était présente.
Cette nouvelle leur fut pour eux un grand soulagement quant à la sécurité
de la petite fille.
La rentrée s’était tout aussi bien passée, et Kasumi put constater l’arrivée de la prénommée Yuko, qu’elle reconnu aussitôt :
- Mais c’est toi qui as retrouvé Yumi ! S’était-elle écriée en la regardant.
Yuko leva les yeux du livre d’histoire qu’elle tenait dans ses mains et dévisagea longuement Kasumi :
- …
Yumi…
- Oui, la petite fille, je… Enfin je me trompe peut-être ! Se ravisa
Kasumi, déstabilisée par le regard dur de Yuko.
- Je t’avais dit qu’elle était bizarre, lui chuchota Satoshi.
Moins tu la côtoies, mieux tu te portes !
Satoshi la
pressa d'aller à sa place en évitant la rangée où
était Yuko. Une fois assis, ils sortirent leurs cours et leurs feuilles
et échangèrent leur point de vue sur le comportement étrange
de la nouvelle, tout en évitant de la regarder.
Comme si elle eut tout entendu, Yuko se leva soudainement en claquant son livre
et se dirigea à la table où Satoshi, Ran et Kasumi discutaient,
puis elle s’adressa à la rouquine de toute sa hauteur et d’un
ton vindicatif:
- Pensez
à venir la chercher à l’heure la prochaine fois !
- Oui, merci, nous avons appris à mieux gérer depuis, s’irrita
Kasumi.
Et depuis
ce jour, Kasumi ne chercha plus à lier d’amitié, ni nouer
contact avec Yuko qui le lui rendait tout aussi bien en l’ignorant.
Du côté des secondes, les vacances avaient été trop
courtes et l’ambiance de noël approchait bien vite.
Kima avait appris à connaître le professeur Gourdan qui faisait
tant rougir Denchu aux moindres de ses paroles :
- Maki, les
craies !
- Non, moi c’est Kima, monsieur, l’avait-elle repris tout en se
levant de sa chaise.
- … Les craies ! Insista-t-il en la regardant.
Et Kima de
s’en aller, préposée aux craies dès le début
de l’année, avec un petit frisson lui traversant l’échine
sans manquer de se tourner vers Denchu qui appuyait d’un regard approbateur,
un sourire aux lèvres.
Et le soir, lors du dîner, d’en reparler comme d’un acteur
connu :
- Et tu as
vu comment son pantalon lui moulait ses fesses ?! Rappela Kima à Denchu.
- Moi j’ai surtout vu son regard destructeur lorsque tu lui as rappelé
ton prénom ! Se souvint Denchu.
En les voyant soupirer ainsi de dépit toutes les deux, Toya ne manqua pas de faire remarquer à Takeshi qu’il n’avait jamais vu Denchu de la sorte, ce qui exaspéra le jeune garçon :
- De toutes
façon, il a quarante balais ce mec, c’est un vieux décati
marié, dit-il assez fort pour se faire entendre tout en haussant les
épaules.
- Peu importe l’âge ! Il est mature, et c’est ce qu’il
y a de mieux, s’insurgea Kima.
- Et puis il a du charme, ce que tous les garçons n’ont pas, acheva
Denchu en se levant et débarrassant sa table.
- Mais dis quelque chose toi ! Grinça Takeshi en donnant un coup de coude
à Deshi qui continuait de s’empiffrer sans prêter attention
à la conversation.
- MffQwa ? M’est d’avis qu’elles ont raison, un homme se doit
d’avoir du charme et une certaine expérience, se reprit Deshi en
avalant son bout de pain.
- Raaah, vous me saoulez tous ! Se releva brusquement Takeshi.
- Mais on te donne notre avis, il faut savoir être critique, ne prends
pas tout pour toi, il y en a d’autres à qui l’anti-profil
correspondrait mieux, tenta de le calmer Kasumi. Tsss… Il va aller s’énerver
au dojo et tout ira pour le mieux !
- Il est très susceptible en ce moment ! Constata Toya.
- C’est toi qui parle ? Railla Deshi.
Takeshi était
remonté dans sa chambre pour prendre ses affaires d’entraînement,
sans comprendre pourquoi il s’était énervé aussi
facilement. Il se radoucit quelque peu en voyant Yumi dormir profondément,
débordée et le pyjama relevé.
Il repassa devant Haneru et Kima préposés à la vaisselle,
leur souhaita une bonne soirée et se dirigea vers le dojo, où
la lumière était restée allumée.
Le jeune homme, habitué à de pareilles situations ne s’inquiéta
guère, et c’est au moment où il allait pousser la porte
qu’il entendit un bruit ressemblant à un cerf volant coupant le
vent.
Méfiant, il prit son médaillon entre ses mains et fit glisser
délicatement la porte pour entrevoir ce qu’il se passait à
l’intérieur…
Denchu, revêtant le kimono de taekwondo s’exerçait avec deux
éventails jaunes qui s’avéraient être les armes préférées
des japonaises de l’époque des samouraï. Takeshi restait là,
prenant plaisir à regarder de cette façon Denchu qui ne pouvait
se douter de sa présence, mais n’y voyant pas une vengeance quelconque.
Il aimait cette vision naturelle, gracieuse et intime que lui offrait la jeune
fille insouciante. N’y tenant plus, il ouvrit discrètement la porte
pour se glisser dans la pièce sans que la combattante ne l’entende,
puis il se glissa derrière elle et bloqua l’attaque qu’elle
voulait lancer.
- Tu es trop
prévisible, ce n’est pas la première fois que tu la fais
!
- Comment peux-tu le savoir ? Lui demanda Denchu en essayant de se délivrer
de son bras.
- Je t’ai observé… Lui souffla le jeune homme en approchant
plus près son visage de celui de Denchu.
La jeune
fille se délivra aussitôt de Takeshi et se mit en position d’attaque,
l’invitant à un défi.
Takeshi imita la jeune fille, en garde contraire, et ce fut son opposante qui
donna le coup de départ.
Les éventails donnaient un avantage sur la combattante, mais Takeshi,
averti par le bruit et la trajectoire, savait où elle voulait frapper,
aussi il n’avait aucun mal à parer les attaques.
Le jeune homme savait que les coups frappés inutilement par la jeune
fille l’irritait plus que tout et qu’elle ne tarderait pas à
y mettre de la hargne pour avoir l’avantage. C’est pourquoi il décida
d’y couper court et obligea son adversaire à se plier en lui administrant
une clé sur son bras.
Denchu résistait avant de se laisser complètement tomber, battue.
Elle s’en voulait d’avoir laissé traîner son bras quand
elle lui avait administré son coup de poing, ce qui lui avait fourni
le moment idéal pour lui soumettre sa clé.
Toujours à terre prise au piège, coincée par la pression
exercée par le bras de Takeshi sur le sien, Denchu dut détendre
ses muscles pour calmer la douleur et laisser Takeshi lui attraper son autre
bras pour l’immobiliser au sol où elle tourna la tête au
côté opposé à celui du vainqueur.
- Si tu veux que j’arrête, il faudra que tu me le dises dans les yeux. Le regard ne doit pas fuir dans un combat !
Denchu ne
fit rien et ne répondit rien et au moment où Takeshi consenti
à la libérer de son étreinte, les lumières du dojo
s’éteignirent et plongèrent la salle dans la pénombre.
Takeshi et Denchu se relevèrent, surpris, un courant d’air inhabituel
se faisait ressentir…
Prise de folie, Denchu hurla et se prit la tête entre ses mains pour se
recroqueviller.
Takeshi, ne percevant rien à cause de l’obscurité, entendait
les cris de Denchu. Ne sachant que faire, et surtout par peur de blesser Denchu,
il voulut éviter un contact direct dans cette pénombre et frappa
au sol de toute son énergie, ce qui provoqua une onde sismique.
Les ténèbres disparurent comme ils étaient apparus…
- Denchu…
Ca va, tu n’as rien ?
- Je…
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? S’alarma Takeshi
- Une sensation désagréable… Une sensation de vide et de
désespoir qui prenait de plus en plus de place… Je me retrouvais
seule… Se rappelait petit à petit Denchu.
- Seule… ? Répéta Takeshi, perplexe.
- Il faut aller voir les autres ! Se releva-t-elle tout à coup, maîtrisant
à nouveau sa respiration.
Denchu se précipita à la pension et se retrouva face à ceux qu’elle avait quitté une heure auparavant, la même expression de quiétude sur leur visage :
- Ouhla,
dur dur l’entraînement ! Tu es toute essoufflée ! Remarqua
Kima.
- Vous… Vous ne vous êtes rendus compte de rien ?! S’exclama
Denchu.
- De quoi devions-nous nous rendre compte ? Demanda Haneru.
- Les lumières, la nuit, le noir ! Précipita-t-elle.
- C’est la nouvelle lune ? S’enthousiasmait Kima.
- Non, ce n’est pas ce que je voulais dire… Tremblait Denchu.
- Toutes les lumières se sont éteintes, c’était comme
si les ténèbres avaient envahis le dojo, et Denchu s’est
sentie mal. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, reprit Takeshi
qui venait d'arriver.
- Je vais appeler les autres, il faut qu’on en discute tous ensemble,
déclara Haneru en se levant.
Toya, Deshi, Satoshi et Kasumi descendirent de l’étage et se réunirent dans la salle à manger – Deshi balayant la table des yeux pour voir si des petits fours avaient été posés pour l’occasion – pour discuter de ce qui s’était passé peu avant dans le dojo.
~*~
L’attaque
qu’avait subi Denchu était la dernière recensée jusqu’aux
vacances de Noël, mais les Soldiers n’en étaient pas moins
sur leur garde.
Aussi ils se quittèrent pour retourner dans leurs familles l’esprit
peu tranquille et gardant toujours un œil sur leurs portable au cas où
l’un deux aurait besoin d’aide.
C’est au moment où l’on voulait placer Yumi qu’il y
eut un petit problème :
- Comment
ça, non ? D’habitude tu es le premier à vouloir la garder
! S’indigna Deshi.
- Ce n’est pas parce que je ne veux pas, mais parce que je ne peux pas
! Lui répondit Takeshi.
- Et c’est quoi le problème ? Renchérit-elle.
- Bon… Elle n’a aucune pièce d’identité, de
passeport et encore moins de livret de famille. Je l’emmène comment
aux Antilles avec moi ? Trancha-t-il.
- … Antilles ? Répéta Denchu.
- Oui ! Sinon c’est évident que ça ne m’aurait pas
posé de problème !
- Ouah… Et tu vas aux Antilles pour fêter Noël… Et le
sapin, la neige ?
- Bon, Deshi, si on en revenait à Yumi ! On ne peut pas partir et la
laisser toute seule ! La reprit-il.
- Et pourquoi ne pas demander à Hitomi ! Proposa Haneru. Elle sera bien
avec elle sous tout point de vue.
La proposition
d’Haneru fut votée à l’unanimité et lorsqu’elle
fut annoncée à Hitomi, celle-ci accepta avec joie de garder le
petit enfant.
Les valises de tous étaient faites et ils échangeaient tous quelques
mots à l’arrêt de bus : des recommandations, des petites
remarques qui signifiaient qu’ils ne se sépareraient que pour un
court moment.
Le bus 354 arriva et ce fut à Denchu de quitter les autres en premier
lieu. Celle-ci se réjouissait de revoir toute sa petite famille, et surtout
son petit frère Kotori qu’elle n’avait pas revu depuis les
dernières grandes vacances.
Le temps de se remémorer tout ce dont elle avait à dire, Denchu
arriva à son arrêt. Quelques pas la séparaient du repère
familial et son chien couinait déjà.
Denchu prit une grande inspiration avant de rentrer chez elle, puis elle ouvrit
la porte et le premier à courir dans ses bras fut Kotori, son blond de
petit frère de dix ans de moins.
- DENCHUUU
!!! Hurla-t-il avant de se jeter dans les bras de sa grande sœur.
- KOTORI !! Ouuuuuh, mon bébé d’amour, comment vas-tu ?
S’exclama Denchu toute émoustillée.
- Super bien maintenant que tu es là ! Dis-moi, Toya ne tourne pas autour
de Deshi, hein ?
- Non, mon amour, ne t’inquiète pas, de toutes façons, elle
n’a d’yeux que pour toi.
Denchu prit
Kotori par la main et ils s’en furent tous les deux, le pas sautillant
vers la maison familiale où l’attendaient ses parents devant la
porte. Denchu était toute folle de joie de retrouver tout le monde, et
si les Soldiers – mis à part Deshi et Toya – la voyaient
ainsi, ils ne la reconnaîtraient pas : son comportement était tout
à fait l’opposé de celui que le groupe avait l’habitude
de « supporter ».
La mère de Denchu, une femme aux cheveux bruns noués en tresse
et à la peau mate, tout aussi raffinée qu’élégante
prit délicatement dans ses bras son premier enfant et lui posa toute
sorte de question, mais elle fut interrompu par son mari, un homme au blond
tirant plus sur le châtain, qui prit aussi brutalement sa fille que sa
femme l’avait prise délicatement pour lui frotter la tête
avec énergie avant de lui souhaiter bon retour à la maison.
Alors qu’elle racontait vivement tout ce qu’il se passait à
l’école, sans pour autant mêler ses aventures personnelles
avec les Soldiers, une ombre se faufilait dans la salle à manger qui
faisait face à la porte d’entrée :
- MA POUUUUUUUUUUUULE !!
Matsuba sauta
dans les bras de son aînée de quatre ans et la couvrit de baiser
baveux que Denchu tentait tant bien que mal d’éviter.
Se souvenant de la prise que Takeshi lui avait faite, Denchu retourna la situation
en lui prenant le bras et en immobilisant l’hystérique affective
qui braillait de douleur. Ce fut leur père qui dû les séparer
avant que ça ne tourne en guerre civile :
- Ah non ! Ca ne va pas commencer ! Denchu, tu dis bonjour à ta sœur, ça fait quatre mois que tu ne l’as pas vu, et toi Matsuba, tu te calmes tout de suite. Merde !
Il est inutile
de souligner que les relations entre Denchu et sa sœur n’étaient
pas au beau fixe. Contrairement à Denchu, Matsuba adorait sa sœur,
et voulait qu’elle lui porte un peu de reconnaissance, mais Denchu, de
nature calme, ne supportait pas que celle-ci s’immisce dans sa vie jusqu’à
la fouiller dans ses moindres détails.
La première chose que fit Denchu après avoir déballé
ses affaires fut d’allumer son ordinateur pour y travailler… ses
dessins !
~*~
Le 24 au
soir, le père de Deshi travaillait tard, et sa mère, une femme
aux cheveux châtain clair coupés courts, et elle avaient pour habitude
de sortir au cinéma à la séance la plus tardive pour profiter
des salles inoccupées par les « bonnes gens » préférant
aller à la messe de minuit.
Arrivées en première dans la salle à dix heures, elles
se placèrent bien au milieu, et commentaient vivement les publicités
qui passaient, se souciant peu de qui pouvait les entendre car il n’y
avait en effet personne dans la salle.
C’est à un moment du film où Deshi était particulièrement
calme qu’elle reçut un pop-corn d’un petit plaisantin sur
la tête. Elle se retourna aussitôt pour dire qu’elle ne partageait
pas le même humour que cette personne, mais un pop-corn bien placé
atterrit dans sa bouche et elle manqua de s’étouffer.
- Ca ne va
pas ma puce ? Lui demanda Aricia, la mère de Deshi.
- Kof, kof, koooof ! Beuaaah !! Il y a un abruti congénital dans cette
salle qui s’amuse, la veille de noël à lancer des pop-corns
sur les gens, keuf, tu n’as rien reçu toi ?
- Non, c’est qu’il a dû te choisir comme cible, lui répondit-elle
calmement en continuant de suivre le film.
- C’est pas possible de voir dans le noir, maman ! Bon je vais te l’enguirlander
sévèrement.
- Oui, puce.
Deshi se leva rageusement, se dirigea vers l’endroit d’où avait été lancé le projectile et s’arrêta, étonnée :
- TOYA !
S’indigna-t-elle.
- Tu connais cette jeune personne, Toya ? Lui demanda un homme élégant,
les cheveux châtain et peignés – à la différence
de son fils –.
- Hun hun… Tiens, Deshi, quelle surprise de te voir ici ! Minauda celui-ci.
- Aaaaah ! Ne joue pas à ça avec moi, Toya, commençait
à lui reprocher Deshi, je te préviens que… Oh, bonsoir monsieur
! S’empressa-t-elle de s’excuser en remarquant le père de
Toya qui la regardait avec bienveillance.
- Bonsoir Deshi, je crois te connaître par l’intermédiaire
de Toya ! La salua-t-il à son tour en se prenant un léger coup
de coude de la part de son fils au dire de sa dernière phrase.
- Ah… N’écoutez pas tout ce qu’il peut vous dire surtout
!
- Deshi… Tu n’es pas transparente, lui fit remarquer Toya.
- Oh, ça va hein, il faut n’en prendre qu’à toi-même,
si tu ne m’avais pas lancé de pop-corn…
- C’est parce que tu faisais trop de bruit et que je n’arrivais
pas à écouter le film… D’ailleurs je n’ai rien
suivi : pendant la première partie, j’étais gêné
par le bruit, et maintenant, je n’ai même plus l’image, ajouta-t-il,
désagréable.
- Toya, s’il te plaît, coupa son père. Deshi, je suppose
que tu n’es pas seule un soir de noël.
- Non, en effet, je suis venue avec ma mère…
- Et bien, si tu n’as pas mangé, pourquoi n’irions nous pas
tous au restaurant après cette séance ! Déclara Fujitaka,
enjoué de ce repas.
- Oh, oui, nous avions justement prévu d’y aller, je vais juste
prévenir ma mère.
- Papa, même si elle avait déjà mangé…
Mais Deshi ne resta pas écouter la suite de la remarque désobligeante de Toya, et s’en retourna voir sa mère qui avait pu bien suivre le film en l’absence des remarques de Deshi.
- Maman,
ça te dirait de manger avec Toya et son père ?
- Mmmh, Toya, Toya… Ah ! Ce ne serait pas le jeune…
- … Garçon dont je te parlais toujours étant petite…
Termina Deshi
- … Homme dont tu es toujours amoureuse, rectifia sa mère.
~*~
Denchu était
déjà prête pour aller à la messe – tradition
familiale oblige – mais surtout réticente à sortir et à
se coucher tard.
Aussi, en attendant les derniers préparatifs qu’opéraient
sa famille, comme le petit nœud papillon pour Kotori, ou encore les préparations
de Matsuba devant le miroir qui traînaient en longueur « Ce n’est
pas un défilé de mode, ni de rencontre ! », Denchu se mit
devant son ordinateur et se connecta à msn, espérant pouvoir se
plaindre à Deshi, qui elle, avait cette « chance » de ne
pas assister chaque année à la messe de minuit.
Comme elle devait s’en douter, Deshi n’était pas connectée
ce soir-là, seul contact dans sa liste « Amis proche » était
Takeshi… Takeshi !!
(lire la conversation MSN
pour la suite de l'histoire)
Denchu abrégea la conversation lorsque ses parents l’appelèrent. Et aussitôt, elle appela Deshi :
- Coucou,
c’est moi, je te souhaite un joyeux noël d’avance !
- Oooooh, merci ! Joyeux noël à toi aussi… Tu vas à
la messe là, non ?
- Possible… Au fait, Kotori te dit bonjour et espère bien se marier
avec toi au plus tôt !
- Il est chou ! Tu lui fais un gros bisou de ma part, avec lui au moins,
tu n’as aucune difficulté de ce côté-là !
- Oui, c’est le seul mâle à qui je tiens vraiment…Tiens,
d’ailleurs, j’ai vu Takeshi connecté sur msn, il se la coule
douce là-bas ?... C’est noël sous les cocotiers ! Rajouta
Denchu à voix basse.
- Ben ça, le contraire m’aurait étonné, répondit
Deshi, blasée, avant de baisser d’un ton. En parlant de Takeshi…
Moi, je suis au restaurant avec Toya, et…
- OUAAAH !! C’est vrai ? Quand est-ce qu’il t’a invité
? Tu me raconteras tout après, hein ?!
- Non, ce n’est pas ce que tu crois, il y a aussi son père, et
ma mère. En fait, c’est Fujitaka qui nous a invitées.
- Sur demande de Toya ?
- Euh non, c’est plutôt le contraire.
- Et tu crois que Toya va te remettre un petit cadeau ?
- Alors ça, je n’y rêve même pas, ha hum ! Il revient,
je te laisse. Ciao bisous !
- Oki, à plus.
En raccrochant, Deshi remarqua qu’elle avait un double appel de Takeshi, qui voulait sûrement lui faire part de la conversation qu’il avait eu avec Denchu. Elle raccrocha puis leva les yeux vers Toya en lui demandant aussi directement :
- J’espère
que tu m’as offert un cadeau !
- … Et toi, tu m’en as offert un ? Riposta-t-il.
- Ce… C’est prévu, oui. Ah, tiens, voila les plats !
- Oh, tu n’as pris que deux entrées cette fois ? Ironisa Toya.
- Je ne vois pas en quoi un œuf poché et sa salade font deux entrées…
Ca ne compte que pour une, si tu sais lire le menu, lui répondit-elle
aussi sec.
Le repas
se poursuivi avec quelques remarques bien placées de Toya, ce qui le
classa comme l’un des plus mauvais réveillon de noël pour
Deshi.
Au sortir du restaurant, la maman de Deshi terminait sa conversation avec le
père de Toya, et Deshi se plaça légèrement à
part afin d’envoyer un sms à Denchu pour lui relater en détail
sa « superbe soirée ».
Toya vint se placer à côté d’elle et sortit de sa
poche un petit paquet aux reflets grenat :
- Le mien
aussi était prévu, lui admit-il.
- Oh… C’est gentil, répondit timidement Deshi en tendant
la main vers le cadeau.
- Hop ! Pas touche, tu attendras que l’on soit tous ensemble pour l’ouvrir
! Répondit-il, amusé en donnant une petite tape sur la main de
Deshi qui s’avançait.
Deshi sourit et effaça le texto qu’elle avait commencé puis elle éteignit son portable, pensant bien qu’à cette heure-ci personne ne la dérangerait plus.
~*~
C’était
le grand jour pour Kima : Haneru l’avait invitée elle et ses parents
à déjeuner le lendemain de noël.
Pour l’occasion, elle avait revêtu sa belle robe noire laissant
entrevoir un beau décolleté avec des petites ballerines noir velours
entourant finement ses pieds.
Elle avait appelé Haneru auparavant pour lui proposer son aide, mais
celui-ci lui avait répondu qu’il avait tout prévu, et qu’elle
n’aurait qu’à arriver « comme une fleur ».
Sur les derniers mètres qui la séparaient de la maison d’Haneru,
Kima pressait ses parents pour qu’ils arrivent à l’heure,
et les priait de reporter à une autre fois leur conversation sur les
cerisiers bordant son allée.
Après avoir sonné, Kima se plaça à côté
de ses parents, et alors qu’elle regardait à hauteur de la guirlande
de houx, la porte s’ouvrit, et elle ne vit pas de suite qui était
derrière.
C’est en baissant les yeux qu’elle remarqua Yumi qui leur avait
ouvert avec un grand sourire :
- Yumi ?
S’étonna Kima en se penchant pour embrasser la petite.
- Yumi, je t’ai pourtant dit de nous laisser ouvrir, la réprimanda
doucement Hitomi en s’approchant de l’entrée.
- Hitomi ? Ca alors, je ne savais pas que… Commença Kima
- Hitomi ! Ca faisait tellement longtemps, comment allez-vous ? La précéda
Shinkei.
- Bien, bien, mais donnez-vous la peine d’entrer ! Leur signifia de la
main Hitomi, aussitôt rejointe par Haneru.
- Et il est à qui se bout de chou ? Demanda Aren, le père de Kima.
Regarde Shinkei ! côte à côte avec la petite, on dirait un
couple et leur enfant !
- Tiens, c’est vrai ça ! Ca ne serait pas votre fille cachée
? Plaisanta la mère de Kima. Tu ne trouves pas, Kima ?
Kima sourit
légèrement, mais ne répondit rien. Elle passa devant Hitomi
et Haneru – sans même lui dire bonjour – puis prétexta
d’aller se laver les mains pour se retrouver au calme.
Mais depuis quand je réagis comme ça… ? S’inquiéta-t-elle
en posant son écharpe sur le petit portant. Elle avait un pincement au
cœur de savoir qu’Hitomi avait aidé Haneru tôt le matin
pour préparer ce déjeuner. Qu’est-ce que je suis sotte
parfois… Je ne peux pas leur en vouloir, Haneru voulait simplement qu’on
se retrouve tous ensemble ! S’accorda-t-elle à penser, se
disant que si Hitomi était là, c’était pour passer
une fête avec quelqu’un, et surtout pour faire passer un vrai noël
à Yumi.
- Au fait,
Haneru, pourquoi tes parents ne sont pas là ? Lui demanda Kima en revenant
dans la salle à manger.
- Ils sont en déplacement ! Ils ont obtenus qu’on réveillonne
ensemble, mais ils ont dû partir tôt ce matin.
- Ah oui ! C’est vrai que tes parents sont des négociateurs tenaces
qui ont besoin de se déplacer souvent… Où sont-ils en ce
moment ? Intervint Shinkei.
- Ils ne seront pas très loin cette semaine : dans le sud du Pays ! Au
moins je pourrai leur téléphoner sans que ça me coûte
trop cher… Je ne vous raconte même pas ma facture lorsqu’ils
se sont déplacés en Chine !
- J’imagine, accorda Shinkei.
- Nous pouvons passer à table, intervint Hitomi.
- Et bien allons-y de ce pas, dit Aren enjoué.
Le repas
se poursuivi dans la bonne humeur, puis vint le moment tant attendue de la bûche,
où Kima pensait très fortement à Deshi en mordant dans
le beurre chocolaté.
Rassasiés de ce bon repas, l’après-midi traînait en
longueur avec des jeux de cartes et autres discussions.
Sur le coup des quatre heures de l’après midi, les parents de Kima
estimaient avoir assez abusé de l’hospitalité d’Haneru,
et décidèrent de se retirer. Hitomi en profita pour débarrasser
ce qui restait sur la table, puis, après avoir salué les hôtes,
s’en retourna à la cuisine pour aider Haneru faire la vaisselle.
Au dehors, Kima sentit un froid vif sur la nuque et se rendit compte que son
écharpe avait été oubliée à l’intérieur
et prévint ses parents de marcher au devant, pendant qu’elle récupérait
le vêtement.
Kima entra vite chez Haneru, la porte étant restée ouverte, et
s’orienta vers la cuisine, près du portemanteau.
- Ouch !
- Qu’est-ce qu’il y a, Hitomi ? Lui demanda Haneru.
- Non, pas grand-chose… Le verre m’a glissé des mains et
je crois que je me suis coupée, constata-t-elle alors que l’eau
de l’évier se teintait de rouge au fur et à mesure que les
gouttes de sangs perlaient sur son doigt.
- Attends…
Haneru lui
prit la main et lui souleva l’index qu’il mit dans sa bouche pour
aspirer les éventuels petits bouts de verre.
Kima qui avait pris l’écharpe sans bruit ne put qu’envier
la situation d’Hitomi, et souhaita qu’elle ne fût jamais invitée
à ce déjeuner où elle permettait à Haneru de se
rapprocher plus d’elle.
Ne pouvant rien y faire, et ceci ne prouvant rien non plus, elle se retourna
de la scène en silence. Sur le chemin inverse, elle vit Yumi au coin
du mur qui regardait elle aussi ce qui se passait dans la cuisine. Kima lui
sourit et Yumi accourut vers elle, les bras ouverts puis la stoppa dans son
avancée en lui faisant un petit câlin.
Une douce chaleur enveloppa Kima qui s’accroupit pour prendre à
son tour l’enfant dans ses bras.
Haneru sortait de la cuisine pour chercher de quoi penser la plaie d’Hitomi,
et il trouva Kima, berçant Yumi qui fermait paisiblement les yeux :
- J’ai
juste oublié mon écharpe, dit Kima paisiblement en ayant entendu
Haneru derrière elle.
- Oh ! Mais ça ne m’aurait pas étonné si tu m’avais
dit qu’elle avait eu du mal à se séparer de toi, ajouta
Haneru.
Kima se retourna
et sourit au blondinet, avant de dégager ses bras de Yumi puis de partir
rejoindre ses parents.
Hitomi apparut aux côtés d’Haneru et pris congé :
- Bien, la
vaisselle est terminée, il est temps que je retourne au temple. Je te
remercie pour ton pansement… Lui dit-elle avant de baisser un peu la voix.
J’espère juste que Kima ne se méprend pas.
- Ah… A quel sujet ?
Hitomi ne répondit pas et prépara Yumi à sortir en lui mettant sa petite laine après lui avoir lacé ses chaussures.
- Bonne soirée, Haneru.
~*~
Sur le chemin, Yumi clopinait et balançait sa main avec celle d’Hitomi. Il était cinq heures de l’après midi et Hitomi songeait à faire une prière avant de rentrer, mais elle remarqua Kasumi descendant les marches du temple.
- Kasumi
? L’interpella a prêtresse.
- Ah, Hitomi, j’ai vu que le temple était fermé, coucou
Yumi !
- Oui, c’était mon jour de repos. Mais je t’en prie, quelle
est la raison de ta venue ?
- Et bien, Toya vous ayant fait part de sa vision, j’ai pensé que
vous pourriez m’éclairer sur ce qu’il m’est arrivé
l’année dernière.
- Oui, je vais tenter, explique moi tout.
- Alors, euh… Par où commencer… S’embrouillait Kasumi.
Ah oui ! Je me suis endormie dans la clairière là où nous
avons trouvé Yumi pour la première fois. Et puis j’ai rêvé,
mais ce rêve avait l’air tellement réel : c’était
un monde paisible où vivait des fées. L’une d’elle,
se nommait Matai, je crois et a réussi à enfermer un homme aux
allures démoniaques dans une bulle d’énergie. Cet homme
avait une armée de monstre aux écailles et aux yeux rouges. Puis
les monstres de mon rêve se sont matérialisés, nous avons
dû les combattre.
- Est-ce que cette fée avait les cheveux longs et bleus ? Lui demanda
Hitomi, intéressée.
- Oui, c’est ça en effet ! S’illumina Kasumi.
- Et est-ce que l’homme dont tu me parles avait les cheveux or et sang
?
- Oui, et il avait le pouvoir du feu !
- Bien… Ce que tu as vécu est lié à votre vie antérieure
en tant que monarque… Je n’ai plus les éléments en
tête, il faudrait que je passe une journée à retrouver tous
mes esprits afin que tout soit cohérent.
- Une vie antérieure !!
- Nous en parlerons lorsque vous serez tous réuni car vous devez tous
être au courant de ce qu’il s’est passé.
- Oh, bien… Répondit Kasumi, quelque peu déçue.
- Ce que je peux te dire aujourd’hui ne t’aidera pas plus et ne
ferait qu’ajouter à ta confusion… Cette femme que tu as vue,
Matai, était la reine du royaume d’Egla, mais aussi ta mère.
Seulement, à entendre ta description et en la plaçant à
la bonne époque, elle n’était qu’une des fées
refusant de se soumettre aux ordres du Dieu du feu, Toraku, le père de
Deshi.
- Le père de Deshi, et ma mère étaient… ?
- Je t’ai dit que cela allait être confus, voire mal interprété.
Essaie de ne pas tirer de conclusion trop hâtive avant que je ne vous
raconte, à tous, ce qu’il s’est passé du début
à la fin.
Kasumi salua
Hitomi et repartit le pas plus léger, impatiente cependant de connaître
la véritable histoire de Sélénia.
En chemin elle croisa Satoshi, pensif, le nez sur la vitrine de la bijouterie
:
- Je ne t’avais
encore jamais vu aussi concentré ! Remarqua-t-elle.
- Aah ! Tu m’as fait peur… Comment vas-tu ? Demanda-t-il précipitamment.
- Mmmh, bien… Mais qu’est-ce que tu fais toi ?
- Rien rien ! Je regardais juste… Bon d’accord, d’accord !
Je sais que tu ne me laisseras pas en paix tant que je ne t’aurai rien
dit. Regarde bien et dis-moi ce que tu en penses !
Kasumi rougit et se pencha pour admirer les milles éclats des diamants et autres améthystes, elle s’attarda sur les bagues et se souvint de celle que Satoshi lui avait offert : elle la fit tourner autour de son annulaire machinalement, comme pour s’assurer qu’elle était en place, mais fut coupée dans ses rêveries par Satoshi :
- Alors,
tu la trouves comment ?
- Et bien, elles sont toutes aussi belles les unes que les autres…
- Comment ça « toutes » ? Il n’y en a qu’une
! La montre là !
- La… Montre ?
- Le dernier cri ! Une ligne masculine, argentée, un chronomètre
intégré… Ahlala, mon rêve !
- Ah… Dit Kasumi, décontenancée.
- Tu ne la trouves pas magnifique ? Un vrai petit bijou… Oooh, attends
bien sagement mon bébé d’amour, tu seras bientôt à
papa, trépignait Satoshi.
- … Tu es pathétique, Satoshi.
Satoshi perdit soudain de sa superbe, se retourna et vit la rouquine s’en aller d’un pas énervé. Qu’est-ce que j’ai encore fait ? Rugissait-il intérieurement. Il frappa le mur d’un coup sec et partit rejoindre Kasumi, mais elle se retourna soudainement et lui tira la langue :
- Tu ne changeras jamais ! Lui lança-t-elle, taquine. Joyeux noël, tout de même !
Hors de vue
de Kasumi, le jeune homme rougit, mais poussa un grognement et s’en retourna
faire du lèche-vitrine, pour se donner des idées de cadeaux de
noël.