Fanfiction
- 2ème Saison « Résurection » |
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Une grosse frayeur
La
principale philosophie de Kima et d'Haneru étant basée sur l'adage
« l’union fait la force », ils décidèrent de
rejoindre la maison des Soldiers.
De ce fait la maisonnée s’était agrandie grâce à
l’arrivée de ces deux nouvelles personnes. Les habitudes devaient
être changée ainsi que les corvées qui ont toutes été
remixées. Kima n’attendit pas de se faire dicter sa tâche
et s’imposa pour remodeler le jardin afin qu’il ressemble ne serait-ce
qu’à un carré de pelouse devant une maisonnée.
Quant à Haneru, il s’accommoderait très bien du bricolage
que pouvait réclamer la maison et de plus, il serait un parfait allié
pour palier aux caprices de la moto de Toya.
La première chose que tout le monde voulait savoir était…
- Vous sortez
ensemble ? Osa Deshi.
- Oh non ! Haneru et moi sommes très proches car nous nous connaissons
depuis tout petit, mais il n’y a rien entre nous ! Tranquillisa rapidement
Kima.
Cette réponse ne rassura guère Takeshi qui vit en Haneru un nouveau rival : beau mec, tchatche facile, maturité… et en plus il a le permis de conduire ! C’en était trop, il fallait qu’il lui parle :
- Dis-moi,
Haneru, tu la trouves comment Denchu ? Lui demanda-t-il pendant qu’il
était occupé à récupérer ses affaires du
coffre de la voiture.
- Disons… une beauté froide ! Elle ne parle pas beaucoup, peut-être
par timidité ou alors elle n’apprécie pas les intrusions
ou les autres bousculades qui peuvent changer ses habitudes.
- Les intrusions… réfléchit Takeshi en repensant à
sa première rencontre au pensionnat avec Denchu. Et euh, Haneru ? Encore
une question et je te laisse : les beautés froides… ça ne
t’intéresse pas, non ?
- Ne t’inquiète pas, je ne volerai pas dans tes plumes, je ne suis
pas du genre à sortir avec les filles que je ne connais pas ou très
peu ! S’esclaffa Haneru en s’éloignant de la voiture.
- Mais je la connais… geignait Takeshi toutefois heureux des deux réponses
que lui avait fourni Haneru.
Il faut avouer
que d’une part Haneru avait démontré un fait : à
peu près toute la pension ainsi que l’intéressée
semblaient connaître qui était le centre d’intérêt
de Takeshi – mise à part Yumi – ce qui l’amenait à
penser que les esquives de Denchu n’étaient pas uniquement dues
à sa timidité. Il faudrait tout recommencer à zéro…
raisonnait Takeshi en repensant aux tous premiers mots qu’il avait dit
à sa belle « Salut, le pensionnat peut attendre… et si nous
deux on faisait plus ample connaissance ? » Délicat pour quelqu’un
qui n’aime pas qu’on la bouscule dans ses habitudes…continuait-il
à analyser.
Ainsi Takeshi comprenait ce qui avait tout déclanché aux premiers
instants de sa rencontre avec sa Vénus.
~*~
- On a seulement
réussi à libérer une pièce pour deux… s’excusa
Kasumi.
- Oh, ce n’est pas grave, on s’en accommodera parfaitement, il faut
juste qu’on se trouve deux lits et ça ira ! Rassura Kima.
- Deux lits… ? J’aurai penché pour un seul ! Remarqua malicieusement
Haneru.
- Deux lits sera parfait ! Conclu Kima en lançant un regard appuyé
au jeune homme.
Kima et Haneru finissaient maintenant de s’installer et avaient décidé d’aller faire leurs courses seuls afin de ne pas importuner les habitués de la maison. Ce samedi semblait être un jour idéal pour terminer quelques bricoles car les cours n’avaient pas réellement commencés et les devoirs ne posaient pas de problèmes pour le moment.
- C’est
l’heure d’aller chercher Yumi ! S’exclama Takeshi.
- Ca ne te dérange pas d’y aller tout seul ? J’aimerai terminer
de dépoussiérer la chambre d’Haneru et de Kima avec Denchu,
comme ça tout sera prêt pour ce soir, lui proposa Deshi.
- Huuum d’accord… Vous ne savez pas où se trouve Kasumi ?
Demanda-t-il afin de trouver au moins une personne pour l’accompagner.
- Elle a encore eu une petite réunion pour son association photo, mais
Satoshi est en haut si jamais…
- Ah oui, bonne idée ! SATOSHII ? JE VAIS CHERCHER YUMI, TU VIENS AVEC
MOI ?!
Le joueur passionné se défit de bonne grâce à sa console pour aller chercher la jeune prodige. Il proposa même de lui acheter un goûter en route.
- C’est
étonnant que Takeshi n’ait pas demandé à Toya de
l’accompagner, dit Deshi entre deux moutons de poussière.
- C’aurait été inutile vu qu’il est en train de vivre
une parfaite idylle avec…
- QUI ?!! S’alarma Deshi.
- ... sa moto, Deshi, sa moto… Continua patiemment Denchu.
- Ah oui, celle-là… il n’y en a que pour elle… En parlant
d’idylle… tu ne trouves pas que Maryun se rapproche un peu trop
près de lui ? Plaça Deshi dans la conversation.
- Bon, on en vient au sujet… Disons qu’il la voit venir…
- … et qu’il ne fait rien pour l’en empêcher, soupira
Deshi.
Denchu ne
put rien faire d’autre que regarder avec compassion son amie et lui trouva
du courage pour s’accrocher si fermement à un garçon qui
non seulement l’ignorait, mais l’avait rejetée. Pourtant
Denchu savait que Toya s’inquiétait beaucoup pour son petit briquet,
mais pas ouvertement ce qui faisait souffrir Deshi qui ne savait plus où
donner de la tête.
Le jeune homme en question venait juste de finir d’ajuster le pot d’échappement
de sa moto et après en avoir testé le merveilleux son qui en sortait,
il fit une halte dans la cuisine. En passant, il vit Deshi avec son beignet
à la main et ne put résister à l’envie de le lui
prendre :
- Heeeey
! Mon beignet !! S’écria celle-ci.
- Ton acte de bonne volonté me vient droit au cœur ! Répondit
celui-ci en l’avalant tout cru.
- Grmblgrmblgrmbl…
Denchu, ayant
vu la scène, fit part de son cookie à son amie, préservant
ainsi la bonne humeur régnant au sein de la maisonnée.
La chambre qu’ils venaient de mettre au propre était la dernière
pièce inoccupée. Ceci n’arrangeait guère nos amis
qui se demandèrent très vite où ils pourraient entasser
leurs affaires inutiles.
- Pas question
que ce soit dans le garage ! Il n’y a déjà pas assez de
place pour tous les outils, prévint Toya.
- Mais il va bien falloir trouver un endroit pour entreposer tous ces meubles
! On ne va pas les jeter, ils peuvent encore être utiles !! S’alarmait
Denchu…
- Aaah, j’ai faim !!
- Je ne suis pas comestible, rétorqua Toya à Deshi qui le regardait
avec insistance.
- Ah non… ? Pourtant j’arrive à sentir le sucre du beignet
qui coule dans tes veines… Siffla Deshi.
- Bref… Là n’est pas le problème. On attendra que
Kima et Haneru reviennent pour leur demander s’ils peuvent garder quelques
meubles dans leur chambre en attendant de trouver de la place, trancha Denchu.
Alors qu’elle quittait la pièce, Denchu fut sollicitée par son téléphone portable qui fit entendre la mélodie du jeu « Ocarina of time » en guise de sonnerie.
- Oui, Takeshi
?
- Denchu ? Ecoute moi bien ! C’est important, est-ce que Yumi est
avec toi ?
- … Ben non, réfléchis, c’est à toi et à
Satoshi d’aller la récupérer, répondit Denchu, agacée.
- ET MERDE, MERDE, MERDE ! REGARDE MIEUX, TU ES SÛRE QU’ELLE
N’EST PAS RENTREE SANS QUE VOUS L’AYIEZ VU ?
- Mais arrête de hurler !! Non, Yumi n’est pas là, mais si
tu me dis que tu l’as perdue…
- Bon, Denchu, j’ai pas le temps de t’entendre râler,
je te laisse… Tuuuut…
- Non, mais j’y crois pas !! S’abasourdit Denchu en se retournant
vers Deshi et Toya. Ils ont perdu Yumi !
~*~
- Mais qu’est
ce qu’elle t’a dit l’instit' ?! S’alarmait Satoshi.
- Que Yumi est partie au moment où on arrivait. Elle croyait qu’on
l’avait prise, alors elle ne s’est pas précipitée
vers nous. Ce n’est qu’après qu’elle m’a fait
part de sa stupeur lorsqu’elle a vu Yumi partir en courrant.
- Et elle est partie où ?!
- Vers nous, c’est ça le problème, on aurait dû la
voir ! Oh, c’est pas vrai, elle est où ?
Takeshi avait
appelé Denchu dans l’espoir que Yumi fut à la pension, et
elle n’y était pas. Aussi, ils avaient fait le chemin inverse en
espérant croiser leur petit trésor près d’une boulangerie
ou d’une confiserie, mais il n’en était rien.
De leur côté, Deshi et Denchu étaient parties dans la forêt,
à l’endroit même où Yumi avait été trouvée
pour la première fois, en ayant bien sûr prévenu Takeshi
et Satoshi.
Toya, quant à lui, était resté à la maison au cas
où Yumi reviendrait. S’il y avait du nouveau, les téléphones
portables se chargeraient du reste !
Il était
maintenant 18h et Kasumi était rentrée de son briefing. Quant
à Kima et Haneru, cela faisait bientôt une heure qu’ils appelaient
les commissariats les plus proches pour les avertir qu’une fillette avait
disparu.
Une heure de plus était passée sans qu’aucun résultat
ne survienne. Haneru avait décidé d’aller se doucher, et
Kima avait remplacé Takeshi derrière les fourneaux. Toya ne pouvant
plus attendre au pensionnat prit sa moto et décida de faire un tour de
ville pour rechercher la petite fille en s’aidant de ses pouvoirs qui
n’avaient encore donné aucune signe de vie de Yumi.
~*~
Kasumi était dehors, assise sur la marche de l’entrée quant elle vit deux ombres s’approcher. Machinalement elle glissa sa main dans sa poche pour en sortir son stylo afin d'être prête à se transformer s’il venait un quelconque démon, mais au fur et à mesure que les ombres s’approchaient, Kasumi crut reconnaître l’ombre frêle de Yumi, et c’était bien elle !
- YUMI ?!!
- Yu ! Avait répondu celle-ci en entendant son prénom.
Kasumi courut voir la petite fille mais ne reconnut pas la personne à côté. Ce n’était ni Denchu ni Deshi mais une jeune fille toute de noire vêtue qu’il en était presque difficile d’apercevoir son visage au travers de la pénombre.
- Je vous remercie énormément de nous avoir ramené Yumi… Je ne sais comment vous remercier… Je vous invite à boire quelque chose ? Lui demanda Kasumi en faisant route vers le seuil de la porte.
La jeune
fille ne répondit rien, elle suivait Yumi qui la tirait vers la pension
et regardait avec insistance la maison. Alors elle se tourna vers Kasumi qui
lui avait délicatement pris Yumi des mains et la salua de la tête
avant de se retirer.
Kasumi regardait l’inconnue qui s’éloignait en silence. Elle
ne lui avait même pas dit son prénom…
Puis se rappelant que tout le monde était à la recherche de la
petite fugueuse, Kasumi se pressa à l’intérieur et téléphona
à tout le monde afin qu’ils puissent rentrer à la pension
et mettre fin à leurs recherches.
~*~
- Yumi !! Te revoilà ! S’exclamait Haneru en sortant de sa douche
et en voyant la petite accourir vers lui, tu nous a fais une de ces peurs !
Alors, Kasumi, qui l’a retrouvée ?
- Une jeune fille très bizarre… Elle ne m’a pas dit son prénom
ni rien, elle s’est juste contentée de la ramener.
- Ah… Tu es sûre que ce n’est pas elle qui nous a monopolisé
Yumi ? Reprit Haneru plus sérieusement.
- Non, sinon je pense qu’elle ne nous l’aurait pas ramenée,
et puis Yumi est une petite fille à part… Je ne pense pas qu’elle
se serait laissée faire ! Mais j’aurai bien voulu mieux remercier
cette fille… Regrettait Kasumi.
- Ce sera pour la prochaine fois, ne t’en fais pas pour ça ! La
rassura Haneru.
Tout le monde
commençait à revenir par petit groupe et tous allaient voir Yumi,
la serraient dans leurs bras après lui avoir fait les gros yeux.
Le fait est que Yumi n’était pas une enfant difficile, et encore
moins fugueuse. Les Soldiers examinaient donc ce qui avait bien pu pousser la
fillette à fuir l’école.
Depuis le début, la petite fille n’aimait pas cet endroit mais
était-ce une raison pour elle de s’enfuir ?
- Au contraire,
je dirai que Yumi, aussi facile soit-elle à vivre, fugue souvent ! Admettait
Deshi.
- Comment peux-tu prouver une chose aussi stupide ? Lui demanda Toya.
- C’est pourtant simple : comment Yumi est-elle parvenue jusqu’à
nous ?! Nargua Deshi.
- Elle marque un point, là ! Confirma Haneru.
- Je supposais quelque chose à propose de Yumi, commença Kima,
je pense qu’elle n’a jamais connu ses parents et qu’elle s’est
faite adoptée par des inconnus qui la méprisait du fait de son
étrangeté. C’est sûrement pour ça qu’elle
a fugué. Par ailleurs, la mission qui nous avait été confiée
consistait à veiller sur Yumi. Cette petite fille possède donc
un pouvoir qui ne doit être dévoilé à tout le monde,
conclu celle-ci.
- En tout cas, Yumi est de retour, et lundi je resterai dans la classe avec
elle pour tenter de voir ce qui lui fait peur à ce point !
- Mais… Takeshi, on a cours après-demain ! S’alarmait Denchu.
- Pourrais-tu me faire un mot d’absence en spécifiant que je suis
extrêmement malade ? Lui demanda-t-il, doucereux.
- Hmph, on verra.
- Bien, tout le monde à table et au lit alors ! S’exclama Deshi,
le poing en l’air.
~*~
Le lundi,
tout le monde s’était levé du bon pied et Takeshi avait
préparé le petit déjeuner de tous ainsi que le goûter
de Yumi. Aussi, le jeune homme laissa les autres se débrouiller pendant
qu’il prenait le chemin de l’école avec sa « fille
».
Une fois sur place, Takeshi réussit sans problème à avoir
l’autorisation de rester pendant un cours, ce qui permettait du même
fait d’alléger la tâche aux institutrices qui avaient deux
bras de plus et vigoureux de surcroît !
- Je dois
vous avouer que Yumi est une petite fille très avancée pour son
âge ! Elle fait de merveilleuses créations en pâte à
modeler et sait parfaitement dessiner les formes !
- Elle a hérité du don du dessin de sa maman ! Confia Takeshi.
- Oui, cependant, je voudrai avoir quelques renseignements concernant Yumi,
si ça ne vous dérange pas, bien sûr, continua l’institutrice.
- Euh non, non, quelque chose ne va pas avec Yumi ?
- Et bien, c’est une élève très calme qui ne parle
pas beaucoup, mais elle n’apprécie pas la compagnie de certains
élèves et dès que l’un d’eux s’approche,
elle se met à crier très fort et cherche à se cacher. Vos
explications pourraient m’aider à y voir plus clair : est-ce que
Yumi a déjà été en contact avec d’autres enfants
?
- A vrai dire, non, mais elle a un contact très facile avec les adultes,
du moins je pense, avoua Takeshi.
- Vous comprenez que voyant ses capacités et ses difficultés relationnelles,
nous nous sommes demandées avec d’autres institutrices si Yumi
n’avait pas le syndrome de l’autisme.
- Non, je ne pense pas... Vous avez dit que c’était avec certains
élèves ? Si vous me montriez de qui il s’agit, je pourrai
analyser le comportement de ma fille et vous donner une explication !
- En effet, vous pourriez nous aider, alors voyons, il s’agit de ce garçon,
Yuki, c’est un garçon très calme aussi.
Takeshi se
tourna vers le garçon dont venait de parler l’institutrice, sa
pâleur révélée par ses cheveux bruns aux reflets
bleutés qui encadraient son visage laissait à penser que ce garçon
était malade.
C’était le seul enfant qui ne jouait pas. Il ne faisait que crayonner
des feuilles blanches et se laissait facilement dicter par l’institutrice
lorsqu’une activité devait changer mais il se remettait à
dessiner par la suite.
Les institutrices n’étaient pas dérangées par ce
comportement qui semblait plus étrange à Takeshi que celui de
Yumi. Par la suite elles lui avouèrent que ce comportement était
plus normal chez les enfants en bas âge que l’insociabilité.
Pourtant Yumi ne semblait pas être insociable : elle souriait souvent
et courrait montrer ses chefs-d’œuvres à ses maîtresses.
Alors que Takeshi préparait le goûter des enfants, il comprit ce qui effrayait les institutrices : Yumi venait de jeter ses crayons sur Yuki qui s’approchait d’elle, sans aucun signe de malveillance, puis elle courrut vers Takeshi et se recroquevilla à ses jambes pour se protéger.
- Yumi ? Ce n’est rien ma puce, il voulait juste regarder ce que tu avais fait, la consola-t-il, puis voyant que son chagrin perdurait, il la prit dans ses bras, la souleva au dessus de sa tête et ajouta : Et qu’est-ce que c’est que ce chagrin ? Si Yumi continue de pleurer, Papa va être triste aussi !
Les mots et le visage doux de Takeshi suffirent à calmer Yumi qui chercha à se blottir près du cou de son bienfaiteur. Rassuré, celui-ci voulut déposer à terre la petite fille mais elle lui murmura :
- Yuki méchant…
~*~
De leur côté,
Satoshi et Kasumi avaient à rendre un devoir en éducation civique
concernant l’actualité.
Par groupe de trois, ils devaient éplucher les journaux et développer
un fait à l’aide des connaissances déjà acquises.
Avec l’aide de Ran, Satoshi analysait les parties économiques pendant
que Kasumi effectuait des recherches sur Internet.
- «
General Motors abandonne Subaru à Toyota »… A la limite je
demanderai de l’aide à Toya et Haneru… Se parlait Satoshi,
puis en tournant la page, Ah ! Voilà qui est intéressant : «
Satoru Iwata : La stratégie de Nintendo est différente de celle
de Microsoft ou de Sony » !
- Non, moi j’ai mieux, regarde : « 50 ans de prêt-à-porter
en France »
- … Nous n’arriverons jamais à trouver un terrain d’entente
! Gémit Satoshi en regardant Ran feuilleter son journal qu’elle
retourna quand elle eut fini, puis il sursauta : ATTENDS !! Passe-moi le journal,
lui demanda-t-il sur un ton plus posé après que la bibliothécaire
lui ait lancé un regard perçant.
- … « Les personnes portées disparues » ? Demanda Ran,
l’air perplexe remarquant Satoshi si intéressé.
- Oui, en effet, ce serait un bon sujet à développer ! Admit Kasumi
qui venait d’arriver.
Elle n’eut pas le temps de s’asseoir que déjà Satoshi lui brandissait la liste des personnes disparues. Il l’arrêta exactement sur une photo représentant une jeune femme disparue depuis début juin. En voyant sa photo, Kasumi reconnaissait très bien cette femme : c’est elle qui a attaqué Yumi la nuit où nous avons fêté notre anniversaire, puis d’un regard entendu, Kasumi et Satoshi décidèrent d’en parler aux autres après leurs cours et de prendre pour sujet d’actualité « les disparitions » afin d’enquêter sur le sujet discrètement et sans en éveiller les soupçons.
~*~
Une fois les cours terminés, Denchu et Deshi s’en furent sur le chemin de la maternelle pour récupérer Yumi et Takeshi mais elles furent arrêtées par Satoshi et Kasumi :
- Il faut
qu’on se réunisse tous à la pension, on a trouvé
un truc bizarre dans le journal ! S’exclama Satoshi.
- De quoi s’agit-il ? Demanda Deshi vaguement intéressée.
- Non, ce soir, là on doit rentrer pour terminer un exposé avec
Kasumi, mais on en parlera ce soir ! Leur assura-t-il.
Les deux amies se remirent en route, quelque peu interloquées par la conduite des deux comparses, et rencontrèrent en chemin Kima et Haneru qui eurent la même idée qu’elles :
- Ah, tiens
Kima, je ne t’ai pas vu quitter la classe ! Commenta Denchu
- Oui, c’est normal, en fait Haneru est allé en cours d’allemand
et je me suis pressée pour aller le rejoindre à la sortie : on
voulait prendre des places de théâtre pour aller voir la comédie
musicale « Chance » et il fallait qu’on se dépêche.
- Et vous avez eu vos places à temps ?
- Il se trouve que les guichets sont fermés le lundi à partir
de 16h… J’ai trouvé ça étrange car en général
ils sont ouverts jusqu’à tard le soir, répondit Haneru,
découragé.
- Tiens, en parlant de ça, vous n’auriez pas croisé Satoshi
qui avait un sujet « bizarre » à dévoiler à
propos du journal d’aujourd’hui ? Leur demanda Denchu.
- Huuum, la sortie du jeu « Marvel Nemesis » a été
retardée… Pour Satoshi, il n’y aurait rien de plus choquant
que ça, assura Kima.
- Peut-être… mais Kasumi ne suit pas les folies de Satoshi…
Répondit Deshi après un temps d’arrêt.
- Ah, s’il y a Kasumi, ça change la donne… Réfléchit
Kima.
Avant que
Kima ne porte au plus loin le résultat de sa réflexion, Denchu
coupa court en annonçant l’arrivée de Yumi accompagnée
de Takeshi.
Arrivés à la hauteur du petit groupe qui les attendait, Takeshi
demanda à Denchu comment s’était passé les cours
et laissa Yumi jouer avec un papillon.
- Les cours,
ben comme d’habitude… Nous avions une énorme série
de faits à résoudre en économie, on était interrogé
à la fin… Et toi, la maternelle, pas trop difficile ? Répondit
Denchu, narquoise.
- Euh non, enfin, vous savez quoi, Yumi m’a parlé !
- Oh ?! S’exclama le groupe.
- Oui, mais c’était pas une phrase enfantine du genre : «
regarde papa ! », elle m’a dit exactement « Yuki méchant
», ajouta Takeshi voyant la mine enjouée de tous.
- Qui c’est ce Yuki ? Lui demanda Deshi.
- Un petit garçon, calme et solitaire.
- Il lui aura sûrement fait mal pour qu’elle ne l’aime pas,
conclut Haneru qui ne s’inquiéta pas plus de ce Yuki.
A peine avaient-ils fait quelques pas que Toya les rejoint :
- Pourquoi
tu n’es pas venu avec nous à la sortie ? Lui demanda Denchu.
- Deshi ne t’a pas dit ?
- A vrai dire, tu as quitté la classe sans trop d’explications,
rétorqua Deshi.
- Je n’avais pas le temps de t’expliquer, se défendit Toya.
J’ai été appelé dans le bureau du directeur car une
femme voulait me parler de Kaho.
- Ah… Kaho, elle nous manquait celle-là ! S’exclama Deshi
avec une moue. Et qu’est-ce qu’elle te voulait ?
- Juste savoir comment ça se passait…
- Et que lui as-tu répondu ? S’intéressa Takeshi.
- Que ça se passait très bien, pas de problème… QUOI
?! Je n’allais pas lui dire « ooh, tout vas bien maintenant qu’elle
est six pieds sous terre, on fait la teuf à la pension tous les soirs
! », s’agaçait Toya en voyant l’expression irritée
de Deshi.
- Je n’ai rien dit ! Protesta celle-ci. Je me demandais juste qui pouvait
être cette femme, ajouta-t-elle d’un ton acerbe.
- J’en sais rien ! Je ne l’ai jamais vue de ma vie, ça doit
être une assistante sociale qui n’a plus de ses nouvelles. C’est
toi qui t’occupes de toute la paperasse administrative, non ? Vérifie
que tu as tout envoyé à tout le monde ! S’énerva
Toya.
- NE ME DIS PAS CE QUE JE DOIS OU NE DOIS PAS FAIRE !
Cette petite
dispute n’effrayait pas Yumi qui était distraite par un papillon
: le petit insecte aux ailes multicolore l’entourait, puis, lassé
de ces légers déplacement, il s’en fut au chemin opposé
de la petite fille. Yumi s’arrêta et rejoint le papillon qu’elle
prit délicatement dans ses mains.
Remarquant le subit changement de direction, le groupe s’arrêta
pour récupérer la petite rêveuse et éviter qu’elle
ne disparaisse encore une fois, mais Yumi semblait s’être arrêtée
d’elle-même laissant s’échapper son papillon aux couleurs
de l’arc-en-ciel. Du trottoir lui faisant face, un petit garçon
aux cheveux noirs de jais la fixait.
- Yumi, qu’est-ce
qu… Yuki ?! S’exclama alors Takeshi.
- C’est ce garçon qui… Hésitait Deshi.
Tout se passa
en un instant : Yuki, comme prit de folie traversa la rue en direction de Yumi,
mais une voiture le stoppa dans son avancée : le petit garçon
ne put éviter le choc et la voiture percuta de plein fouet le menu corps
qui retomba maladroitement sur le sol quelques mètres plus loin.
Le vieux conducteur et de nombreuses personnes ayant assisté à
l’accident s’en furent près du petit garçon qui gisait
sur le sol. Certains appelaient les secours, d’autres s’inquiétaient
de l’absence des parents. Enfin, les Soldiers se rapprochèrent
de Yuki et ce qu’ils virent retint leur attention : alors que tout le
monde s’inquiétait de l’état du garçon sans
pour autant oser le toucher, personne ne remarquait qu’aucune trace de
sang ne l’entourait. L’équipe s’étant approchée
prudemment avec Yumi voulut de suite éloigner la petite fille mais c’était
trop tard : déjà Yuki se relevait lentement, le regard vide. Plusieurs
personnes soufflèrent, rassurés de l’état du petit
garçon. Le conducteur se précipita vers le jeune garçon
pour lui présenter ses excuses et lui proposer son aide, mais d’un
geste vif, Yuki transperça le bras du vieil homme tout en continuant
d’avancer vers le groupe qui protégeait Yumi.
Effrayée par la scène à laquelle elle venait d’assister,
la foule se dispersa, laissant libre champ au pouvoir dévastateur de
Yuki.
Les Soldiers n’avaient pas le temps de réfléchir à
garder leurs identités secrètes et se transformèrent dans
le désordre général. La rue se vidait peu à peu
tout en laissant à même le sol le vieillard souffrant et apeuré.
Aussi adroit
qu’un chat, Yuki se déplaçait sans difficulté évitant
à la fois les attaques lentes de Fire et les assauts rapides de Thunder.
Les secousses lancées par Earth ne semblaient pas stopper le petit démon
ayant le vent pour allié qui l’emportait où bon le semblait.
L’attaque lancée par Flower était destinée à
arrêter son avancée dangereuse et rapide : les lianes atteignirent
leur but, et Yuki s’effondra lourdement à terre. Iron en profita
pour l’achever en parsemant ses lames destructrices dans le corps du diable
qui se débattait tant et si bien que Flower résistait difficilement.
Ce dernier coup semblait avoir anéanti le garçon qui ne lutait
plus. Son sang ne coulait pas : les lames étaient juste plantées
dans un corps comme si elles étaient plantées dans du pain.
Subitement, les incisions s’élargirent laissant place à
des trous béants qui libérèrent une sorte d’énorme
insecte, jaune et bariolé de dards. S’envolant d’un seul
coup, celui-ci tournoya sur lui-même et projeta ses aiguillons de toutes
parts.
Psy réussit à créer une barrière de protection à
temps, évitant ainsi l’exposition au venin mortel.
- Quand je
te le dirai, tu enlèveras ton champ de protection… Lui ordonna
Fire qui visait l’énorme abeille.
- D’accord, acquiesça Toya.
- Pas encore… Attends un peu… MAINTENANT !!
L’insecte, constatant la futilité de ses attaques, s’était immobilisé en attendant de recommencer à attaquer. Cependant, ce fut Fire la plus rapide des deux, et son feu dévastateur consuma l’insecte dont la poussière se volatilisa au gré du vent.
~*~
Une fois
la menace passée, Kima se précipita vers le vieil homme agonisant
et administra sur la plaie une sorte de sève réparatrice.
Face au silence du groupe, Deshi tenta une explication de ces nouvelles attaques
des démons :
- Ce ne sont
pas les mêmes démons que nous étions habitués à
combattre… Une sorte de nouvelle génération qui peut renaître
sous…
- ... une nouvelle forme, termina une jeune femme qui s’avançait
près du groupe.
Cette femme ressemblait à une albinos : elle avait la peau pâle, les yeux et les cheveux rose pâle. Deshi, Denchu, Toya et Takeshi exprimèrent leur étonnement face à cette étrangère qui en savait tout autant qu’eux – si ce n’est plus – sur l’existence des démons :
- Mais vous
êtes… Commença Toya.
- La femme qui t’a fait demander au bureau du directeur, oui, c’est
bien moi.
- Qui êtes-vous au juste, et que connaissez-vous des démons ? Demanda
Deshi, inquisitrice.
- C’est notre tutrice, Hitomi ! Répondit Kima avec force pour l’accueillir.
- Je suis, en effet, Hitomi, celle qui a formé au combat Haneru et Kima.
Quant aux démons, je peux vous affirmer qu’ils ont la faculté
de vivre une deuxième fois, ce qui révèle une certaine
évolution de leur part par rapport aux précédents, termina
Hitomi avant de reprendre. Si vous le voulez bien, je vais vous expliquer pourquoi
je ne me suis pas présentée plus tôt…Tout d’abord,
j’ai élevé Haneru et Kima à part car ce sont les
seuls Soldiers que j’ai repérés. J’étais moi-même
à la recherche de toute l’équipe, mais jusqu’alors
incapable de les localiser. Par ailleurs, j’ai appris assez tard que vous
avez été accueillis par Kaho, et je n’ai pas pu m’opposer
à temps à son pouvoir.
- Vous saviez que Kaho était l’origine du mal ? L’interrompit
Takeshi.
- Kaho est en fait la complémentarité de mon âme, c'est-à-dire
que c’est mon opposé. Il y a bien longtemps, avant que le monde
ne soit détruit une première fois, les personnes naissant sur
Sélénia – la planète qui est désormais nommée
la Terre – avaient obligatoirement un double qui était son parfait
opposé, pour que règne l’équilibre. Personne n’était
totalement bon, ni totalement mauvais, exceptée Kaho, qui avait hérité
de tous les vices. Lorsque je suis née, je suis devenue prêtresse
afin d’aider le peuple de Sélénia à se tourner vers
le bien et de tenter de guider Kaho vers le droit chemin.
- Mais vous avez dit qu’il fallait qu’il y ait un équilibre…
Sélénia ne pouvait pas être une planète où
seul le bien réside ! Contesta Deshi.
- En effet, il y a un équilibre à la naissance. Par la suite,
cet équilibre peut-être rompu, c’est pourquoi il fallait
constamment mener une bataille pour lutter contre le malin. Un autre fait de
Sélénia était que lorsqu’une personne mourrait, son
double mourrait également : l’équilibre devait régner
à la naissance ainsi qu’à la mort. Lorsque Sélénia
a été détruite, je suis restée en vie, ce qui signifiait
que Kaho l’était également. A la mort de Sélénia,
les règles ont changé, ce qui veut dire que nos destins n'étaient
plus reliés. J’ai cependant ressenti sa chute, ce qui m’a
fait comprendre que vous n’avez pas emprunté la voie de la destruction
que Kaho vous destinait. J’ai également ressenti quelque chose
d’autre : l’arrivée d’un être qui ne devrait
pas appartenir à ce monde ou à cet espace temps.
- Yumi ? L’interrompit Denchu.
- En effet ! Yumi. Cependant, je ne savais pas à qui m’attendre.
Mes pouvoirs sont limités au conseil et à l’empathie. Je
ne possède pas vos traits de force, c’est pourquoi j’ai demandé
à Kima et à Haneru d’enquêter sur l’apparition
de ce nouvel être. Si je m’exposais face au malin, il pouvait reconnaître
mes pouvoirs et les utiliser à mauvais escients. Je suis donc toujours
restée en retrait.
- D’ailleurs, il y a quelque chose que je ne comprends pas, intervint
Haneru. Lorsque nous avons trouvé Yumi, pourquoi ne pas être réapparue
?
- Parce qu’il y avait dans la classe de Yumi un démon. Je ne savais
si cette énergie négative provenait de Yumi et je ne préférai
pas m’exposer. Par ailleurs, je n’avais pas la possibilité
de vous avertir du danger que pouvait représenter Yumi, car elle restait
toujours près de vous.
- Pourtant, nous avons failli la perdre ! S’exclama alors Deshi. Vous
aviez donc la possibilité de nous avertir.
- Je comprends pourquoi tu ne fais pas confiance aux tuteurs, Deshi, mais laisse-moi
te dire ceci : lorsque vous croyiez que Yumi s’était enfuie, elle
était en compagnie d’une jeune fille, et jouait avec elle près
de la pension.
- Et maintenant, vous savez que Yumi n’est pas un danger ? Se radoucit
Deshi.
- En effet, car les ondes négatives que j’avais perçues
provenaient de ce jeune garçon, termina Hitomi tout en prenant Yumi dans
ses bras. Je ne sais pas encore la raison de la venue de ce petit bout de chou,
mais une
chose est sûre, vous vous devez de la protéger.
- Oui, nous le faisons depuis le début ! Se flatta Haneru.
- Dorénavant, je pourrai reprendre le poste d’éducatrice
avec ma collègue qui vous a convoqués plusieurs fois pour vous
parler de Yumi. Quant à vous, Toya m’a dit que vous vous débrouillez
très bien, je n’ai donc pas de soucis à me faire.
- Vous n’allez pas habiter avec nous ? S’empressa de demander Haneru.
- La pension risque d’être petite pour accueillir encore un membre.
Je m’absenterai donc pour ne pas entraver vos activités. J’aurai
cependant besoin du pouvoir de Psy pour effacer la mémoire de toutes
les personnes qui étaient présentes sur les lieux.
Hitomi remit
Yumi à ses parents adoptifs et s’accroupit face au vieil homme
fatigué qui ne présentait plus de blessure apparente, puis avec
l’aide de Toya, elle lui effaça sa mémoire. En présentant
ses deux paumes ouvertes vers le ciel, elle enjoignit Toya à faire de
même pour créer une vague psychique se diffusant de toute part
et retombant sur la ville tel un voile d’oubli.
Laissant repartir Toya, la nouvelle tutrice salua les Soldiers et les regarda
s’éloigner vers le pensionnat avant de retourner elle-même
au temple faisant face à la maternelle.
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