Fanfiction
- 2ème Saison « Résurection » |
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Une nouvelle recrue
- Elle ouvre les yeux… Chuchota Deshi.
Les Soldiers étaient regroupés autour de la petite fille, installée sur le canapé du salon. Celle-ci se réveillait lentement, découvrant un à un les visages penchés au-dessus d’elle. Ne sachant nullement où elle se trouvait, ni qui étaient les individus aux alentours, elle se mit à sangloter en se recroquevillant sur elle-même. Takeshi, affecté par la mine triste de l’enfant, la prit dans ses bras.
- Oooh c’est
tout, bout d’chou… Murmura t’il en serrant le petit être.
- La pauvre, elle doit être terrifiée, compatit Kasumi.
- Pas étonnant, vous êtes tous autour d’elle, allez filez
! Ordonna Takeshi.
- Hey ! On ne lui veut aucun mal, s’indigna Denchu.
- Je sais bien, mais écoute, elle vient de se faire attaquer par un démon,
elle est perdue, loin de chez elle, dans le canapé de gens qu’elle
n’a jamais vu de sa vie ! Raisonna Takeshi.
- Et justement, c’est où « chez elle » ? Et pourquoi
le démon s’en est prit à elle ? Questionna Deshi.
- Je ne sais pas mais… Commença Toya.
Le jeune homme fut coupé par le bruit de l’estomac de la petite fille, toujours accrochée au T-shirt de Takeshi. Ce dernier sourit.
- Je vais
lui faire à manger.
- Moi je vais faire un tour au commissariat avec Deshi pour voir s’ils
n’ont pas signalé de disparition d’enfant, entreprit Denchu.
Takeshi s’affaira donc à la cuisine, laissant la fillette au bon soin de Toya et Kasumi – Satoshi, ayant conclu qu’elle était beaucoup trop jeune pour connaître quoique ce soit en matière de jeux vidéo, était remonté dans sa chambre –. La petite fille regardait avec intérêt ses deux « nounous ».
- Elle est
mignonne ! S’attendrit Kasumi, regarde ses grands yeux comme ils sont
beaux !
- J’aime bien ses petites mains, sourit Toya.
Le jeune homme chatouilla le menton de la fillette, qui lui adressa un sourire radieux suivit d’un petit gazouillement. Toya se redressa d’un bond et fila à la cuisine.
- Elle m’a
souri ! Elle m’a souri !
- Eh bien je ne te savais pas si paternel, vieux ! Ironisa Takeshi, une assiette
de légumes à la main.
- Oui bon, elle est mignonne quoi, se renfrogna Toya.
Un peu plus tard, la porte s’ouvrit, laissant entrer Deshi et Denchu.
- Pas de
disparition de fillette aux cheveux roses dans le coin, annonça Deshi.
- On peut poser des affiches dans la ville, avança Kasumi.
- C’est pas un chien !! S’insurgea Takeshi.
- Et comment veux-tu qu’on retrouve ses parents, alors ? Questionna Denchu.
- On n'a qu’à la garder jusqu’à ce qu’ils se
manifestent, proposa Takeshi.
L’idée de Takeshi était certes pleine de bon sens, puisqu’il était hors de question de la confier à un quelconque organisme sachant qu’elle attirait des démons, mais elle n’arrangeait pas les Soldiers. Comment s’occuper d’un petit enfant, tout en suivant les cours ? La question ne se posait pas pour le moment puisque c’était les vacances d’été, mais pour la rentrée …
- Il faudra
l’inscrire à la maternelle, déclara Toya.
- Avec quel argent ? S’alarma Deshi.
- On se cotisera tous un peu, rassura Takeshi, on se privera de choses qui ne
sont pas vitales.
- Tu entends Deshi, ton Nutella ne sera pas visé, railla Toya.
La jeune fille fit une grimace et sortit de la pièce. Takeshi installa la petite fille sur une chaise où Denchu avait empilé plusieurs coussins et commença à lui donner à manger.
- Qu’est-ce
que c’est ? Questionna Denchu.
- Bof tout simple, une petite sole et de la purée courgette - pommes
de terre.
- Mais tu crois qu’elle peut manger ça ?
- Ben étant donnés sa taille, son poids et vu qu’elle sait
marcher, elle doit avoir deux ans, peut-être un peu plus. A cet âge
là on mange de tout, sourit Takeshi.
- Ouah, c’est impressionnant, souffla Denchu. Comment ça se fait
que tu sois aussi expérimenté ?
- J’ai pas mal de frères et sœurs, et puis j’adore ça,
moi, les enfants !
- Cuisine, bébés, tu es vraiment… Commença Denchu.
La jeune fille s’arrêta et rougit. Takeshi la fixa, sourit puis reporta son attention vers la petite fille qui attendait avec impatience sa prochaine cuillerée, la bouche grande ouverte. Denchu se retourna et marcha lentement vers l’escalier, pendant que Takeshi devenait complètement gaga de la nouvelle pensionnaire. Cette dernière gazouillait joyeusement, offrant ses plus beaux sourires au jeune homme.
- Papa ! Lâcha soudain la fillette.
Takeshi resta sans voix, Toya releva la tête et Denchu fit brusquement volte-face.
- Comment
elle t’a appelé ??!
- Euh je t’assure, je comprends pas, peut-être que c’est parce
que je m’occupe d’elle… Se défendit Takeshi.
- Alors qui est la mère, Takeshi ? Demanda Toya d’un ton égal
en replongeant dans son livre.
- Mais ce n’est pas ma fille !! S’insurgea le jeune homme, puis
se tournant vers la fillette : moi c’est Takeshi, T-a-k-e-s-h-i…
- Papa ! Sourit la petite.
- Bon j’abandonne, appelle-moi papa si tu veux, ça m’entraînera,
soupira Takeshi.
~*~
Une fois le repas terminé, Denchu se proposa d’aller faire prendre son bain à la petite enfant, pendant que Takeshi préparait le repas des « grands ». Toya monta dans sa chambre pour finir son livre au calme. Deshi rentra dans la pièce.
- Je peux
consulter mes mails ici ? Kasumi est sur l’ordinateur de notre chambre,
demanda-t-elle, d’un ton maussade, toujours un peu vexée par la
raillerie de Toya.
- Vas-y, répondit Toya sans détacher son regard de son livre.
- Deshi ? Appela Satoshi, qui venait d’entrer dans la pièce –
« c’est pire qu’un moulin cette chambre », maugréa
Toya – tu veux venir jouer au nouveau Zelda avec moi ?
- Euh non merci, demande plutôt à Kasumi…
Satoshi acquiesça et referma la porte.
- Je n’ai
aucune envie de me retrouver coincée dans un jeu que je ne connais pas…
Marmonna Deshi pour elle-même.
- La dernière fois c’était à cause de Kaho, tu ne
risques rien maintenant…
Deshi se retourna vers Toya, toujours absorbé par sa lecture.
- Comment
peux-tu en être sûr ? Questionna la jeune fille.
- Elle voulait éloigner le pouvoir suprême dans le but de l’éliminer.
Elle ne pensait pas qu’on irait tous dans le jeu. Ni que Satoshi s’en
sortirait indemne, répondit Toya.
- Ca me fait drôle, sourit Deshi.
- Quoi ?
- Que tu ne prennes plus la défense de Kaho envers et contre tout…
- C’est normal, vu ce qu’elle était réellement.
- Mais avant qu’on le sache…
- Avant, elle était juste. Et j’ai appris beaucoup de choses avec
elle.
Deshi se renfrogna. Même morte elle continue à me faire de l’ombre.
- Et qu’est
ce qu’elle t’a appris au juste ?
- A me contrôler, à ne pas laisser mes émotions me dépasser…
- C’est pour ça… Que tu me fuyais après tes leçons
avec elle ?
- Je ne dois pas m’attacher. En cas de perte, je ne dois connaître
ni le désespoir, ni la haine ou la colère aveugle, répondit
Toya, imperturbable.
- Mais tu ne comprends pas…
Toya ne sourcilla pas et continua sa lecture. Deshi fixait le jeune homme désespérément. Elle prit une longue inspiration.
- Tu ne peux pas savoir à quel point je me sentais mal quand tu sortais de ses leçons. Je croyais qu’il y avait quelque chose entre vous, je… je la haïssais pour ça, parce qu’elle avait des moments privilégiés avec toi, parce que tu l’admirais tellement, parce qu’elle n’était pas maladroite ni empotée ! Parce que tu ne me regardais pas comme tu la regardais ! J’avais… J’ai toujours des sentiments pour toi Toya…
Le jeune homme baissa son livre, regarda Deshi et répondit de manière impassible :
- Tu devrais réfléchir avant de parler, parfois tu dis vraiment n’importe quoi…
C’était comme si Deshi avait reçu un coup dans l’estomac. Elle avait du mal à respirer et sa vue se brouillait. Elle lui avait fait une déclaration, elle s’était complètement mise à découvert en lui faisant part de ses sentiments. Et lui… Il… C’en était trop. Deshi se leva et sortit vivement de la pièce. Elle entra dans sa chambre, où Denchu était occupée à sécher la fillette aux cheveux roses, qui gigotait joyeusement, puis elle se laissa glisser contre la porte et prit sa tête entre ses mains.
- Deshi, ça ne va pas ? Interrogea Denchu.
La jeune fille lui fit part de la conversation, les larmes qu’elle avait retenues devant Toya coulant sur son visage.
- Il ne m’a pas prise au sérieux, sanglota-t-elle, je lui ai ouvert mon cœur et il m’a trouvée absurde.
Denchu soupira, posant une main amicale qui se voulait réconfortante sur l’épaule de son amie. La petite fille, intriguée par la scène, fit quelques pas et posa ses deux mains potelées sur le bras de Deshi.
- Yu… Gazouilla l’enfant, fixant de ses grands yeux mauves la jeune fille en pleurs.
Deshi sourit et prit la fillette dans ses bras.
- Tu es vraiment mignonne, choupinette…
A cet instant, Takeshi entra dans la pièce.
- Denchu,
les affaires du bout d’chou… Deshi ça va ?
- Oui laisse, je t’expliquerai, murmura Denchu. Les vêtements sont
dans la salle de bain.
Takeshi acquiesça et sortit. Il ramassa le chemisier et la jupette de la petite fille, afin de les mettre dans la machine à laver – la fuite face au démon avait laissé des traces –. Un bruit métallique attira son attention. Takeshi baissa son regard vers le sol et vit une petite gourmette dorée. Yumi, 10 octobre.
- J’AI TROUVE !! J’AI TROUVE !!!
Takeshi dévala les escaliers et fit face au groupe qui le regardait avec étonnement.
- Yumi !
Elle s’appelle Yumi ! Et elle est née le 10 octobre ! Claironna
le jeune homme en brandissant le bijou.
- Qu’est-ce que c’est que ces cris ? Questionna Denchu, tenant la
petite dans ses bras.
- Yumi ? Sourit Takeshi devant l’enfant.
La fillette poussa un cri de joie en levant les mains vers le jeune homme. Celui-ci la prit dans ses bras et la fit danser dans toute la pièce en riant.
- Bien, si
on sait son prénom on pourra peut être pousser les recherches sur
ses parents… Conclut Toya.
- Mouais, bougonna Takeshi, mais on a son prénom pas son nom de famille…
En effet, la connaissance du prénom de la fillette n’avançait pas grand-chose. Et comme les pensionnaires avaient prévu de partir en vacances avec leurs familles, il fallait trouver une solution. Ainsi, Denchu, Deshi, Takeshi et Toya s’occuperaient de la petite Yumi pendant le mois de juillet. Kasumi, Satoshi et Takeshi – qui décida de ne prendre qu’une semaine de vacances – prendraient le mois d’août…
~*~
Les derniers
rayons du soleil s’étaient fait ressentir car tous étaient
rentrés de vacances, reposés mais lassés de reprendre les
cours. Chacun s’était habitué au doux rythme des levers
tardifs et des journées reposantes où l’on se demandait
ce qu’on pouvait bien faire pour occuper la journée.
A la grande joie de Takeshi, les parents de Yumi ne se manifestèrent
pas.
Ainsi, de retour de vacances, le groupe se trouva face au problème de
l’inscription de Yumi à la maternelle. Takeshi choisit une école
non loin du pensionnat et tous les Soldiers décidèrent d’accompagner
leur petite protégée pour son premier jour.
Arrivés devant le bâtiment, tout le monde embrassa avec émotion
la petite fille. Puis, Takeshi l’emmena vers le portail et lâcha
sa main pour qu’elle aille dans la cour. Mais Yumi, apeurée devant
tous ces enfants criants et courants, se retourna vers Takeshi.
- Yumi, il
faut que tu y ailles … Tu verras, tu vas te faire plein de copains !
- Mmmh… Répondit à la négative la petite en s’accrochant
au T-shirt du jeune homme.
- La première rentrée ? Risqua doucement une jeune femme qui semblait
être l’institutrice de la maternelle.
- Oui ! Répondirent en même temps le groupe.
- Ouh, elle en a de la chance notre petite fille d’être accompagnée
par tout ce beau monde ! Bavarda la jeune maîtresse avec Yumi qui se cachait
derrière Takeshi, puis se redressant vers Takeshi que Yumi venait d’appeler
« Papa » : et qui est la maman ?
- C’est elle ! Assura Takeshi en rapprochant Denchu par la taille.
Denchu le fusilla du regard et adressa un sourire forcé la jeune institutrice qui ne fit aucune remarque concernant la petite altercation, puis les rassura :
- Ne vous
inquiétez pas, c’est souvent comme ça les premiers jours
de la rentrée, et puis après, ils ne veulent pas repartir !
- Bien entendu, je ne me fais pas de soucis pour ça, reprit Takeshi,
puis, se tournant vers Yumi, il ajouta : Tu vois, tout va bien se passer, Papa
et Maman seront là pour t’attendre à la sortie !
- De toute façon, j’accorde un entretien avec les parents à
la fin de cette journée s’ils sont trop inquiets !
Yumi se détacha petit à petit de Takeshi pour aller prendre la main de l’institutrice. Les Soldiers regardaient s’éloigner leur petite recrue, Takeshi, tenant toujours Denchu par la taille, avait du mal à garder sa « fille » en ligne de mire. Deshi, à l’opposé de Toya et à côté de Denchu, lui donna un coup sur le bras :
- Alors, « Maman » ?
Denchu ne répondit pas, elle maugréa une phrase inaudible, mais semblait aussi inquiète que son compagnon. Regardant l’heure à sa montre, Toya rompit le silence qui pesait depuis cinq bonnes minutes :
- Je serai d’avis de ne pas attendre devant les grilles jusqu’à la sortie car il nous reste exactement 27 secondes avant notre rentrée !