Fanfiction - 1ère Saison
« A la recherche des petits monarques »

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7- De retour à la maison

Les jours se suivaient et se ressemblaient tous. La vie était devenue bien monotone pour la maisonnée qui, de plus, ne pouvait se faire la main sur quelques monstres car ils semblaient être déterminés à ne plus apparaître. Denchu et Deshi faisaient pression sur Satoshi pour qu’il se souvienne de la tête de celle qui lui avait donné cet objet « additionnel » pour la Nintendo, mais ce fut peine perdue dès le départ. Takeshi le savait bien : il suffisait que Satoshi ait dans les mains une nouveauté concernant les jeux vidéo et le monde autour de lui n’avait plus d’emprise sur sa conscience.
Les seuls moments d’exercice semblaient les tirer de cet ennui. Au gymnase, c’était Kaho qui les guidait, mais elle semblait de plus en plus soucieuse depuis l’histoire de la Nintendo :

- Vous dites que vous êtes rentrés dans un jeu vidéo ? S’étonnait-elle.
- Oui, il semble que ce soit quelqu’un qui ait donné ce jeu à Satoshi, mais il n’arrive pas à se souvenir de qui c’est, en plus elle lui a donné des jeux de combat… Je pense qu’elle voulait que Satoshi soit aspiré par un jeu de combat, et là les chances de survie auraient été ridicules… Définit Denchu.
- C’est en effet une chance que vous vous en soyez sortis vivant, et d’autant plus que vous en soyez sortis ! Affirma Kaho.

L’exercice d’aujourd’hui consistait à l’attaque simple, les pouvoirs étant proscrits :

- Il se peut que parfois, utiliser vos pouvoirs s’avère inutile, voire dangereux… Par exemple, si Deshi est bloquée dans une pièce où du gaz se déverse, elle ne devra pas utiliser son pouvoir pour faire face au démon, au risque de tout faire sauter ! Déclarait Kaho.
- Mais, il est possible que Thunder balaye d’un coup de vent le gaz, non ?! Rétorqua Fire, sûre d’elle.
- D’une part, Thunder ne maîtrise pas encore parfaitement la technique du vent, elle fait encore des étincelles, et d’autre part, imagine un instant que tu sois seule !
- Ah oui, pardon, je n’y avais pas pensé… S’excusa Fire.
- Ce n’est rien, mais la suggestion était bonne ! Par ailleurs, il se peut qu’un démon vous prive de vos pouvoirs, et il faudra bien apprendre à vous défendre sans l’aide de ceux-ci… Fire et Thunder sont déjà habituées à travailler sur ce genre d’exercice, aussi, Thunder, je te demanderai de bien vouloir jouer le rôle de l’attaquant.
- Et j’attaque qui en premier ? Demandait Thunder en perçant du regard Earth.
- Ocean, lui répondit calmement Kaho.

Un peu désappointée, Thunder changea de cible et se mit face à Ocean, qui était apeurée à l’idée de devoir se battre ou même se défendre.

- Je vais commencer doucement afin que tu prennes le temps de bien analyser et décomposer mon mouvement pour que tu puisses le parer facilement.
- Et je fais comment ?!! S’alarmait Ocean.
- Tu anticipes ! Lui lança Thunder en commençant son attaque.

Ocean, prise d’une peur soudaine ne trouva mieux que de se recroqueviller, et prise par l’émotion, elle laissa apparaître une barrière de glace entre elle et Thunder, dont le poing vint s’écraser contre la paroi gelée.

- Ce n’était pas prévu ça ! S’étonnait Denchu en se frottant le poing.
- Oui, mais c’est un bon exercice ! Tu aurais pu éviter de te blesser si tu n’avais pas foncé tête baissée, Thunder, lui fit remarquer Kaho.
- Oui… Mais vous m’aviez dit de l’attaquer, pas d’anticiper ! Répartit Thunder.
- En effet, mais je ne t’ai pas dit de relâcher ton attention, ni de sous estimer ta cible.

Thunder fit une petite grimace. Kaho reprit :

- Bien je crois que tu peux aller te reposer Ocean. Maintenant, je veux tous vous voir combattre détransformés…. Et nous continuons avec… Takeshi.

Denchu laissa apparaître un sourire de « victoire anticipée ». Il va voir ce dont je suis capable.
Takeshi se plaça face à Denchu qui attaqua sans laisser le temps à son adversaire de se préparer, mais elle fut vite surprise de voir son coup paré aussi vite, de même, elle ne s’attendait pas à ce que Takeshi profite de sa parade pour l’envoyer au tapis, en effectuant la technique simple de l’ipon soe nage : la mise à terre en Judo.
Takeshi tendit la main à son opposante pour l’aider à se relever, ce dont elle ne daigna pas prêter attention, car en son fort intérieur, elle était profondément vexée qu’il ait pu la mettre aussi facilement à terre.

- Ouch, ça ne va pas lui plaire… C’est pas bon ça, Takeshi, faut pas proposer de l’aide après un tel affront ! Murmurait Deshi à un interlocuteur invisible.

Denchu n’avait pas dit son dernier mot : à peine commençait-elle à se relever qu’elle enchaîna sur un balayage, et ce qui avait débuté par être un simple exercice se transformait en bataille pour l’honneur.
Cette fois-ci, Takeshi n’avait pas senti le coup venir et tomba. Denchu se roula sur Takeshi, se plaça sur son torse et lui prit les deux mains pour l’empêcher de se mouvoir, mais Takeshi avait plus de force et de résistance que Denchu, et ce fut l’impulsive combattante qui se retrouva sous Takeshi.
Oubliant toutes règles de lutte et de défense, Denchu commença à s’agiter pour se dégager de Takeshi, allant même jusqu’à le mordre. Surpris, Takeshi lâcha prise :

- Heey, mais qu’est ce que tu fais ?! L’interpella Takeshi.
- Nous ne sommes pas dans un combat loyal, mais en situation de « chacun pour soi », toutes les techniques sont permises ! Rappela cruellement Denchu.
- Ah d’accord ! Se reprit Takeshi.

Toya commençait à s’inquiéter de la tournure que prenait le tournoi : Denchu était féroce, et y mettait beaucoup de ses sentiments personnels, tandis que Takeshi ne se retenait plus lors de ses frappes.
La rapidité de Denchu lui permettait d’éviter certains coups du jeune homme, mais ne pouvant pas le faire basculer, elle se contenta de le frapper – parfois en dessous de la ceinture – et de le griffer. Bien sûr, Takeshi parait la grande majorité des coups, mais Denchu avait bien souvent une trop grande vitesse d’attaque pour lui.

Deshi intervint pour séparer les combattants qui commençaient réellement à s’entretuer : Takeshi avait réussit à attraper Denchu par le bras qu’il avait placé derrière le dos de la jeune fille et le remontait à chaque fois qu’elle tentait de faire un mouvement.

- Denchu, le combat est fini ! C’est bon, vous vous êtes bien battus, on ne doute pas que vous saurez vous défendre contre un ennemi sans vos pouvoirs !! S’écriait Deshi.
- Lâche-moi… Grinçait Denchu envers Takeshi.

Le jeune homme s’exécuta, et s’excusa même d’y avoir été un peu fort. Denchu n’y prêta pas attention et partit en direction du pensionnat à grandes enjambées en ravalant quelques larmes.

- Il t’a fait mal ? Lui demanda Toya lorsqu’elle passa à côté de lui.
- Non, ce n’est pas ça… Sanglota-t-elle.
- … C’est parce qu’il t’a battu… Devina Toya.

Denchu ne répondit pas. Elle n’aimait pas s’avouer vaincue, et pourtant Toya avait vu juste.

- La leçon est terminée pour aujourd’hui ! Clama Kaho, veuillez rentrer et vous remettre à vos tâches quotidiennes.
- Et moi, je ne combats pas ? S’enquit Satoshi.
- Une autre fois, Satoshi, ne t’inquiète pas, cela viendra assez vite ! Lui sourit Kaho.

Deshi s’inquiétait à la fois pour Denchu et pour Takeshi, mais il semblait que Toya prenait soin de Denchu, et puis Takeshi avait un caractère plus souple que sa meilleure amie dans ces moments là.

- Ca va ? Ouuh, elle t’a griffé au torse, il va falloir désinfecter ça ! Examina Deshi.
- Oui, oui ça va… Ce qui m’inquiète, c’est qu’elle ne prenait pas ça pour un jeu… Je n’aurai peut-être pas dû y aller aussi fort… Regrettait Takeshi.
- Non, tu as très bien fait, il ne faut pas te laisser marcher dessus non plus ! Elle a une profonde aversion pour la gente masculine, c’est normal qu’elle… disons… veuille montrer qu’elle sait se débrouiller seule, même face à un homme.
- Et qu’est-ce qui a été le facteur déclencheur pour cette aversion ? Elle ne déteste pourtant pas Toya…
- Je… je ne sais pas trop… Répondit-elle, évasive. Mais ne t’inquiète pas pour Toya, ça a toujours été un soutient moral, moi aussi, mais ça l’aidait d’avoir un appui masculin, pour avoir les deux avis, en plus Toya est franchement plus terre à terre que moi, et il montre bien les choses en face, tandis que moi j’essaye toujours d’être positive, mais ce n’est pas toujours bon…
- Moi, ça m’aide les gens positifs, ça m’encourage même ! Pendant que j’étais avec Satoshi et Kasumi, je jouais un peu le rôle du frère et du père : je n’avais pas le droit à l’erreur. Je suis content de t’avoir à mes côtés, car je peux me confier à toi, tu es vraiment ma meilleure amie, je pense !
- Tu dis ça parce que tu veux sortir avec Denchu ! Sourit Deshi.
- Non ! Je le pense vraiment ! Tu es en quelque sorte ma sœur, celle que je n’ai jamais eue !

~*~

De retour à la maison, Takeshi s’affaira à la cuisine, mais Denchu continua son chemin et ne dîna pas malgré le fait que Takeshi avait préparé des pâtes à la carbonara.
Deshi mangea vite et s’empressa de monter pour rejoindre Denchu.

- Tu as faim ? Lui demanda celle-ci.
- Non, GaAaArOoUuIiG…
- Ah, ben ton ventre a répondu à ta place. Je connais ça ! Il faut les laisser s’exprimer ces pauvres bêtes ! Tu n’es pas assez compatissante avec lui…

Denchu sourit timidement. C’est gagné, pensait Deshi.

- Tiens, regarde ce que je t’ai apporté ! Des yoghourts Straciatella, et une petite écuelle de pâte à la carbonara. Ce soir, tu manges italien !
- Merci… Souffla Denchu, soulagée.
- Faut pas rester le ventre vide !! Ahlala, les filles et les régimes… Elles se font plus de mal qu’autre chose !

De son côté, Kasumi remonta dans sa chambre accompagnée de Satoshi. Naturellement, elle prit le même chemin que celui-ci.

- Euh, tu vas pas te coucher ? Questionna Satoshi.
- Ah euh, je pensais qu’on aurait pu jouer à Zelda vu qu’on a cours qu’à dix heures demain… mais si tu veux dormir…
- Ah ! Non, non ! Je veux bien que tu restes ! S’empressa d’ajouter Satoshi.

Kasumi sourit et s’installa devant la console. Elle était copilote officielle. Parfois, Satoshi la laissait jouer mais cela se terminait toujours assez mal : le jeune garçon étant accoutumé à tout diriger, Kasumi s’énervait facilement face aux innombrables recommandations du joueur fou. Mais dans l’ensemble, tout se passait plutôt bien. Tellement bien que Kasumi était en totale osmose avec son coéquipier. Aussi, lorsque Satoshi vainquit enfin le boss du dernier temple, ils hurlèrent tous deux de joie et s’enlacèrent naturellement, euphoriques. Ce n’est que la joie retombée qu’ils se rendirent compte de la situation. Un instant interdit, ils se dégagèrent rapidement, les pommettes rougies par le fait de savoir qu’ils étaient si près l’un de l’autre.

- Hum, euh je vais me coucher… Annonça Kasumi.
- D’accord… Euh Kasumi ? Interpella Satoshi alors que la jeune fille allait sortir.
- Oui ?
- Tu ne m’en veux pas ? Je veux dire pour…
- Ah non ! Non du tout ! Répondit Kasumi, encore plus rouge.
- Ah tu me rassures ! Non mais je voudrais pas que tu croies des trucs quoi !

Le sourire de Kasumi s’estompa d’un seul coup. Ravalant sa colère, elle sortit en lançant :

- Oh mais rassure-toi ! Venant de toi je ne crois rien !

Satoshi resta un court instant à regarder la porte. Pourquoi j’ai dis ça…
Kasumi s’enferma dans sa chambre, essuyant quelques larmes. Il est aussi délicat qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Comment a-t-il pu dire ça !

Le lendemain matin, tout le monde était debout à sept heures, même ceux qui commençaient à dix heures, « grâce » à l’éternelle discrétion de Deshi… Aussi, Takeshi prépara avec attention le petit déjeuner car il commençait à neuf heures, laissant ainsi le temps aux autres de se préparer.
Ce fut un petit déjeuner familial, comme le dimanche, mais avec certains plus pressés que d’autres.

- Puisqu’on a le temps, tu ne voudrais pas que l’on joue à Zelda ? Demanda Satoshi à Kasumi, tentant ainsi de se faire pardonner pour son attitude de l’autre soir.
- Non merci, je vais un peu réviser pour le contrôle de sciences.
- Le contrôle de sciences ?! Mais il est dans une semaine et demie ! S’étonnait Satoshi.
- Et alors ? Je dois absolument le réussir, et tu devrais faire de même si tu ne veux pas redoubler cette année ! Lui répondit-elle sèchement.

Satoshi ne voulut pas surenchérir car il aurait eu le droit à des reproches venant de tous durant la semaine.

- Bon, et bien, ça te dirait qu’on révise les sciences ensemble en permanence ? Lui proposa Satoshi.
- Oui… Pourquoi pas ! Se radoucit Kasumi.
- Et puis je pourrai t’expliquer ce que tu ne comprends pas !
- Bon, d’accord, alors il faut se dépêcher si on veut vraiment avoir le temps de réviser quelque chose !

Ainsi, Satoshi et Kasumi firent route ensemble vers le collège, non sans échanger quelques astuces pour avancer dans Zelda.

- Eh ben ! Ces deux là sont si différents, et pourtant ils sont faits pour être ensemble ! Fit remarquer Takeshi à Denchu, qui ne lui prêta aucune attention.

Denchu rangea son bol, débarrassa la table et s’apprêta pour partir. La tentative de Takeshi était un échec cuisant.
Se rappelant des conseils de Deshi, Takeshi ne partit pas en même temps que Denchu. Il prit tout son temps pour débarrasser la table et pour se préparer – ce qui lui valut un billet de retard – et réfléchissait à la meilleure façon de faire oublier à Denchu sa défaite.
Bien entendu, Denchu n’avait pas pris la peine d’attendre Takeshi pour aller au lycée, mais elle s’était tout de même retournée en chemin pour voir si celui-ci l’avait suivi. Humph ! Il a quand même sa fierté, pensa-t-elle.

~*~

Les élèves attendaient le professeur de physique, quand une femme longiligne, à l’allure stricte fit son entrée dans la classe :

- Le professeur de Physique, M. Gourdan est absent, je serai sa remplaçante pendant toute sa convalescence, dit la femme à la voix nasillarde.
- Et que lui est-il arrivé ? Questionna Soojin, une élève passionnée par M. Gourdan.
- Cela ne vous regarde pas ! Railla le professeur en regardant fixement Soojin dans les yeux, avec un regard perçant qui réussit à faire détourner le regard de la pauvre fille.
- Bien, pas d’autre question ? Je suis le professeur Takchikawa, et je ne supporte pas les retards, les bavardages et les exercices non faits ! Je n’aurai aucune indulgence avec vous et je vous enseignerai la vraie chimie.

Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé de grave, espérait Denchu. Il faut avouer que de tous ses professeurs, Denchu avait un petit faible pour M. Gourdan qui était un homme bourré de charme, impatient et nonchalant. Denchu fut sortie de sa rêverie par une personne qui frappa à la porte.

- Entrez ! Vociféra le professeur Takchikawa.

Takeshi ouvrit la porte avec douceur et se retrouva face à son nouveau professeur.

- Aah, nous n’avons pas fait les présentations, jeune homme ! Quel est votre nom ?
- Takeshi Sousuke.
- Bien, vous êtes en retard, je ne veux pas de vous dans ma classe, et vous aurez zéro au contrôle continu. Quelle est votre place habituelle ?
- À côté d’Iulian ! Soupira Takeshi.
- Bien, vous changerez de place aussi, cela fera un élément perturbateur en moins… Vous vous mettrez à côté de Denchu… Oui, c’est ça, Denchu. Je vois qu’elle n’a personne à côté d’elle ! Dit le professeur sans même regarder les élèves qui se retournèrent avec appréhension vers la jeune fille assise seule au fond de la classe.

Le professeur recoiffa ses longs cheveux noirs, remit en place ses lunettes sur son nez aquilin et commença à faire son cours, tout en interrogeant des élèves au hasard, pour vérifier que la leçon de la semaine passée était apprise et sue.

~*~

- Et elle met mal à l’aise pas mal de personnes ! Fit remarquer Denchu à Deshi, en parlant de son nouveau professeur.
- C’est clair qu’elle a l’air horrible… Dis-moi, tu vas manger ton beignet ? Lui avait demandé Deshi qui lorgnait dessus depuis un quart d’heure, c'est-à-dire depuis le début qu’elles s’étaient installées dans la cantine.
- Non, prends-le, je n’ai plus très faim.
- Ohla ! Toi, tu es en train de penser au changement de place de Takeshi !
- Non ?! Rougit Denchu, Pourquoi tu dis ça ?
- Ben parce que tu ne m’as pas dit une phrase du genre : « Tu exagères, tu en es à ton quatrième beignet » ou encore « Tu m’écoutes ou quoi ? »
- Ah… Peut-être, non, mais c’est vrai, je n’ai plus très faim.
- Oui, les histoires de cœur, ça fait travailler le ventre !
- Ah ben tu ne devrais plus avoir trop faim, toi ! Lança Denchu.
- Moi c’est pas pareil, c’est l’inverse !
- Aah, donc tu es amoureuse depuis que tu es née !
- Ben oui, moi j’aime tout le monde ! Maugréa Deshi.
- Qu’est ce que ça va être quand tu sortiras avec Toya… Tu vas nous perdre 15 kilos !

Mais déjà, Deshi n’écoutait plus. A la seule évocation de son prénom, elle était partie dans une douce rêverie. Denchu, pour vérifier que son amie était toujours présente, tenta de lui prendre son beignet, ce qui eu l’effet escompté :

- PAS TOUCHÉ !! Je t’ai vue ! S’exclama-t-elle.
- Bon, donc, je reprends où j’en étais restée,…
- … Salut, vous, je m’installe là car il n’y a plus de place, ça ne vous dérange pas ? Demanda Soojin en installant son plateau à côté des filles.
- Non, sans problèmes… Tu vas manger ton beignet ? Lui avait demandé Deshi.
- Oui, je pense !
- Ah… Fit Deshi, déçue… Tiens, au fait, tu la trouves comment ta nouvelle prof de physique ?
- Horrible, elle est à glacer le sang ! Elle te regarde avec ses yeux verts émeraude dans les yeux, comme ça, mimait Soojin en même temps qu’elle expliquait, puis ses lèvres se pincent comme une expression de dégoût… Bref, je préférais Gourdan, vivement qu’il revienne nous expliquer les lois de la chimie !
- Eh oui ! Avait soupiré Denchu.
- Ah, ben au fait, finit la tranquillité ! Tu te retrouves à côté de Takeshi… Remarque, moi ça ne m’aurait pas dérangée, il est plutôt beau gosse, et ça m’aurait permis de faire sa connaissance ! Pensait tout haut Soojin, l’air songeur.
- …
- Bah, tu ne trouves pas ? Reprit-elle en voyant l’air contrarié de Denchu.
- Je n’ai pas besoin de le connaître plus.

Le déjeuner s’était terminé sur des allusions de l’enfance du nouveau professeur, et avait fait oublier à Denchu le placement attribué : l’après-midi, lorsque Takeshi vint s’asseoir à côté de la jeune fille, celle-ci ne put s’empêcher de lui faire un reproche :

- Tu n’es pas obligé de te mettre tout le temps à côté de moi ! C’est juste en chimie et c’est suffisant !
- Oui, moi aussi ça m’aurait suffit, mais elle l’a changé sur le placement général, répartit Takeshi.
- Bon, alors, vu que j’ai un nouveau voisin, il va bien falloir se partager les livres : tu prends tout puisque tu es si fort ! Rétorqua-t-elle.

Takeshi voulut répondre mais s’abstint de tout commentaire, de peur d’aggraver la situation, mais une chose était sûre : Denchu s’était résolument fermée à parler à Takeshi.

~*~

Le soir, à la pension, la tension était à son maximale. Plus personne ne parlait, seul Toya et Deshi faisait la conversation à table – Kasumi et Satoshi étant partis jouer à la Nintendo –.

- Tu as vu, monsieur Gourdan est absent, et il y a un prof horrible qui les remplace, commença Toya.
- Oui, oui, Denchu m’en avait parlé, elle ressemble un peu à Morticia Adams, mais en moins jolie, continua Deshi.

Mais l’écho de la part de Denchu et de Takeshi ne suivait pas. Deshi et Toya, gênés de cette tentative de réconciliation ou tout du moins de détente d’atmosphère décidèrent d’aller finir leur « devoir de maison » de mathématiques, bien qu’il était à rendre pour la semaine prochaine.
Denchu, ayant terminé son repas, suivit l’idée de Toya et Deshi, et s’en fut direction le réfrigérateur, lorsque Takeshi l’arrêta :

- Quand est ce que tu vas cesser ce jeu stupide ? Demanda-t-il en refermant la porte du réfrigérateur que Denchu venait d’ouvrir.
- Peux-tu enlever ton bras pour que je range les Yoghourts, s’il te plaît, répondit juste Denchu.

Takeshi retira délicatement son bras, tout en continuant de fixer les yeux de Denchu, qui se sentait défaillir, mais qui se reprit aussitôt.

- Denchu, je ne te comprends pas… Comment peux-tu te mettre dans des états pareils pour si peu de choses ?! S’exclama Takeshi.

Comme à son habitude, Denchu ne répondit pas, elle se contenta de rincer le plat. Takeshi, voulant la faire réagir, lui prit le plat des mains et le jeta dans la cuisine.
Depuis les escaliers qui menaient de la salle-à-manger aux chambres, Deshi et Toya écoutaient ce qu’il se passait, puis vinrent bientôt Kasumi et Satoshi, qui, alertés par le bruit, voulurent voir d’où venait toute cette agitation.
Deshi se tourna vers Toya :

- Ben c’est pas gagné pour Takeshi…
- Il faut dire que Denchu n’est pas facile non plus… Elle fait souvent sa tête de mule ! Répondit Toya.
- Les circonstances font que… Commença Deshi en voyant que Kasumi et Satoshi prenaient part à la conversation.
- Bon, nous, ça ne nous regarde pas, on va se coucher… Tu viens Deshi ? Demanda Toya.
- Oui, j’arrive.

Deshi et Toya allèrent dans leurs chambres respectives, laissant seuls Kasumi et Satoshi dans les escaliers.

- Je n’ai jamais vu Takeshi dans cet état-là ! Confiait Satoshi à Kasumi.
- C’est vrai, lui qui a toujours été aussi patient… Qu’est ce qu’il s’est passé à ton avis ? Murmurait Kasumi.
- Ben, je sais que c’est depuis la bataille entre lui et Denchu… Elle n’a pas apprécié de se faire battre par un garçon !
- Non mais tu as vu avec quelle fierté il combattait aussi ? Du genre « regardez-moi je vais vous en mettre plein la vue ».
- Tu exagères, Kasumi ! Takeshi n’est pas du genre à faire de la figuration ! Reprit Satoshi.
- Sauf quand il s’agit d’épater une fille ! De toute façon, c’est naturel chez vous d’avoir cette touche de « m’as-tu vu ? » ! Haussait Kasumi.
- Tu trouves que je suis comme ça ? S’irritait Satoshi.
- Ooh, oui ! Surtout toi, il fallait te voir dans le jeu Zelda, tu t’es tout de suite pris pour Link, non mais sans blague, toi, devenir aussi courageux, brave et modeste que lui ? Non, tu es encore loin d’être un vrai héros ! Enchaînait Kasumi.
- Ni toi une Princesse ! Surenchérit Satoshi.
- Je n’ai jamais eu la prétention d’en être une !
- De toute façon, vu ton caractère, tu ne seras jamais rien de plus qu’une emmerdeuse !
- J’en ai assez entendu, je vais me coucher ! Se crispait Kasumi.
- Bon vent ! Répondit lourdement Satoshi en tournant la tête vers Takeshi et Denchu qui en étaient au même point qu’eux.

Denchu se dirigeait vers les escaliers, et Satoshi, ne se sentant plus en sécurité, décida de grimper se coucher aussi.
Le lendemain risquait d’être prometteur !

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